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Osservationi della lingua castigliana

Miranda, Giovanni

DomaineGrammaires des langues européennes modernes
SecteurGrammaires espagnoles [3105]
Auteur(s)

Miranda, Giovanni

Datation: Dates et lieux de naissance et de mort inconnus, fl. milieu du 16e s.

Giovanni Miranda est un grammairien espagnol, traducteur de diverses œuvres italiennes en espagnol (Los diálogos de las bodas de Guillermo Conde IV, Palatino del Rin […] Venitiis, 1564; De la venida de los Sereniss. Archiduques de Austria […], Venitiis, 1564). Il dédia ses Osservationi della lingua castigliana au Duc d'Urbino, par l'intermédiaire de Garci Hernández "domestique" de ce dernier (fol. iij). Il devait fréquenter un milieu de courtisans qui, après le traité de Cateau-Cambrésis (1559), était sans doute le plus intéressé par l'étude de l'espagnol (San Vicente 1989, p. 195-196).

Titre de l'ouvrageOsservationi della lingua castigliana di M. Giovanni Miranda divise in quatro libri: ne quali s'insegna con gran facilita la perfetta lingua spagnuola. con due tavole l'una de' capi essentiali, & l'altra delle cose notabili. con privilegio. In vinegia apresso gabriel giolito de ferrara MDLXVI.
Titre traduitObservations sur la langue castillane de M. Giovanni Miranda, divisées en quatre livres dans lesquels il est enseigné avec grande facilité la parfaite langue espagnole, avec deux index, le premier présentant les titres des chapitres, l'autre ce qui y est à noter.
Titre courtOsservationi della lingua castigliana
Remarques sur le titre
Période|16e s.|
Type de l'ouvrageGrammaire didactique qui prend en compte le contraste et pourrait être "réversible" (San Vicente 1989, p. 195): grammaire de l'espagnol pour Italiens, mais aussi de l'italien pour Espagnols.
Type indexéGrammaire didactique
Édition originaleEditée à Venise en 1566 par Gabriel Giolito de Ferrara.
Édition utilisée1566. -Dedicatoria- A' lettori.- Indice. - Texto. Biblioteca Universitaria de Valencia, Z 14 260.
VolumétrieVol. in-8°, 16 f. + 407 pages, sign. A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, V, X, Z, AA, BB, CC, toutes les 8 f, sauf CC qui comprend quatre f. Avant A, sign. x, xx. Nombre moyen de signes par page: 1180.
Nombre de signes480260
Reproduction moderne
DiffusionQuelques années après la publication de Il parangone della lingua toscana e castigliana (1560) de G. M. Allessandri d'Urbino, considérée comme la première grammaire de l'espagnol destinées aux Italiens, parurent les Osservationi dont le succès est attesté par le nombre de rééditions (1568, 1569, 1583, 1584, 1585), et par le fait que les Osservationi aient été résumées, anotées et traduites. Elles ont été adaptées par M. Troiano: Dialoghi di Massimo Troiano Ne'quali si narrano le cose piú notabili […], Tradotti da M.G. Miranda: e ora insieme posti in luce […] co' quali si puó: imparare 'leggere, intendere, e pronunciare la lingua spagnola […] (Venetia, B. Zalteri, 1569). Elles ont été annotées par A. Giuffredi: Il compendio del S. Massimo Troiano tratto dalle Osservationi della lingua castigliana del S. Giovanni Miranda […] Con le Annotazioni del S.A. Guiffreddi (Florencia, appresso Bartholomeo Sermatelli il Giovane 1601) et traduites (cf. Toda y Guell 1927-31).
Langues ciblesEspagnol
MétalangueItalien
Langue des exemples
Sommaire de l'ouvrageQuatre parties. Premier livre: prononciation des lettres différentes en espagnol et en italien; articles, noms (genre et nombre), pronoms (p. 1-115). Deuxième livre: les verbes (conjugaisons régulières et irrégulières) (116-242). Troisième livre: les adverbes + parties indéclinables + "maniere di parlare" (comparaisons, exclamations, emplois idiomatiques des verbes ser, estar, andar, etc.) (243-348). Quatrième livre: l'orthographe (les lettres) et les règles d'orthographe (349-407).
Objectif de l'auteurDonner des instruments aux Italiens pour qu'ils puissent s'exprimer en espagnol, non seulement avec correction (fonction des parties proprement grammaticales, jusqu'à la p. 188), mais aussi avec élégance et esprit (fonction du chap. Maniere di parlare).
Intérêt généralPremière véritable grammaire pour l'enseignement de l'espagnol comme langue étrangère. Présence d'un court chapitre exclusivement consacré à la syntaxe, question qui, avant (voir Nebrija 1492 et Villalón 1558), était réduite aux accords et aux figures de style. Visée contrastive qui, parfois, déborde le cadre de la morphologie (cf. les "maniere di parlare").
Parties du discoursNeuf parties du discours (article, nom, pronom, verbe, participe, préposition, adverbe, interjection et conjonction) présentées dans cet ordre, mais théoriquement hiérarchisées (p. 12): "deux sont principales, […] le nom et le verbe, parce que sans ces derniers, l'on ne pourrait former une phrase parfaite". La fonction de l'article est d'indiquer le cas. Les pronoms le, la, lo sont inclus sous la rubrique articles et sont considérés comme relatifs (même terminologie que chez Nebrija). Le nom, défini sémantiquement, présente les divisions qui suivent de près celles de Nebrija: propre/commun, substantif/adjectifs, espèces principale/dérivée (amor/amoroso), simple (obediente), composé (desobediente), recomposé (desobediencia). Il y a trois genres (quatre chez Nebrija) et ces derniers sont distingués à l'aide de l'article ou de l'adjectif qui accompagne le nom et de la terminaison de celui-ci. Enumération des noms de genre différent en espagnol et en italien, des règles de formation des pluriels en fonction des terminaisons, et des déclinaisons (les noms se déclinent à l'aide des articles + particules a et de). Miranda admet les cas après certains adverbes et après les prépositions. Les pronoms sont divisés en principaux (yo, tú, de sí) et dérivés (possessifs, démonstratifs et relatifs). Le système (ternaire) des démonstratifs est expliqué par référence au système latin sont présentés comme correspondant aux personnes de l'interlocution. Aquel est le pronom de la délocution, marquant aussi la distance (p. 106). Le verbe est défini syntaxiquement et sémantiquement. Pour les conjugaisons, Miranda distingue cinq modes, comme Nebrija y Dolce, et cinq temps (p. 117). La forme habré amado est considérée comme futur du subjonctif. Les conjugaisons sont présentées avec leur traduction italienne en vis-à-vis. Miranda distingue trois types de prépositions selon le cas (ablatif = de, accusatif, ou datif = en torno a la capa).
Innovations term.
Corpus illustratifExemples non signés, souvent nombreux et longs. Une phrase ou même des ensembles plus longs (deux ou trois phrases).
Indications compl.Présence de remarques (a) et de rubriques (b) absentes chez les prédécesseurs: a) dans la partie consacrée à la construction et aux accords, (p. 223) sur l'accusatif précédé de la préposition a. Remarques d'ordre normatif sur le gérondif, le renforcement du pronom personnel (decirle a el), sur le présent duratif (hago/estoy haciendo), sur andar auxiliaire, etc. b) Les "maniere di parlare" (p. 188) présentent des locutions traduites et des phrases "agudas" (spirituelles, du genre des concetti).
Influence subieLudovico Dolce (Osservazioni nella volgar lingua Vinegia: G. Giolito 1550), cité par Miranda, aurait été utilisé (Kukenheim 1932, p. 160-2), ainsi que Corso (Fundamenti del parlar thoscano, Venetiis, C. da Trino, 1549) et Alessandri d'Urbino (Il parangone della lingua toscana e castigliana, Napoli, M. Canzer, 1560 [Carreras i Goecoechea 1994, p. 163-181]). L'influence de Nebrija et celle de Villalón (1558) ne sont pas à écarter (voir Ramajo Caño 1987, p. 38-39), spécialement en ce qui concerne la syntaxe (San Vicente 1989, p. 300). Carreras i Goecoechea (1994, p. 163-181) démontre avec précision que Nebrija, cité – et critiqué – trois fois par Miranda, a cependant exercé une influence sur ce dernier, et que l'Anónimo de Lovaina (1555) doit aussi avoir été lu. Pour Etxebarría (1994, p. 235), "Nebrija sigue sin ninguna duda a Nebrija".
Influence exercéeMiranda a servi de source à plusieurs grammairiens français et italiens de l'espagnol et a été cité par Charpentier (1597), Oudin (1597), Saulnier (1608), Diego de la Encarnación (1624), Lancelot (1660). La Viñaza (1893) et Morel-Fatio (1901) ont souligné l'influence évidente de Miranda sur Oudin (1597). Lope Blanch (1959, p. 10) considère, à juste titre, qu'Oudin a plagié, sans scrupules, la disposition et certaines observations particulières des Osservationi de Miranda.
Renvois bibliographiquesCarreras i Goicoechea M. 1994; Díez Orzas P. L. & Green J. N. 2009; Etxebarría M. 1994; Kukenheim L. 1932; Lope Blanch J. M. 1959; Morel-Fatio A. 1901; Muñoz y Manzano (Conde de la Viñaza) C. 1893; Niederehe H.-J. 1994; Ramajo Caño A. 1987; San Vicente F. 1989; Toda y Guell E. 1927
Rédacteur

Lépinette, Brigitte

Création ou mise à jour1998