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Regole della lingua fiorentina

Giambullari, Pierfrancesco

DomaineGrammaires des langues européennes modernes
SecteurGrammaires italiennes [3207]
Auteur(s)

Giambullari, Pierfrancesco

Datation: 1495-1555

Académicien florentin, né et mort à Florence. Il se tourna plus particulièrement vers l'histoire, l'exégèse dantesque et la langue, mais il cultiva aussi l'astrologie et la cosmographie; il connaissait le latin, le grec et l'hébreu. Ses principales œuvres éditées sont: De 'l síto, fórma et misúre dello Inférno di Dánte (1544), Lezzioni lette nell'Accademia Fiorentina (1551), Origine della lingua fiorentina, altrimenti Il Gello (1546), Historia dell'Europa di M. Pierfrancesco Giambullari Gentil'Huomo et Accademico Fiorentino nella quale ordinatamente si trattano le cose successe in questa parte del mondo dall'anno DCCC fino al 913 di nostra salute (1566), quelques Canti Carnascialeschi composés pendant sa jeunesse et reniés par la suite. On doit ajouter l'écrit Osservazioni per la pronunzia fiorentina (A gli amatori della lingua fiorentina) publié sous le pseudonyme de Neri Dortelata dans l'œuvre de Marsile Ficin Sopra lo amore o ver' Convito di Platone (1544).

Titre de l'ouvrageRegole della lingua fiorentina
Titre traduitRègles de la langue florentine
Titre courtRegole della lingua fiorentina
Remarques sur le titreRegole della lingua fiorentina, est le titre reporté dans l'édition critique qui le reprend de la version autographe définitive. L'editio princeps a pour titre De la lingua che si parla e scrive in Firenze [De la langue que l'on parle et écrit à Florence].
Période|16e s.|
Type de l'ouvrageGrammaire descriptive du florentin.
Type indexéGrammaire descriptive
Édition originaleComposée entre 1546 et 1548, année où le manuscrit fut offert en don à Francesco de' Medici; la première et unique édition fut imprimée à Florence 1552 [1551 selon le calendrier florentin].
Édition utilisée1986, Florence, Presso l'Accademia, Ilaria Bonomi éd.
VolumétrieIn-4°, 351 pages [dont 318 de texte, 33 d'index et bibliographie; une introduction de LXXI pages précède], 2000 caractères par page; tables pour les paradigmes des verbes et autres schémas.
Nombre de signes500000
Reproduction moderne1986, Florence, Presso l'Accademia, Ilaria Bonomi éd.
DiffusionIl existe deux manuscrits autographes: la version définitive (Florence, Biblioteca Nazionale Centrale, Magl. IV.59), offerte par l'auteur en 1548 au petit Francesco de' Medici, fils du Grand-Duc Cosimo et le brouillon (Florence, Biblioteca Nazionale Centrale, Magl. IV.8), toutes les deux en graphie orthophonique; une éd. imprimée à Florence, sans date, sans mention de l'édition [en fait, Lorenzo Torrentino, 1552], fondée sur le brouillon autographe, avec quelques modifications et ajouts. L'editio princeps, très certainement imprimée sans les soins de l'auteur, est précédée du Ragionamento infra M.Cosimo Bartoli, et Giovan Batista Gelli sopra la difficultà del mettere in regole la nostra lingua.
Langues ciblesItalien
MétalangueItalien; appellations des figures rhétoriques également en latin et en grec; de rares citations en latin
Langue des exemplesItalien
Sommaire de l'ouvrageL'œuvre est divisée en huit livres dans lesquels la matière est distribuée ainsi: les deux premiers livres développent la phonétique (5 p.) et la morphologie (85 p.); les livres trois, quatre, cinq et six la syntaxe (140 p.); les deux derniers la rhétorique (75 p.). Dans la partie aux dimensions limitées consacrée à la phonétique, la description précise des sons est remarquable, ainsi que le relevé des carences de l'alphabet, même si ne figure pas ici la proposition orthophonique exposée dans d'autres écrits de l'auteur. La morphologie occupe une place plutôt réduite par rapport à l'ensemble de l'ouvrage tandis que celle qui est réservée à la syntaxe est tout à fait remarquable par rapport aux grammairiens de l'époque, à la fois d'un point de vue quantitatif et pour sa seule présence dans une grammaire italienne (p. 99-242). Elle porte sur les constructions en général, sur celle du verbe, des parties invariables, sur la ponctuation et sur les constructions figurées. La partie consacrée aux figures rhétoriques est développée et celles-ci sont réparties en figures du mot, de groupes de mots et de la phrase, c'est-à-dire de la pensée.
Objectif de l'auteurPremière grammaire publiée et composée par un auteur florentin après celle de del Rosso (1545), elle s'adresse de façon explicite aux jeunes non florentins; elle se distingue en cela des grammaires italiennes de l'époque généralement destinées à un public d'hommes de lettres. Elle cherche un compromis harmonieux entre le florentin littéraire des grands du 14e s. et le florentin du 16e s. et ce, dans la ligne de pensée des Académiciens florentins.
Intérêt généralLa tentative de proposer à l'apprenant une nouvelle norme linguistique qui concilie passé et présent, modèle littéraire et langue vivante, une norme qui cherche les correspondances et les parallélismes entre ces deux pôles. Même si les références à l'usage parlé contemporain et à la langue de Dante, Boccace, Pétrarque sont également présentes, cette dernière apparaît plus forte et la tentative de fusion demeure peu convaincante.
Parties du discoursAu nombre de neuf: nom, pronom, article, verbe, adverbe, participe, préposition, interjection, conjonction.
Innovations term.Pour la morphologie nominale, citons la série adverbiale ‘déadverbial’, participale ‘départicipial’, pronominale ‘dépronominal’. Le goût de l'innovation terminologique dont témoignent les dénominations de l'interjection (inframmesso) et de la conjonction (legatura) est manifeste surtout dans la partie consacrée aux figures de rhétorique pour lesquelles, refusant les dénominations classiques, l'auteur emploie des termes italiens, d'autres forgés par lui ou bien des mots communs.
Corpus illustratifLe corpus illustratif très riche est en grande partie littéraire et extrait surtout de Dante, Pétrarque et (plus largement cité) Boccace. La référence est reportée de façon abrégée et imprécise, généralement avec la seule indication de l'auteur (pour Boccace, souvent réf. à la nouvelle, selon une numérotation progressive qui ne fut pas reprise dans les éditions du 16e s.). Dans les chapitres consacrés aux figures de rhétorique, les citations traduites de classiques latins et grecs sont nombreuses. Nombreux également les exempla ficta, surtout dans la morphologie et la syntaxe.
Indications compl.Traitement de la phonétique: outre la précision apportée à la description des sons au début de la grammaire, l'emploi d'une graphie orthophonique est à souligner. Celle-ci est adoptée de façon plus large dans le brouillon (h avec la seule fonction diacritique, distinction entre sourde et sonore pour u et v, entre s et z, distinction – non systématique – d'aperture entre e et o, et entre les diverses valeurs de i, système structuré d'accentuation). Elle fut élaguée dans la version définitive par suite de remords de l'auteur qui l'ont mené à réduire sa proposition de réforme graphique présentée auparavant dans les Osservazioni per la pronunzia fiorentina.
Influence subieDans l'introduction est cité le De emendata structura Latini sermonis (1524) de Thomas Linacre (cf. les 5 premiers livres et une partie du 6e); d'où certaines déformations et obscurités dans la description de l'italien faite selon des paramètres propres au latin, ce qui affaiblit la tentative de Giambullari de libérer la description du premier des schémas habituels du second, et cela en cohésion avec son opinion sur l'origine du florentin. Pour les deux derniers livres: les traités latins de grammaire et rhétorique de Publio Rutilio Lupo, Aquila Romano, Giulio Rufiniano et Diomède sont cités de façon explicite. Renvois également à Quintilien, Priscien et Donat. Inscription dans une tradition: à part une seule référence polémique aux Prose de Bembo, des renvois à des grammairiens "vulgaires" non florentins avec lesquels Giambullari ne semble avoir ni affinité ni relation, sont totalement absents; il est probable qu'il ne connaissait pas la petite grammaire attribuée aujourd'hui à Alberti.
Influence exercéeL'originalité de la lignée grammaticale de Giambullari, qui dut sembler confuse aux yeux de certains, et à d'autres trop ouverte à l'usage vivant, n'a pas été, ou a été très rarement reconnue. Des jugements positifs chez les Siennois Orazio Lombardelli et Scipione Bargagli, un jugement négatif chez Vincenzio Borghini. Aucune allusion chez les Florentins Varchi, Salviati (qui l'a sûrement lu et s'en est inspiré pour certaines catégories de noms), ni chez les plus grands grammairiens des siècles suivants. Buonmattei s'en serait toutefois souvenu dans son traité Della lingua toscana de 1643.
Renvois bibliographiquesBonomi I. 1978; Bonomi I. 1982; Bonomi I. (éd.) 1986; Fiorelli P. 1956; Maraschio N. 1977; Maraschio N. 1992; Marazzini C. 1993 {p. 166-168}; Migliorini B. 1978 {p. 355}; Padley G. A. 1988; Patota G. 1993; Petrilli R. 2009; Pignatti F. 2000; Poggi Salani T. 1988; Robustelli C. 2002; Tavoni M. 1990; Trabalza C. 1908 {p. 155-163}; Varchi B. 1995; Vitale M. 1978
Rédacteur

Bonomi, Ilaria · Vallance, Laurent (rév.) · Camugli-Gallardo, Catherine (trad.)

Création ou mise à jour2015-06 | 1998