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Völkerpsychologie

Wundt, Wilhelm

DomaineCompilations, linguistique historico-comparative, linguistique générale, phonétique et phonologie
SecteurLinguistique générale [5309]
Auteur(s)

Wundt, Wilhelm

Datation: 16 août 1832 - 31 août 1920

Psychologue et philosophe allemand, né à Neckarau, près de Mannheim, mort à Grimmi, près de Leipzig. Sa vie peut être divisée en deux parties, scindées par l'installation à Leipzig (1875). Après des études de médecine à Tübingen et à Heidelberg, il devient (de 1858 à 1862) assistant à l'Institut de Physiologie dirigé par Helmholtz à Heidelberg. Il publie en 1862 son premier ouvrage important (Contributions à la théorie de la perception sensorielle) où il énonce l'urgence d'une psychologie expérimentale. Il alterne différentes fonctions académiques, combinées, de 1864 à 1868, à des responsabilités politiques. En 1873, il publie son premier grand travail (Grundzüge der physiologischen Psychologie [Eléments fondamentaux de psychologie physiologique]). C'est à Leipzig, où il arrive en 1875, que commence la partie la plus voyante d'une carrière consacrée à produire une œuvre construite comme une somme et à en imposer l'autorité. Il fonde en 1879 le premier laboratoire au monde de psychologie expérimentale et, en 1881, la revue Philosophische Studien (qui s'appellera Psychologische Studien en 1906). C'est en 1886 que, s'emparant du terme encore inchoatif de Völkerpsychologie (littéralement: psychologie des peuples), il en fait le foyer de l'œuvre destinée à devenir la synthèse et le couronnement d'un labeur infatigable. Commencée en 1900 (1er tome consacré au langage), elle s'expose en dix gros volumes paraissant régulièrement jusqu'en 1920 qui voit la clôture du cycle (t. 10, Culture et histoire) en même temps que la fin de son auteur.

Titre de l'ouvrageVölkerpsychologie. Eine Untersuchung der Entwicklungsgesetze von Sprache, Mythus und Sitte (10 volumes). T. 1: Die Sprache (in zwei Teilen)
Titre traduitPsychologie des peuples. Une recherche consacrée aux lois de développement du langage, du mythe et de la vie morale. T. 1: Le langage (en deux parties)
Titre courtVölkerpsychologie
Remarques sur le titre
Période|20e s.|
Type de l'ouvrageEssai de psychologie génétique totale du langage. Système du langage exposé dans le déploiement gradué de ses différents moments, depuis les phénomènes expressifs élémentaires (mimique, gestes) jusqu'aux formes les plus élaborées (les variations de signification). Mais système qui est partie prenante d'une psychologie intégrale de l'humanité restituée dans toute l'amplitude de son évolution, obtenue par une alliance qui se veut féconde entre construction spéculative et minutie expérimentale.
Type indexéLinguistique générale | Psychologie du langage
Édition originale1900, Leipzig, Verlag Wilhelm Engelmann.
Édition utilisée3e éd., 1911, même lieu, même éditeur.
VolumétrieEn tout 1339 pages; nombre moyen de signes par page: 2250.
Nombre de signes3000000
Reproduction moderneReprint: Scientia Verlag Aalen, 1975.
Diffusion4 éditions jusqu'en 1922.
Langues ciblesLangues du monde
MétalangueAllemand
Langue des exemplesS'agissant du langage en général (en extension autant qu'en compréhension), les exemples (au total assez dispersés) sont empruntés à la littérature existante (comparatisme, ethnographie) selon une sélectivité très libre
Sommaire de l'ouvrage(P. l-39) Introduction destinée à situer la spécificité de la "psychologie des peuples" par rapport à la psychologie individuelle, à la sociologie, à la philosophie de l'histoire, etc. LIVRE 1: (43-142) Chap. I: Les mouvements expressifs. (143-257) Chap. II: Le langage gestuel. (258-372) Chap. III: Les éléments phonétiques du langage. (373-540) Chap. IV: Le changement phonétique. (541-677) Chap. V: La formation morphologique. LIVRE II: (1-121) Chap. VI: Les formes du mot. (22-458) Chap. VII: L'agencement de la phrase. (459-627) Chap. VIII: Le changement de signification. (628-662) Chap. IX: L'origine du langage.
Objectif de l'auteurPour l'essentiel, double, mais selon des liaisons tenaces entre les deux versants. 1) Versant subjectif: mener à son terme les engagements pris, dès les Contributions de 1862, de construire une œuvre ambitieuse destinée à constituer la science totalisante de l'humanité en son devenir. 2) Versant objectif: le projet d'une science de part en part expérimentale (contre les prétentions spéculatives, telles que celles de Hegel) définie par deux grands principes: celui de correspondance (entre physiologie et psychisme, corps et esprit) et celui d'amplification (passage continûment croissant de l'élément à l'ensemble, de la sensibilité au concept, de l'individu à l'humanité, etc.). Il s'agit donc de suivre le développement de synthèses toujours plus amples et constamment ordonnées qui scandent l'auto-accession de l'humanité à la claire connaissance d'elle-même. Le langage s'inscrit dans l'ensemble de ce procès comme son moment initial, élémentaire et à la fois fondamental. Ce projet alimente un paradoxe permanent: déniée, au nom de l'empirie, la spéculation se reconstitue de manière implicite et tenace dans le jeu de la construction d'ensemble et de l'agencement de ses moments.
Intérêt généralLe titre principal n'a qu'un intérêt ésotérique; la suite est beaucoup plus significative: "lois de développement" doit être entendu comme la corrélation de deux termes rigoureusement complémentaires (il n'est de loi que d'un développement seul capable de les faire apparaître). Ils indiquent en même temps la caducité de l'entreprise; comme on l'a noté maintes fois, chacune des parties de l'édifice est déjà mort-née au moment où paraît le volume qui la porte au jour.
Parties du discours
Innovations term.
Corpus illustratif
Indications compl.S'agissant du langage, mis au service d'une psychologie entendue en un sens très large (voire lâche), on n'a affaire pratiquement qu'à un compendium de tout le savoir accumulé au cours du siècle, en fonction de la "grammaire comparée" et de ses vicissitudes ultérieures, et en principe mis en ordre, mais selon des critères en survol par rapport à la stricte linguistique. Parmi les traits les plus remarquables, on notera le rapport entre mot et phrase, entre nom et verbe; la distinction de trois grandes espèces de phrases (exclamatives, énonciatives, interrogatives); et tout ce qui touche à la sémantique ("changement de signification").
Influence subiePlutôt reçue et filtrée. Du côté de la philosophie: Leibniz, Hegel. Du côté de la psychologie (au sens large): Lazarus et Steinthal, Herbart, Weber, Fechner. Darwin. Du côté des linguistes: H. Paul, Schuchardt.
Influence exercéeWundt cultivant une autorité imposante, voire écrasante, le monument qu'il édifie est salué mais demeure peu parcouru, tenu à distance, voire mis à l'écart. Si influence il y a, elle est essentiellement réactive. Parmi les réactions les plus notables, celles de: A. Marty, K. Bühler, A. Sechehaye, E. Cassirer.
Renvois bibliographiquesArnold A. 1980; Bringmann W. G. & Tweney R. D. (éd.) 1980; Caussat P. 1989; Meischner W. & Escher E. 1979; Oelze B. 1991; Petersen P. 1925; Rieber R. W. 1980; Schneider C. M. 1990; Ungeheuer G. 1984
Rédacteur

Caussat, Pierre

Création ou mise à jour2000