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La Parfaicte Methode

Charpentier

DomaineGrammaires des langues européennes modernes
SecteurGrammaires espagnoles [3107]
Auteur(s)

Charpentier

Datation: ?-1597

Charpentier est un grammairien espagnol. Il publia sa Parfaicte Methode pour Entendre, Escrire, et parler la langue espagnolle en 1597 (1596, selon Morel-Fatio 1901 et Niederehe 1992). Il subit le supplice de la roue; il aurait participé à une conjuration en faveur de l'Espagne alors en guerre avec la France (Morel-Fatio 1901, p. 93-98).

Titre de l'ouvrageLa Parfaicte Methode pour Entendre, Escrire, et parler la langue espagnolle, divisée en deux parties. La premiere contient briefvement les reigles de grammaire. La seconde, les recherches des plus beaux enrichissemens de la langue qui servent à la composition & traduction. premiere partie a Paris chez Lucas Breyel, au Pallais, en la gallerie par où on va à la chancellerie. M.D. XCVII.
Titre traduit
Titre courtLa Parfaicte Methode
Remarques sur le titre
Période|16e s.|
Type de l'ouvrageGrammaire didactique à objectifs pratiques ("entendre et parler"). L'auteur explique les caractéristiques de l'espagnol en les rapprochant surtout de celles du grec, moins souvent du latin, rarement du français.
Type indexéGrammaire didactique
Édition originale1596 (La Viñaza 1893) ou 1597 (Morel-Fatio 1901). Paris, Lucas Breyel.
Édition utiliséeEdition microfilmée de la B.N. de Madrid (R. 13477), 1597, Paris, Lucas Breyel.
VolumétrieVol. in-8°, 97 pages doubles, sign. A-M de 8 f.; nombre moyen de signes par page: 990.
Nombre de signes98000
Reproduction moderneAucune réédition. La première description moderne a été faite par La Viñaza 1893.
DiffusionLa Viñaza (1893, col. 521) est responsable de la 1re description de la Methode. Morel-Fatio décrit un exemplaire de la B.N. de Paris (de 1597). Le microfilm de la B.N. de Madrid (R. 13477) utilisé ici porte la date de 1597. Pour Ramajo Caño (1988, p. 20), il ne s'agit pas d'une 1re ni d'une 2e édition. Les doubles datations ne sont pas un fait unique. Morel-Fatio (1901, p. 102-103) cite un cas identique à propos de la grammaire de C. Oudin (exemplaires de 1596 et de 1597).
Langues ciblesEspagnol
MétalangueFrançais
Langue des exemplesExemples en espagnol, traduits en français.
Sommaire de l'ouvrageAvis au lecteur non signé (p. 1, s.n.). Lettres (3a-13a): voyelles (13a), diphtongues (13a-17b). Des parties de l'oraison: présentation (17b-18a), les articles (18a-20b, les noms (20b-27a), les accents (27a-29b), la déclinaison (30a-33b), les adjectifs (33b-34), les comparatifs (34a-35a), les diminutifs (35a-37b), les "amplificatifs" (37b-39a), les noms numéraux (39a-41b), les noms possessifs (41b-42a), les noms verbaux (42a-42b), les pronoms ("primitifs, dérivatifs et demonstratifs" + possessifs + relatifs: 42b-52b), les verbes (52b-64a), "Méthode des conjugaisons" (64a-81b), les impersonnels (81b-85a), impératif, gérondif et participes (85a-91a), adverbes (91a-95b), prépositions (95b-96a), conjonctions (96a-97a).
Objectif de l'auteurElaborer une grammaire de l'espagnol pour des apprenants français de cette langue. Cependant il ne s'agit pas d'une grammaire purement pédagogique, car l'auteur justifie ses analyses et ses options, quand elles diffèrent de celles de ses deux sources, Nebrija et Miranda, aux développements presque toujours présents de manière implicite ou explicite. La grammaire est en de rares occasions contrastive. Le rapprochement se fait assez souvent avec le grec, moins fréquemment avec le français, le latin ou l'italien. Certaines de ces explications laissent parfois supposer une filiation grec-espagnol.
Intérêt généralA) L'une des deux premières grammaires de l'espagnol (avec celle de C. Oudin 1597) dont la métalangue est le français. B) présence d'un corpus étendu de textes espagnols littéraires, mais aussi de proverbes sur lequel Charpentier s'appuie pour faire ses propres observations et parfois infirmer certaines règles de ses prédecesseurs.
Parties du discoursCharpentier justifie le nombre des parties du discours, neuf pour lui (qu'il retient en discutant les décisions de Nebrija et de Miranda). Il ne différencie pas les articles el, la, lo, des mêmes formes pronominales. A l'imitation de Miranda, les noms sont simples, composés ou recomposés. Comme chez Nebrija, il y a 4 genres (Miranda n'en avait déjà plus que trois). Il y a trois classes de pronoms: "primitifs" (yo, …) "demonstratifs" (este, esse, aquel, él), "possessifs" (mío, tuyo…). Les démonstratifs sont divisés en deux catégories, de la 1re et 2e personne, qui "demontrent la personne de qui on parle" et de la 3e personne: aqueste et esse "sont aucunes fois demonstratifs, autrefois relatifs" (43b-44a). La définition du verbe est syntaxique et sémantique. Il y a sept temps distingués et habré oido est considéré comme futur parfait de l'indicatif. Charpentier distingue l'aoriste (amé) du prétérit parfait (he amado) du prétérit plus-que-parfait (hube amado). Les prépositions sont divisées en classes selon leur morphologie (mono-, bi-, trisyllabiques). A la différence de Miranda, Charpentier ne classe pas parmi les prépositions, les locutions, pour nous, prépositionnelles.
Innovations term.
Corpus illustratifLe corpus illustratif est développé, surtout dans la seconde moitié de la grammaire. Les attestations de formes sont dites provenir des "anciens romans" (Roman d'Antequera, Chronique de la destruction de Troye, Chronique de D. Rodrigo, etc.) ou d'œuvres comme la Celestine (dont l'auteur n'est pas nommé). Les auteurs cités sont, par ordre de fréquence, Boscán, Juan de Mena, Garcilaso de la Vega, Alonso de Ercilla (le "Ronsard espagnol"). Les références sont imprécises: figure seulement le nom de l'œuvre ou de l'auteur. Les proverbes sont également utilisés.
Indications compl.
Influence subieLa grammaire de Nebrija (voir Ramajo Caño 1987, p. 39-40), celle de Miranda, bien que des développements de ces dernières soient parfois discutés et modifiés, et celle de Villalón. D'autre part, la conception de la "conformité" de la langue espagnole avec la grecque (qui implique que certains phénomènes espagnols soient vus comme analogiques de caractéristiques du grec, mais qui n'écarte pas non plus une filiation grec-espagnol) inscrit l'œuvre de Charpentier dans le courant humaniste du 16e s. et en particulier d'Henri Estienne.
Influence exercéeLa grammaire de Charpentier n'a pas eu une grande diffusion, sans doute pour des raisons ne tenant pas à l'ouvrage lui-même, et qui pourraient être d'abord, la condamnation de son auteur et également la parution simultanée de la Grammaire de C. Oudin. La situation de ce dernier comme "Interprete du roy" explique que sa Grammaire ait éclipsé la Parfaicte méthode de Charpentier.
Renvois bibliographiquesMorel-Fatio A. 1901; Muñoz y Manzano (Conde de la Viñaza) C. 1893; Niederehe H.-J. 1992; Niederehe H.-J. 1994; Ramajo Caño A. 1987; Sánchez Pérez A. 1987
Rédacteur

Lépinette, Brigitte

Création ou mise à jour1998