Domaine | Compilations, linguistique historico-comparative, linguistique générale, phonétique et phonologie |
Secteur | Phonétique et phonologie [5409] |
Auteur(s) | Grammont, Maurice |
Datation: 15 avril 1866 - 17 octobre 1946 Maurice Grammont est un linguiste (comparatiste, indo-européaniste), phonéticien, dialectologue français, né à Damprichard, Doubs, France, mort à Montpellier, France. Initié à l'indo-européen par Rudolph Thurneysen à Fribourg-en-Brisgau et par Johannes Schmidt à Berlin, il effectue ses études de linguistique à Paris avec des professeurs aussi prestigieux que M. Bréal, A. Darmesteter, J. Gilliéron, G. Paris, F. de Saussure. Comparatiste, il aborde le gaulois, le gotique, le lithuanien et le sanscrit. En phonétique c'est incontestablement un élève de Rousselot. Sa thèse porte sur la phonétique historique: La Dissimilation consonantique dans les langues indo-européennes et dans les langues romanes (1895). Il est recruté à la faculté des Lettres de Dijon en 1892 où il enseigne la linguistique (premier cours de cet intitulé en France), le lithuanien et le gotique. À partir de 1895 et jusqu'à la fin de sa carrière en 1939, il occupe la chaire de Grammaire et Philologie de la Faculté des Lettres de Montpellier. En 1904-1905, il fonde le Laboratoire de phonétique expérimentale de l'université de Montpellier (qui disparaîtra après sa retraite). Il consacre un travail de recherche à la dialectologie (Le Patois de la Franche-Montagne, 1901), étudie l'aspect acoustique du matériau poétique (Le Vers français, ses moyens d'expression, son harmonie, 1904 et qui sera publié en 1908 sous forme de traité); il procède à une analyse rythmique avec les méthodes et les moyens de la phonétique expérimentale. Il assure la responsabilité d'éditeur de la Revue des Langues Romanes. Comme beaucoup de phonéticiens de cette époque il dispense un enseignement du français pour les étrangers basé sur ses travaux (Traité pratique de la prononciation française, 1914). Son Traité de phonétique représente son œuvre en phonétique. Très influencé par les néo-grammairiens (cf. les lois phonétiques), Grammont s'est trouvé en conflit avec les tenants de l'Ecole de Prague: A. Martinet (cf. la controverse dans Le Français Moderne, 1938, p. 6 et 1939, p. 7) et G. Gougenheim (cf. Eléments de phonologie française, 1953). Grammont est un dernier représentant de cette phonétique croisant la maîtrise de l'expérimental et une connaissance approfondie du comparatisme et des changements phonétiques. | |
Titre de l'ouvrage | Traité de phonétique. Avec 179 figures dans le texte. |
Titre traduit | |
Titre court | Traité de phonétique |
Remarques sur le titre | |
Période | |20e s.| |
Type de l'ouvrage | L'auteur précise bien qu'il ne s'agit pas d'un ouvrage de référence. Comme son titre l'indique, il s'agit bien d'un traité, c'est-à-dire d'une présentation didactique de la phonétique telle que l'auteur la conçoit. |
Type indexé | Grammaire didactique | Traité de phonétique |
Édition originale | 1933, Paris, Delagrave. |
Édition utilisée | 8e édition, 1965, Paris, Delagrave. |
Volumétrie | 479 pages, 179 figures. |
Nombre de signes | 1000000 |
Reproduction moderne | |
Diffusion | Au moins 8 éditions, de 1933 à 1965. |
Langues cibles | Langues du monde (plusieurs milliers de mots dans plusieurs centaines de langues) |
Métalangue | Français |
Langue des exemples | |
Sommaire de l'ouvrage | L'ouvrage, précédé d'une liste des abréviations (essentiellement des langues citées et des lieux: environ 600 entrées) et des symboles phonétiques utilisés (150 environ), est organisé en trois parties, structurées en chapitres et paragraphes: PREMIERE PARTIE: Phonologie [1] La phonologie et le phonème (p. 9-10). [2] Aperçu d'une histoire de la phonologie (11-15). [3] La production des phonèmes (16-23). [4] Représentation graphique des phonèmes (16-23). [5] Les classifications des phonèmes (30-33). [6] Les phonèmes (34-35). [7] Les occlusives (36-57). [8] Les spirantes ou fricatives ou constrictives (58-78). [9] Les consonnes mouillées (79-82). [10] Les voyelles (83-92). [11] Les nasales (93-96). [12] Les groupements de phonèmes (97-104). [13] Combinaisons de phonèmes (105-109). [14] La durée (105-109). [15] L'intensité (115-124). [16] La hauteur (125-136). [17] Le rythme (137-142). [18] Le mot phonétique (143). [19] La phonologie statique (144-150). DEUXIEME PARTIE: La phonétique évolutive ou phonétique proprement dite: [1] Généralités: aperçu d'une histoire de la phonétique; les tendances évolutives; les étapes successives des évolutions phonétiques; les lois phonétiques; les causes des changements phonétiques (151-182). [2] Les grands phénomènes d'évolution phonétique: les mutations articulatoires; l'assimilation; la différenciation; l'interversion; la dilation; la dissimilation; la métathèse; la phonétique syntactique; la fin du mot; usure, analogie, contamination (183-373). TROISIEME PARTIE: La phonétique impressive: [1] Les onomatopées (377-379). [2] Les redoublements (380-382). [3-4] Valeur impressive des voyelles et des consonnes (383-390). [5] Combinaison des valeurs impressives (391-395). [6-7] L'impression onomatopéique, les onomatopées et l'évolution phonétique (396-402). [8] Le geste articulatoire (403-412). [9] Morphèmes expressifs (414). [10] Conditions de la valeur impressive des morphèmes et des mots (415). [10-11] Les liaisons et l'hiatus, le rythme (416-419). [12] Correspondances de sons (420-421). [13-14] L'accent d'insistance, le ton et l'intonation (422-424). Suit une très riche indexation: l'index des définitions (environ 215 termes) et l'index des mots cités dans les langues cibles (environ 7200 mots). Par contre la bibliographie (notée en bas de page) est inexistante (l'auteur justifie ce choix dans son Avis au lecteur). |
Objectif de l'auteur | Présenter une vision globale de la phonétique, à partir de l'analyse instrumentale. La phonétique descriptive et la phonétique évolutive n'y sont étudiées qu'en tant que phonétique générale. |
Intérêt général | Vision globale de la phonétique. |
Parties du discours | |
Innovations term. | |
Corpus illustratif | |
Indications compl. | Une abondance de figures présentant des données (tracés kymographiques, palatogrammes) dont l'examen peut apporter une meilleure compréhension de la matière; la quantité des exemples donnés dans les langues du monde (plus de 7 000). |
Influence subie | Celle de P.-J. Rousselot. |
Influence exercée | Relativement faible vu l'importance de la montée de la phonologie de Prague, la désertion du comparatisme et de la phonétique diachronique. |
Renvois bibliographiques | Baggioni D. & Boë L.-J. 2009; Bergounioux G. 1994 {p. 264-277}; Bronstein A. J., Raphael L. J. & Stevens C. 1977; Malmberg B. 1966 {p. 52-55}; Malmberg B. 1966; Malmberg B. 1991; Martinet A. 1955 {p. 64-66}; Mounin G. 1978; Tagliavini C. 1963 |
Rédacteur | Boë, Louis-Jean |
Création ou mise à jour | 2000 |