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Introduction to English grammar

Lowth, Robert

DomaineGrammaires des langues européennes modernes
SecteurGrammaires anglaises [3618]
Auteur(s)

Lowth, Robert

Datation: 27 novembre 1710 - 3 novembre 1787

Ecclésiastique anglais fort érudit, très estimé de Samuel Johnson, il fut aussi poète et grammairien à ses moments de loisir. Né à Winchester, il entra à Winchester College, puis à New College, Oxford, dont il sortit B.A. en 1733, M.A. en 1737. Ordonné en 1735, il fut d'abord pasteur à Overton (Hampshire); en 1741, on lui offrit une chaire de poésie à Oxford qu'il occupa jusqu'à son départ pour un séjour de 2 ans sur le continent (1748-1750); à son retour, il fut tour à tour archidiacre de Winchester, titulaire du bénéfice de Woodhay, 1er chapelain du duc de Devonshire; il reçut une prébende à Durham, le bénéfice de Sedgefield, devint évêque de St Davids, puis d'Oxford en 1766 et enfin de Londres en 1777; il fut nommé doyen de la chapelle royale et Privy Councillor [Conseiller Privé du Roi]; on lui offrit même le poste de primat qu'il refusa pour raisons de santé. Redouté pour ses sarcasmes, il était très estimé pour son goût sûr, sa vaste érudition et son combat de la corruption (voir DNB, vol. 12, p. 214-215, Hepworth 1978, Michael 1996b).

Titre de l'ouvrageA Short Introduction to English grammar: with critical notes…
Titre traduitCourte Introduction à la grammaire anglaise, accompagnée de notes critiques…
Titre courtIntroduction to English grammar
Remarques sur le titre
Période|18e s.|
Type de l'ouvrageOuvrage pédagogique destiné au perfectionnement de l'enfant, mais pas nécessairement dans le cadre scolaire (the following little System [is] intended merely for a private and domestic use [Lowth, p. xiii]), même s'il a été dans les faits l'un des manuels les plus utilisés du 18e s.
Type indexéGrammaire didactique
Édition originale1762, Londres, J. Hughs, pour A. Millar et R. & J. Dodsley.
Édition utiliséeReproduction de la Scolar Press, fac-similé de la 1re éd. de 1762 (Londres, imprimé par J. Hughs, pour A. Millar et R. & J. Dodsley).
VolumétrieIn-8°; 216 pages ([2] + xv + [1] + 186 + [2]). 650 à 900 signes par page selon que la page comporte ou non des notes.
Nombre de signes160000
Reproduction moderneReproductions en fac-similé de l'un des deux exemplaires de la 1re édition conservé à Winchester College (vraisemblablement l'exemplaire personnel de Lowth, annoté de sa main), Menston, The Scolar Press Ltd., 1967 (E.L. n° 18 ou G.S. n° 18); reproduction en fac-similé d'un exemplaire de la 2e éd. (1763) par David A. Reiber, Londres, Routledge-Thoemmes Press, 1995, avec une copieuse introduction de l'éditeur.
DiffusionGrammaire très populaire et généralement associée au nom de Lowth malgré la constance avec laquelle l'anonymat de l'auteur fut respecté dans ses éditions londoniennes. En Grande Bretagne, les rééditions se multiplièrent de 1763 à 1804, à Londres, mais aussi à Dublin (1er éd. 1763), Belfast, Waterford, Leeds, Cork et Birmingham; et des rééditions américaines s'y ajoutèrent de 1775 à 1838, à Philadelphie, Newbury-port, Basil, New York, Wilmington et Cambridge [Massachussets], soit au total quelque cinquante rééditions. La grammaire de Lowth fut étoffée dès 1763, dans la 2e édition parue à Londres, par de nouveaux exemples d'impropriétés et quelques nouvelles règles et illustrations, tandis que l'édition de Dublin reprenait les observations stylistiques de Ash. Elle fut abrégée en 1806 (Aberdeen, R. Hamilton), traduite 2 fois en allemand (en 1784 par Heinrich Christoph Albrecht, et en 1790 par Christian Heinrich Reichel – qui avait déjà en 1789 traduit les Grammatical Institutes de Ash), et reprise au moins partiellement par divers grammairiens (par exemple Remarks on the English Tongue 1776, Egelsham 1781, Scott 1793, Miller 1795). Voir Alston, vol. 1, 1965, p. 42-48 n° 212-256, p. 61 n° 329, p. 69 n° 369, p. 90, n° 472, p. 92 n° 479; Reibel 1995, p. vii et xxvi-xxvii.
Langues ciblesAnglais
MétalangueAnglais
Langue des exemples
Sommaire de l'ouvragePréface substantielle (15 p.). Brève définition de la grammaire (1 p.). Sections très courtes sur les lettres, leur classement et leur prononciation (4 p.), les syllabes (1 p.) et les mots en général (définition, liste des parties du discours, et analyse grammaticale commentée d'une phrase) (8 p.). Suivent 10 sections qui traitent successivement de chacune des 9 parties du discours, avec 1 section spécifique consacrées aux verbes irréguliers: l'article (6 p.), le substantif (9 p.), le pronom (10 p.), l'adjectif (3 p.), le verbe (20 p.) et le verbe irrégulier (26,5 p.), l'adverbe (1 p.), la préposition (1 p.), la conjonction (1,5 p.), et enfin l'interjection (1 p.). La syntaxe fait l'objet d'un traitement plus développé (58 p.) et précède une section sur la ponctuation de 19 p. L'ouvrage se termine sur 14 pages d'exercices d'analyse morphologico-syntaxique rassemblés sous le titre de Praxis or Example of Grammatical Resolution.
Objectif de l'auteurDouble objectif: Lowth veut rendre justice à la langue anglaise, dont la simplicité est à son sens signe d'excellence, en enseignant à distinguer le bon usage du mauvais par des règles claires et concises, assorties d'exemples; et, à partir du système grammatical élémentaire de cette langue simple, il veut initier aux principes généraux de la grammaire universelle afin de favoriser l'accès à toute langue et littérature étrangère.
Intérêt généralOuvrage qui peut être considéré comme l'apogée de la pensée grammaticale du 18e s. dans la mesure où il concilie les divers courants représentés dans les œuvres contemporaines et parvient à un équilibre entre respect du passé et modernisme, considérations morphologiques et syntaxiques, théorie et application pratique, réflexion sur les principes qui régissent le langage et description de la langue anglaise assortie d'un jugement de type normatif à fondement logique et rhétorique.
Parties du discoursLowth reprend la liste de 9 parties du discours introduite par Johnson en 1755 (article, substantif, pronom, adjectif, verbe, préposition, conjonction, adverbe, interjection), liste de Lily adaptée à l'anglais, compromis entre la tradition gréco-latine et le courant réformateur, qui sera reprise par plus de 40 grammairiens avant la fin du siècle (notice Johnson 3615). Il l'impose à tel point que Fell 1784 la considère, bien qu'à tort, comme la liste la plus classique (Michael 1970, p. 225-228).
Innovations term.Lowth, qui affirme préférer la clarté à la rigueur scientifique, affiche une certaine méfiance vis à vis des innovations; on lui doit néanmoins l'introduction de concepts qui vont dans le sens d'une anglicisation de la métalangue, par exemple possessive case (p. 25-26) et objective case (p. 33) (résultat d'un compromis entre les genitive et accusative cases de la tradition gréco-latine et l'adjective possessive de Wallis ou l'object de Lane), en particulier dans la syntaxe (qu'à la suite de Lane et des réformateurs, il intitule Sentences) où ces nouveaux termes présentent l'avantage d'être plus explicites sur les fonctions de leurs référents que les termes traditionnels: par exemple substantive mode et adjective mode proposés à la place de infinitive ou participle (p. 111) ou encore attribute (p. 102) qui semble désigner le verbe ou le prédicat.
Corpus illustratifLes illustrations des règles sont empruntées à la langue des auteurs les plus respectés de l'époque, Atterbury, Bentley, Clarendon, Tillotson, Swift, et également la traduction de la Bible qui est "the best standard of our language" (Lowth 1762, p. 89); c'est cette langue littéraire, légèrement archaïque parfois, qu'il convient selon Lowth de prendre pour modèle lorsqu'elle est conforme aux règles; et qui, lorsqu'elle ne l'est pas, démontre la nécessité d'un recours constant à la grammaire, et cela quelque soit le niveau d'éducation. (Reibel 1995, p. xxv; Rousse 1975, p. 28).
Indications compl.Syntaxe: développement considérable de l'étude de la phrase, érigée désormais en objet privilégié de la grammaire (Grammar treats of Sentences p. 2), laquelle est donc pour Lowth essentiellement une syntaxe (a regular and systematic Syntax, p. v): il ne voit dans les mots que des constituants de la phrase. Il affine sa description: au delà de la distinction traditionnelle entre phrase simple et phrase complexe, il introduit, p. 96-102, une distinction originale entre 12 types de constructions (divers types d'associations sujet-verbe et d'associations de 2 substantifs, associations adjectif-verbe, adjectif-adverbe ou verbe-adverbe, verbe-groupe prépositionnel, et construction comparative); il définit, p. 102-103, les principaux constituants de la phrase simple par leur fonction logique (agent: "chose dont on parle"; attribute: "chose ou action qui en est affimée ou niée"; object: "chose affectée par l'action") et s'emploie ensuite à décrire fidèlement le bon usage.
Effort de clarté, présentation de paradigmes sous forme de système (voir son système des temps, à 3 temps "indéfinis ou indéterminés" – passé, présent, futur – et 6 temps "définis ou déterminés": 3 temps "imparfaits" construits avec be + participe présent et 3 temps "parfaits" construits avec have + participe passé) et surtout distinction de 2 niveaux d'étude: celui du texte de la grammaire, qui propose les règles, et celui des notes dans lesquelles il livre sa réflexion, commente ces règles et dénonce des erreurs relevées dans la littérature, erreurs qu'il condamne au nom de la logique ou de l'analogie.
Influence subieLowth, par son souci de retrouver dans l'organisation de la langue des schémas psychologiques universels, rappelle Lane 1700, Gildon 1685 et Harris 1750 (dont il préconise l'étude pour approfondir la réflexion amorcée par sa grammaire), mais il ne néglige pas pour autant l'appareil formel et descriptif mis au point par Wallis 1653, et ne saurait renier les préoccupations pédagogiques de Fisher 1750, ni le souci de Johnson 1755 d'établir une norme autour du langage littéraire. Il est nourri des idées de son temps. Sa vision est seulement plus logique et rhétorique que purement scientifique, ce qui le distingue de Wallis ou Priestley, et motive peut-être son intérêt pour la syntaxe (en singulier contraste avec le désintérêt manifesté par Johnson -qui est néanmoins cité fort respectueusement dans la préface). Voir notices Wallis 3606, Lane 3610, Gildon 3611, Fisher 3613, Harris 3614, Johnson 3615, Priestley 3617.
Influence exercéeLowth est le grammairien le plus célébré, le plus imité de la 2e moitié du 18e siècle. Son ouvrage est favorablement reçu tant en Angleterre qu'outre Atlantique: on le cite, on le loue (Miller 1795, Bayly 1772); Ash 1768 prétend pouvoir lui servir d'introduction; d'autres écrivent délibérément des ouvrages destinés à préparer à sa lecture (Houghton 1766, Chown 1788, Lincoln ca 1772 et Hamilton ca 1806: voir Michael 1996b); Lowth représente un modèle que suivent Burn 1766, Buchanan 1767, Fell 1784, Webster 1784, Brittain 1788, Coote 1788, Postlethwaite 1795 et surtout Lindley Murray 1795 qui assurera la diffusion de ses idées au siècle suivant (voir Rousse 1975, p. 9). Le 20e s. sera plus critique, lui reprochant son approche prescriptive, trop peu scientifique, sa démarche déductive, sa trop forte allégeance au latin… oubliant seulement qu'il est homme de son temps et qu'il mérite moins ces reproches que bon nombre de ses contemporains. Voir Pullum 1974; Reiber 1995.
Renvois bibliographiquesAlston R. C. 1965; Göbels A. 1999; Hepworth B. 1978; Howatt A. P. 1984; Leonard S. A. 1929; Lowth R. 1995; Michael I. 1970; Michael I. & Tieken-Boon van Ostade I. 2009; Poldauf I. 1948; Pullum G. K. 1974; Rousse J. 1975; Rousse J. & Verrac M. 1992; Sundby B., Bjørge A. K. & Haughland K. E. 1991
Rédacteur

Verrac, Monique

Création ou mise à jour2000