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Problèmes de linguistique générale

Benveniste, Emile

DomaineCompilations, linguistique historico-comparative, linguistique générale, phonétique et phonologie
SecteurLinguistique générale [5341]
Auteur(s)

Benveniste, Emile

Datation: 25 mai 1902 - 3 octobre 1976

Linguiste français, né à Alep (Syrie), mort à Paris. Passage dans une école rabbinique, puis études classiques à la Sorbonne (agrégation en 1922); étudiant d'A. Meillet à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes où il enseigne dès 1927; doctorat en 1935; professeur au Collège de France à partir de1937 et secrétaire de la Société de Linguistique de Paris à partir de 1956. Fait prisonnier en 1940, il s'évada puis vécut en Suisse jusqu'en 1945. Très nombreux travaux en philologie, grammaire comparée et linguistique historique et générale, parus surtout sous forme d'articles dont un certain nombre ont été rassemblés en deux volumes sous le titre Problèmes de Linguistique Générale, et une importante étude lexicale: Le vocabulaire des institutions européennes (tome I: économie, parenté, société; tome II: pouvoir, droit, religion; sommaires par J. Lallot, 2 vol. in-8°, 376 et 340 p., Paris, Editions de Minuit, 1969).

Titre de l'ouvrageProblèmes de linguistique générale
Titre traduit
Titre courtProblèmes de linguistique générale
Remarques sur le titre
Période|20e s.|
Type de l'ouvrageDeux recueils d'articles comportant: des synthèses sur les théories contemporaines du langage et des études sur structures et fonctions, constantes syntaxiques, lexique, types de phrase, indicateurs de la deixis et de la subjectivité.
Type indexéCulture et langage | Linguistique générale | Recueil d'articles
Édition originaleParis, éditions Gallimard, Nrf [1er tome], 1966 (articles publiés entre 1939 et 1963); 2e tome, 1974 (articles publiés entre 1965 et 1972).
Édition utiliséeTome 1: édition de 1966. Tome 2: édition de 1974
VolumétrieTome 1: in-8°, [4 +] 356 pages Tome 2: in-8°, [4 +] 286 [+ 2] pages; 2460 signes par page; nombre total de signes: environ 700 000 pour le premier vol, 870 000 pour le second.
Nombre de signes1570000
Reproduction moderneParis, Gallimard, coll. Tel (1er vol. 1976; 2e vol. 1980).
DiffusionRéédition sans modification: Paris, Gallimard, coll. Tel (1er vol. 1976; 2e vol. 1980). Traductions (vol. 1): anglaise, Miami 1974; espagnole, México 1971; italienne, Milano 1971; russe, Moskva 1974; allemande, München 1974; portugaise; serbo-croate; bulgare; suédoise.
Langues ciblesLangues du monde, en particulier français, latin, allemand, indo-européen
MétalangueFrançais
Langue des exemplesExemples pris à la plupart des langues indo-européennes anciennes et modernes (en particulier sanscrit, grec, latin, langues indiennes), mais aussi aux langues caucasiennes, au hongrois, à l'arabe, aux langues africaines (ewe), au tunica (Louisiane), au paiute, etc.
Sommaire de l'ouvrageVOLUME I (1966): Avant-propos (n. p.). I. Transformations de la linguistique: 1. Tendances récentes en linguistique générale (p. 3-17); 2. Coup d'œil sur le développement de la linguistique (18-31); 3. Saussure après un demi-siècle (32-45). II. La communication: 4. Nature du signe linguistique (49-55); 5. Communication animale et langage humain (56-62); 6. Catégories de pensée et catégories de langue (63-74); 7. Remarques sur la fonction du langage dans la découverte freudienne (75-87). III. Structures et analyses: 8. "Structure" en linguistique (91-98); 9. La classification des langues (99-118); 10. Les niveaux de l'analyse linguistique (119-131); 11. Le système sublogique des prépositions en latin (132-149); 12. Pour l'analyse des fonctions casuelles: le génitif latin (140-148). IV. Fonctions syntaxiques: 13. La phrase nominale (151-167); 14. Actif et moyen dans le verbe (168-175); 15. La construction passive du parfait transitif (176-186); 16. "Être" et "avoir" dans leurs fonctions linguistiques (187-207); 17. La phrase relative, problème de syntaxe générale (208-222). V. L'Homme dans la langue: 18. Structure des relations de personne dans le verbe (227-236); 19 . Les relations de temps dans le verbe français (237-250); 20. La nature des pronoms (251-257); 21. De la subjectivité dans le langage (258-266); 22. La philosophie analytique et le langage (267-276); 23. Les verbes délocutifs (277-285). VI. Lexique et culture: 24. Problèmes sémantiques de la reconstruction (289-307); 25. Euphémismes anciens et modernes (308-314); 26. Don et échange dans le vocabulaire indo-européen (315-326); 27. La notion de "rythme" dans son expression linguistique (327-335); 28. Civilisation: contribution à l'histoire du mot (336-345); Index [des langues et des concepts] (349-351).
VOLUME II (1974): Avant-propos (M. Dj. Moïnfar, n. p.). I. Transformations de la linguistique: 1. Structuralisme et linguistique (11-28); 2. Ce langage qui fait l'histoire (29-40). II. La communication: 3. Sémiologie de la langue (43-66); 4. Le langage et l'expérience humaine (67-78); 5. L'appareil formel de l'énonciation (79-88). III. Structures et analyses: 6. Structure de la langue et structure de la société (91-102); 7. Convergences typologiques (103-112); 8. Mécanismes de transposition (113-125); 9. Les transformations des catégories linguistiques (126-136); 10. Pour une sémantique de la préposition allemande vor (137-141). IV. Fonctions syntaxiques: 11. Fondements syntaxiques de la composition nominale (145-162); 12. Formes nouvelles de la composition nominale (163-176); 13. Structure des relations d'auxiliarité (177-193). V. L'homme dans la langue: 14. L'antonyme et le pronom en français moderne (197-214); 15. La forme et le sens dans le langage (215-240); 16. Diffusion d'un terme de culture: latin orarium (241-246); 17. Genèse du terme "scientifique" (247-253); 18. La blasphémie et l'euphémie (254-257); 19. Comment s'est formée une différenciation lexicale en français (258-271); 20. Deux modèles linguistiques de la cité (272-280); Index [des langues et des concepts] (281-286).
Objectif de l'auteurCe double recueil rassemble des études relevant d'objectifs différents, répartis selon le même plan dans les deux volumes: diffusion des principes et notions de la linguistique structurale (1re partie); études morphologiques et syntaxiques appliquant le modèle saussurien (3e et 4e parties); propositions pour une linguistique de la communication et du discours (2e et 5e parties); programme d'une sémiologie générale (science de la culture) (6e partie).
Intérêt généralL'ouvrage prend place dans les textes "fondateurs" de la linguistique moderne, d'une part par sa présentation de la méthode saussurienne et les développements qu'il en produit, d'autre part par le dépassement qu'il en propose dans la mise en place de notions telles que: situation d'énonciation, marques de la subjectivité, linguistique du discours, sémantique / sémiotique… Ces propositions, ouvrant à de nouvelles démarches d'analyse, s'appuient moins sur une innovation terminologique que sur la reprise de termes classiques resitués dans un nouveau cadre théorique (sémiotique/sémantique, énonciation, deixis…).
Parties du discoursDans les parties III et IV de chacun des deux volumes, l'analyse morphologique et syntaxique concerne différentes parties du discours et s'attache: 1) à des phénomènes généraux ou largement représentés dans les langues: la phrase nominale (I.13), la phrase relative (I.17), les pronoms (I.18 et 20), la transposition des catégories linguistiques (II.8), les transformations des catégories (II.9), la composition nominale (II.11 et 12), la composition verbale (II.17), etc.; 2) à des particularités d'emploi dans une langue donnée: les prépositions latines prae et pro (I.11), les noms d'agent en -eur en français (II.18), la préposition allemande vor (II.10), etc. Les analyses les plus nombreuses concernent le verbe (diathèse, temps, modalité, forme d'auxiliation…) et les formes pronominales, avec la distinction avancée par Benveniste entre indicateurs de la personne et formes de non-personne (cf. I.18, 19, 20). D'une façon générale, l'analyse formelle vise à distinguer sous la diversité des emplois (jugée "superficielle" ou "apparente"), un schéma "profond" qui les rassemble ou permet de les répartir selon une fonction sémantique.
Innovations term.1) Néologismes présentés comme tels: les verbes délocutifs (verbes dérivés de locutions; I.23), blasphémie et euphémie (forces produisant le juron, II.18). 2) Spécifications métalinguistiques de termes existants: la non-personne, opposée aux indicateurs de la personne pour lesquels on trouve aussi: instance de discours, indicateurs auto-référentiels ou sui-référentiels, indicateurs de subjectivité. Enonciation toujours associé à subjectivité, intersubjectivité, communication, discours, allocution… 3) Emploi théorique spécifique des termes sémiotique, sémantique, sémiologie.
Corpus illustratifTrès variable selon les sujets traités (termes, phrases, voire extraits de textes littéraires [I.19]); emprunté à un très grand nombre de langues (l'auteur donnant toujours les références de ses exemples).
Indications compl.
Influence subieL'ouvrage se situe dans la tradition de la grammaire comparée et historique des langues indo-européennes, qui a débouché au tournant du 20e s. sur la préoccupation d'une linguistique générale. L'influence explicitement revendiquée par Benveniste est celle de Saussure, autant le comparatiste du Mémoire de 1878 que le théoricien de la linguistique générale (Cours de Linguistique Générale, 1916). Benveniste cite les travaux de philosophie analytique, mais s'en démarque; il se réfère très peu à la sémiotique américaine dont les objectifs lui paraissent plus philosophiques que linguistiques.
Influence exercéeElle se fait sentir de façon différente selon les domaines traités: en grammaire comparée et historique, il représente toujours une autorité, mais sa méthode suscite aujourd'hui certaines critiques; en syntaxe, Benveniste n'a exercé aucune influence visible sur la linguistique formelle qui s'est développée à partir de la grammaire générative; en France, l'analyse de discours (dans les années 1970), puis le courant pragmatique depuis 1980, se sont explicitement appuyés dans leurs débuts, sur ses travaux concernant l'énonciation et le discours; mais en dehors des linguistes qui veulent intégrer la pragmatique à la sémantique, il ne semble pas pris en compte par les divers sémanticiens contemporains, ce qui coïncide avec le peu de cas fait de Benveniste dans les travaux anglo-saxons. Dans les travaux sémiotiques français il joue un rôle important dans le courant phénoménologique (J.-C. Coquet); il a particulièrement intéressé certains psychanalystes dans les années 1960 (J. Lacan, J. Kristeva) ainsi que, chez les philosophes, le phénoménologue P. Ricoeur.
Renvois bibliographiquesArrivé M. & Normand C. (éd.) 1997; Bolelli T. 1978; Malkiel Y. 1980; Montaut A. & Normand C. (éd.) 1992; Normand C. 1985; Normand C. 1992; Normand C. 1996; Normand C. 2009; Serbat G., Taillardat J. & Lazard G. (éd.) 1984
Rédacteur

Normand, Claudine

Création ou mise à jour2000