Domaine | Grammaires des langues européennes modernes |
Secteur | Grammaires anglaises [3604] |
Auteur(s) | Hewes, John |
Datation: fl. 1624-1633 Grammairien anglais. On ne sait rien de sa vie, si ce n'est qu'il est également l'auteur d'un Florilogium phrasicon publié en 1633. | |
Titre de l'ouvrage | A Perfect Survey of the English Tongue, Taken According to the Use and Analogie of the Latine. And Serveth for the more plaine Exposition of the Grammatical Rules and Precepts, collected by Lillie, and for the more certaine Translation of the English Tongue into the Latine. Together with sundry good demonstrations, by way of Sentences in either tongue. Written and collected by Io: Hewes, Master of Arts. Principiis cognitis, multo facilius extrema intelligentur. Cic. pro Cluentio |
Titre traduit | Un parfait survol de la langue anglaise, considérée selon l'usage et l'analogie avec le latin, qui sert à présenter plus clairement les règles grammaticales et les préceptes réunis par Lillie, et à améliorer la traduction de l'anglais en latin. Accompagné de diverses démonstrations pratiques sous forme de phrases dans les deux langues. Écrit et rassemblé par Io: Hewes, Maître ès lettres. "On comprend bien plus facilement la fin si on connaît le commencement." Cic. pro Cluentio |
Titre court | Perfect Survey of the English Tongue |
Remarques sur le titre | |
Période | |17e s.| |
Type de l'ouvrage | Grammaire didactique destinée à faciliter l'apprentissage du latin en milieu scolaire par un rapide survol du vernaculaire. |
Type indexé | Grammaire didactique |
Édition originale | 1624, Londres, imprimé par Edward Allde pour William Garret. |
Édition utilisée | 1re éd., 1624, Londres, William Garret (Londres, British Library, n° 828 f 8 / Cambridge University Library syn 7. 57-84). |
Volumétrie | Edition non paginée, 104 f, environ 2500 signes par page. |
Nombre de signes | 260000 |
Reproduction moderne | Reproduction par la Scolar Press Ltd., Menston, Angleterre, 1971 de la 1re édition de 1624 (n° 336). |
Diffusion | Une 2e édition, parue à Londres en 1632, comporte une dédicace datée du 1er janvier 1624 (Londres, British Library, cote 12983 c 31). |
Langues cibles | Cette grammaire se présente comme une grammaire de l'anglais, mais l'objectif visé est de toute évidence la traduction d'anglais en latin, ce qui introduit le latin comme seconde langue cible |
Métalangue | Anglais |
Langue des exemples | Anglais, latin |
Sommaire de l'ouvrage | Après une préface qui précise les objectifs de son ouvrage, Hewes traite brièvement de l'anglais. Il évoque successivement les parties du discours, les modes, les temps et les règles de syntaxe principales, chacune de ces études tenant sur un feuillet recto, avec au verso des exemples en anglais illustrant ses propos (feuillets 5 à 8). Viennent ensuite quelques tableaux. A partir du 14e feuillet, on retrouve une grammaire plus orientée encore vers le latin, qui se rapproche des "accidences" typiques de la période. Les feuillets 16 à 40 et 41 à 67 contiennent deux répertoires syntaxiques organisés en fonction des divers "signes" avec, pour chaque signe, la présentation sur 2 colonnes d'exemples latins et de leur traduction anglaise en regard. Enfin, Hewes termine par des remarques sur la différence entre le dialecte des Latins et celui des Anglais (feuillets 68 à 71) et quelques considérations didactiques à l'intention des jeunes latinistes. |
Objectif de l'auteur | Tant dans son titre que dans sa préface, Hewes est très clair sur ses intentions pédagogiques; il cherche à faciliter l'accès des plus jeunes au latin et à rappeler aux plus âgés une culture latine oubliée, en proposant une étude préliminaire de la langue anglaise dûment orientée vers le latin. |
Intérêt général | Ouvrage représentatif de tout un courant qui perçoit l'étude du vernaculaire non pas comme une fin en soi mais comme une propédeutique aux études classiques. |
Parties du discours | Reprise des parties du discours de la tradition latine (avec malgré tout, semble-t-il, une inclusion du pronom dans la catégorie du nom) et adoption inconditionnelle des grandes lignes de la description de Lily (notice 3601). |
Innovations term. | Il faut noter toutefois une perte de la partie sémantique de cette description et une reprise sensiblement dévoyée de la théorie du signe de Lily: dans une perspective résolument formaliste et utilitariste, ce "signe" n'est plus perçu comme outil d'analyse, mais comme indice orientant vers un choix de traduction (Verrac 1985b). |
Corpus illustratif | Essentiellement moralisateur. Les préoccupations sont nettement pédagogiques. |
Indications compl. | |
Influence subie | Hewes, dans sa préface, se réclame de Lily et se situe nettement dans la mouvance des idées sur l'éducation développées par Roger Ascham dans son Scholemaster (1570). Effectivement, l'étude de l'anglais que propose Hewes en amont de la formation au latin par la grammaire de Lily correspond tout à fait aux positions d'Ascham qui prônait un large usage du vernaculaire et de la traduction pour l'accès au latin (objectif essentiel de tout homme selon lui) avec la méthode de la double traduction. (voir Howatt 1984, p. 33-34). C'est essentiellement par ces préoccupations pratiques qu'est justifié le caractère très formel de cet ouvrage: on n'y décèle guère de lien avec le courant formaliste de Ramus dont l'influence est à l'époque fort sensible dans plusieurs grammaires plus soucieuses de promouvoir le vernaculaire (voir Butler, notice 3605). |
Influence exercée | Même si on a pu considérer ce type de description, avec l'importance qu'elle accorde aux "signes" comme un premier jalon vers une conception structurale de la langue anglaise, il ne s'agit pas d'un ouvrage qui marque son siècle par son influence, mais seulement d'un ouvrage représentatif des préoccupations de l'époque. Avec cette même conception de la grammaire du vernaculaire perçue comme un instrument pédagogique pour l'acquisition du latin, on peut citer l'ouvrage de Walker 1655 (14 éditions entre 1655 et 1720) qui n'est plus à strictement parler une grammaire mais un vaste répertoire des signes, ou encore Poole 1646 et Wharton 1654 (encore qu'on note chez ces deux derniers auteurs un net regain de préoccupations sémantiques). |
Renvois bibliographiques | Howatt A. P. 1984; Michael I. 1970 {p. 155-158, 217}; Padley G. A. 1985 {p. 66-68, 156-171}; Verrac M. 1985 {p. 56-64} |
Rédacteur | Verrac, Monique |
Création ou mise à jour | 2000 |