Domaine | Tradition occidentale: grec et latin |
Secteur | Grammaires latines humanistes [1248] |
Auteur(s) | Érasme, Didier · Lily, William |
Érasme, Didier Variantes: Erasmus, Desiderius Datation: ca 1467-1536 Humaniste hollandais, né à Rotterdam, mort à Bâle. Enfant naturel, il entra au couvent des Augustins de Steyn (près de Guda) où il fut ordonné prêtre; il poursuivit ses études au collège Montaigu à Paris, puis voyagea dans toute l'Europe: Angleterre, où il rencontra Thomas More, Italie, où il apprit le grec auprès d'Alde Manuce. Auteur d'un Epitome des Elegantiae de Valla, d'un traité sur la prononciation du grec et du latin, d'un traité sur les ressources de l'orateur (De copia uerborum et rerum), d'un dialogue sur le style (Ciceronianus: mise en cause du modèle cicéronien), éditeur d'un Nouveau Testament grec. Lily, William Variantes: Lillie; Lilly; Lilius; Lilye Datation: ca 1468-1522 Grammairien anglais, né à Odiham, Hampshire, mort à Londres. Il étudia à la Magdalen College School d'Oxford (bastion humaniste réputé), où il fut l'élève de John Stanbridge. Il se perfectionna en Italie et fut le premier à ouvrir à Londres des cours publics de grec; en 1511, il fut choisi pour maître de l'école de Saint-Paul fondée par John Colet (1467-1519), doyen près de la cathédrale Saint-Paul. Il a indirectement contribué à une méthode grammaticale pédagogique qui fait intervenir l'anglais pour initier au latin, A Shorte Introduction of Grammar (notice 3601). | |
Titre de l'ouvrage | Libellus de constructione octo partium orationis |
Titre traduit | Livret sur la construction des huit parties du discours |
Titre court | Libellus de constructione octo partium orationis |
Remarques sur le titre | |
Période | |16e s.| |
Type de l'ouvrage | Précis élémentaire de syntaxe latine à but pratique et didactique. |
Type indexé | Grammaire élémentaire | Syntaxe |
Édition originale | Première édition: l'ouvrage a paru anonymement en 1513 à Londres chez Richard Pynson. Initialement rédigé par Lily à la demande de John Colet, il a été très remanié par Érasme. |
Édition utilisée | Édition moderne par Maria Cytowska, Erasmi opera omnia, I, 4, 1973, Amsterdam: North-Holland Publishing Compagny, p. 105-117 (Introduction) et 119-143; apparat critique (toutes les 2 pages) indiquant les variantes entre les éd. et la provenance des exemples. |
Volumétrie | 23 pages.; 50 + 612 lignes. Env. 36 000 signes pour le traité lui-même, hors lettres dédicatoires. |
Nombre de signes | 36000 |
Reproduction moderne | Éd. par Maria Cytowska, Erasmi opera omnia, I, 4, Amsterdam: North-Holland Publishing Compagny, 1973. |
Diffusion | Éd. de 1513 réimprimée à Cologne, Cornelius Zyrickzee, en 1514 et 1515; nouvelle rédaction (avec multiplication des exemples, introduction de titres marginaux) par Érasme en 1513, paru en août 1515 à Bâle, Johannes Froben; rééd. Bâle, Froben, 1517; env. 55 éd. jusqu'en 1540, plus de 80 en tout au 16e s.; éd. commentées par H. Primaeus (Anvers, 1536) et I. Rabirius (Anvers, 1538); traduit en italien en 1539 (Venise), glosé en anglais (1728, Londres), traduit en anglais (1782, Londres), attribué à T. Billicanus et utilisé dans les écoles polonaises (Cytowska 1973). |
Langues cibles | Latin |
Métalangue | Latin |
Langue des exemples | |
Sommaire de l'ouvrage | Lettre de John Colet à Lily. Lettre d'Érasme aux lecteurs (p. 119-120). Construction du verbe avec: le nominatif; le génitif; le datif; l'accusatif; l'ablatif (p. 121-132). Construction des gérondifs, des supins, des participes (p. 132-133). Construction du nom avec: le génitif (+ apposition, accord de l'adjectif [accord complexe traité par l'adiunctio], accord du relatif et de l'antécédent), le datif, l'accusatif, l'ablatif (p. 134-137). Construction des pronoms (p. 137). Construction des adverbes, accord des adverbes avec les modes des verbes (p. 138-140). Construction des conjonctions, des prépositions, des interjections (p. 140-143). |
Objectif de l'auteur | Fournir un précis clair, pratique et pédagogiquement facile de la syntaxe latine. |
Intérêt général | L'ouvrage marque le renoncement complet au système fonctionnel médiéval (il s'agit d'une étude de type syntagmatique). Il a favorisé un traitement de la syntaxe par regroupements sémantiques des catégories de mots encore en œuvre dans la Nouvelle Méthode latine de Port-Royal. |
Parties du discours | Pas de définition des parties du discours; la construction de chacune d'entre elles est traitée dans un ordre qui rappelle celui des grammaires italiennes humanistes (le verbe en premier), mais plus systématiquement (les premières ne passant pas en revue la construction de toutes les parties du discours); de plus pas d'opposition entre accord et régime; étude des types d'association des adverbes et des conjonctions avec les modes verbaux. |
Innovations term. | Le Libellus ne retient absolument rien de la terminologie médiévale, mais s'écarte également de la terminologie humaniste alors en usage: il ne retient pas l'opposition entre concordance et régime qui s'impose dès le 15e s.; il utilise, pour désigner les types d'association des morphèmes, une terminologie non figée dont on trouve des exemples chez Sulpitius (exiger [exigere], admettre [admittere], réclamer [postulare, requirere], se réjouir de [gaudi], adopter [asciscere]; être ajouté à [addi], être attaché à [co-/ad-haerere]). |
Corpus illustratif | Exemples forgés et exemples empruntés aux textes classiques (dont la provenance n'est pas indiquée du fait du caractère élémentaire du Libellus), beaucoup étant déjà donnés par Valla. |
Indications compl. | Syntaxe: le Libellus n'utilise pas systématiquement les figures de construction (utilisation isolée de l'appositio, de la synecdoche, des expressions per figuram, figurate); il admet la recatégorisation (in naturam [alterius partis orationis] uerti / transire); il utilise sporadiquement l'ellipse. Présentation: abandon de la forme questions / réponses courante dans les grammaires humanistes, règles numérotées, très brèves, avec de nombreux exemples (qui parfois constituent à eux seuls la règle: "Quand plusieurs nominatifs se rapportent au même verbe, ils sont exprimés généralement de la façon suivante: [4 exemples homogènes]."), et éventuellement appendices et exceptions. |
Influence subie | Bien qu'occupant une place particulière dans la tradition linguistique, le Libellus est redevable aux humanistes italiens, spécialement à Valla, Alde Manuce, Despautère (pour le gérondif), peut-être à Nebrija. Il n'indique aucun ouvrage de référence, ce qui peut être dû à son caractère élémentaire, mais Érasme se méfie aussi des théoriciens de la grammaire (Chomarat 1981, p. 299). |
Influence exercée | Même s'il n'a pas déstabilisé l'opposition entre accord et régime, le Libellus a très certainement contribué à simplifier la syntaxe latine (par ex. il marque l'abandon des constructions complexes des verbes organisées en fonction de leurs "genres"); il annonce l'entreprise de réorganisation simplificatrice de Ramus. |
Renvois bibliographiques | Chomarat J. 1981 {p. 282-299}; Colombat B. 1999; Cytowska M. 1973; Enkvist N. E. & Gwosdek H. 2009; Luhrman G. J. 2009; Margolin J.-C. 1994; Margolin J.-C. 1997 |
Rédacteur | Colombat, Bernard |
Création ou mise à jour | 1999 | 1998 |