Domaine | Grammaires françaises, remarques et traités sur la langue française |
Secteur | Grammaires françaises du 18e s. [2401] |
Auteur(s) | Régnier-Desmarais, François-Séraphin |
Datation: 1632-1713 Grammairien français, né à Paris. Etudes chez les chanoines de Sainte-Geneviève, puis au collège de Montaigu. En 1662, il accompagne à Rome le duc de Crequi, comme secrétaire d'ambassade chargé de la correspondance italienne. Il prend alors une grande part à la négociation de "l'affaire des Corses". De retour en France, il sollicite, en récompense des services rendus en Italie, une pension royale, et obtient le Prieuré de Grammont. Cette faveur l'amène à prendre l'état ecclésiastique. Elu académicien à partir de 1670, puis secrétaire perpétuel en 1684. | |
Titre de l'ouvrage | Traité de la grammaire françoise |
Titre traduit | |
Titre court | Traité de la grammaire françoise |
Remarques sur le titre | |
Période | |18e s.| |
Type de l'ouvrage | Grammaire française, avec des aspects de grammaire générale. |
Type indexé | Grammaire générale |
Édition originale | 1705, Paris, Jean-Baptiste Coignard. |
Édition utilisée | Deuxième édition: 1706, Paris, Jean-Baptiste Coignard. |
Volumétrie | In-8°, 746 pages + [12 p. d'avant propos et autres, 14 p. de table], 1 800 signes par page. |
Nombre de signes | 1389600 |
Reproduction moderne | Slatkine reprints, Genève, 1973, reproduction de l'édition de Paris, 1706. |
Diffusion | Pas d'indication disponible. |
Langues cibles | Français |
Métalangue | Français |
Langue des exemples | |
Sommaire de l'ouvrage | L'ouvrage devait comporter initialement trois volumes. Seul le premier est achevé. Plan traditionnel par parties du discours qui distingue, outre un traité des lettres (p. 1-74), et un traité de l'orthographe (p. 75-136), un traité de l'article (p. 137-174), un traité des noms (p. 175-225), un traité des pronoms (p. 226-340), un traité des verbes (p. 341-483), un traité des participes (p. 484-534), un traité des adverbes (p. 535-568), un traité des prépositions (p. 569-682), et un traité des conjonctions (p. 583-746). |
Objectif de l'auteur | L'ouvrage constitue la première tentative de faire une grammaire française complète. Le projet consistait initialement à rédiger une grammaire qui pût être approuvée par l'Académie française comme la grammaire de cette institution, et que Régnier-Desmarais en tant que secrétaire perpétuel, devait rédiger. Mais dès 1700, il est acquis que l'ouvrage paraît sous son nom. |
Intérêt général | C'est l'œuvre d'un académicien, fruit de "plus de cinquante années d'études et de réflexion sur la langue". Le Traité de la grammaire française, que l'on peut considérer comme l'un des témoignages les plus complets de la pensée classique sur la langue, est caractérisé par son éclectisme théorique. Il propose une somme, plutôt qu'une synthèse, des écrits sur la langue, empruntant des solutions à des systèmes théoriques variés. |
Parties du discours | Le cadre conceptuel est celui de la déclinaison latine. L'article est interprété comme une marque casuelle, ne possédant pas de signification en lui-même et correspondant aux désinences du latin. L'analyse propose un double système: i) celui de Port-Royal, qui oppose un, une, des, à le, la, les, est repris. Mais Régnier-Desmarais met sur le même plan, par commutation, certain, quelque, tout, etc. et un, une, ou des, ce qui contribue à brouiller les frontières de la catégorie et finalement à la vider de son sens; ii) un système qui inventorie les marques de cas en énumérant une liste hétérogène de particules. L'analyse des fonctions interfère ainsi avec celle de la détermination, et d'une façon générale l'éclectisme de la démarche ne parvient pas à concilier les cadres formels de l'analyse hérités de la tradition, et les tentatives visant à définir sémantiquement les catégories. |
Innovations term. | Pas d'innovations terminologiques significatives. |
Corpus illustratif | Les exemples sont forgés. |
Indications compl. | Le cadre théorique, défini dans la préface, est celui d'une grammaire générale: le grammairien, selon Régnier-Desmarais, est amené dans son effort de description à "employer la logique, et la métaphysique, à discuter les principes de chaque partie du discours, [et à] pénétrer les raisons qui ont rendu tous [ces] principes communs à toutes les sociétés des hommes, et qui ont établi une si grande variété dans l'application que chaque peuple en fait…" Il apparaît cependant que les catégories générales à l'œuvre dans sa grammaire, les "principes communs", sont ceux hérités de la grammaire et de la langue latine, puisque la langue française "est presque toute formée sur la langue latine" et qu'elle y a pris "la plupart des préceptes qui composent sa grammaire, et la plupart des termes qui servent à l'exprimer". Enfin, en bon classique, Régnier-Desmarais modère la discussion des principes par des références fréquentes à l'usage: "ce qu'il y a à regarder dans toutes les langues, c'est l'usage, et comme dit Vossius, ce qui s'est fait et non pas ce qui s'est pu faire". Enfin, sur le plan de l'observation des faits de langue, cette grammaire apporte peu d'éléments nouveaux, et reprend le plus souvent les catégories anciennes, comme par exemple celle des "particules relatives" où figurent traditionnellement des éléments comme dont, où, y, en, le, qui n'ont pas d'autre point commun que d'être des éléments de rappel, compte non tenu de leur place dans la chaîne. |
Influence subie | Plusieurs grammairiens et ouvrages sont cités et discutés, Varron, Vaugelas, la Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal, Vossius, Sanctius. |
Influence exercée | L'ouvrage de Régnier-Desmarais sera d'abord reçu comme la grammaire de l'Académie, l'autorité de son auteur liée à sa position institutionnelle contribuant à ce succès. Les grammairiens du 18e s. y font fréquemment référence, éventuellement pour discuter ou critiquer ses analyses. |
Renvois bibliographiques | Chevalier J.-C. 1968; Droixhe D. 1978; Fournier J.-M. 1991; Fournier J.-M. 1994; Stéfanini J. 1962 |
Rédacteur | Fournier, Jean-Marie |
Création ou mise à jour | 1998 |