Domaine | Traditions non-occidentales |
Secteur | Sanskrit: travaux pré-paninéens, école paninéenne [4312] |
Auteur(s) | Śākaṭāyana |
Datation: Milieu du 4e s. a.C. au plus tard Grammairien indien, prédécesseur de Pāṇini. Uṇādisūtra lui est attribué. | |
Titre de l'ouvrage | Uṇādisūtra |
Titre traduit | Formulaire des (affixes) |
Titre court | Uṇādisūtra |
Remarques sur le titre | Complément du titre: uṇ, etc. |
Période | |-4e s.| |
Type de l'ouvrage | Appendice de l'Aṣṭādhyāyī de Pāṇini (4e s. a.C.?). Traité morphophonétique. |
Type indexé | Morpho-phonétique |
Édition originale | Date de composition: au plus tard, milieu du 4e s. a.C. |
Édition utilisée | 1859, Aufrecht T. Ujjvaladatta's commentary on the uṇādisūtras, edited from a manuscript of the East India House (Bonn, Marcus). |
Volumétrie | 301 pages, 1200 signes par page. environ. |
Nombre de signes | 56400 |
Reproduction moderne | |
Diffusion | Deux recensions connues: Pañcapādī [(formulaire) de cinq sections] et Daśapādī [(formulaire) de dix sections]. La première n'est accessible qu'à travers la glose d'Ujjvaladatta (13e s.). La Daśapādī, plus tardive, semble basée sur la première, dont elle réorganise l'agencement, mais c'est la Pañcapādī qui fait autorité dans l'école pāṇinéenne. Éd. par T.R. Chintamani (Madras, 1933-38); Paṭhak-Chitrao (Poona, 1935). Traductions: Vasu 1891 (en anglais); Böhtlingk 1844 (en allemand). Éd. de la Daśapādī: Y. Mīmāṃsaka 1943. |
Langues cibles | Sanskrit |
Métalangue | Sanskrit, avec les conventions pāṇinéennes. |
Langue des exemples | |
Sommaire de l'ouvrage | 741 formules réparties en cinq livres (160 + 123 + 160 + 238 + 60). L'ouvrage est nommé d'après le premier élément enseigné: un affixe uṇ (de forme u) apparaît après certaines racines, permettant de former, par exemple, kāru, "artisan", vāyu, "vent". Pāṇini introduit dans son traité un certain nombre d'affixes dont il n'enseigne pas l'emploi par ailleurs, ce dont on peut inférer qu'il s'agit d'affixes uṇādi (ex. is, man et tran, selon P. leçon 6, chap. 4, règle 97). Les règles se présentent majoritairement sous la forme: "après la (ou les) racines X (Y, Z), (employer l'affixe) A" avec, dans certains cas, l'introduction de conditions sémantiques (ex. Uṇādisūtra 1.9; 4.83) ou formelles (ex. Uṇādisūtra 1. 17; 3.5). |
Objectif de l'auteur | Permettre la formation de mots qui ne peuvent être dérivés par les règles de Pāṇini. Il s'agit principalement de mots traités comme des dérivés primaires, dont la formation présente certains traits particuliers ou arbitraires et dont l'enseignement alourdirait considérablement l'Aṣṭādhyāyī. Dans de nombreux cas, le lien sémantique des mots avec la racine dont ils sont dérivés n'apparaît pas clairement. L'Aṣṭādhyāyī y fait référence à deux reprises: leçon 3, chap. 3, règle 1 (où il est simplement signalé que les affixes uṇ, etc. sont traités "de diverses manières" [bahulan]) et leçon 3, chap. 4, règle 75. |
Intérêt général | Adaptation du système de dérivation à la réalité du lexique. |
Parties du discours | |
Innovations term. | Aucune, l'Uṇādisūtra se conformant à la terminologie et aux conventions de l'Aṣṭādhyāyī. |
Corpus illustratif | Inexistant |
Indications compl. | Selon Śākaṭāyana, un étymologiste cité dans le Nirukta, tous les noms sont susceptibles d'une dérivation analytique; il est indispensable par conséquent de rendre compte de la formation de ceux qui n'entrent pas dans le cadre de l'Aṣṭādhyāyī. Pour les grammairiens de l'école pāṇinéenne, seuls les mots dont la formation obéit aux règles de Pāṇini, tant sur le plan morphophonétique que dans le domaine de l'accentuation, sont à considérer comme dérivables; les autres sont conventionnels. |
Influence subie | La datation et la paternité de l'ouvrage ont fait l'objet de longues controverses. Il est tantôt considéré comme pré-pāṇinéen et attribué à des prédécesseurs de Pāṇini tels que Śākaṭāyana ou āpiśali, tantôt attribué à Pāṇini lui-même, ou encore à Kātyāyana. Cependant, certaines règles de l'Uṇādisūtra vont à l'encontre des enseignements de l'Aṣṭādhyāyī, il est donc improbable que Pāṇini en soit l'auteur. Il est vraisemblable qu'il ait connu un Uṇādisūtra et en ait accepté certains faits de dérivation sans obligatoirement prendre en considération l'ensemble du formulaire, mais rien ne prouve que le contenu de celui dont nous disposons soit le même que celui que connut Pāṇini. |
Influence exercée | Les Uṇādisūtra ont fait l'objet de plusieurs commentaires importants, notamment par Bhaṭṭojī Dīkṣita (Siddhāntakaumudī) et Nāgeśa (Laghuśabdenduśekhara). Ils sont largement utilisés par les commentateurs de lexiques, l'Amarakośa, etc. et plus généralement par tout auteur présentant des analyses étymologiques. Le principe des Uṇādisūtra a été adopté par d'autres grammaires telles que le Sarasvatīkaṇṭhābharaṇa de Bhoja (1042) ou la Bṛhadvṛtti de Hemacandra (11e s.). |
Renvois bibliographiques | Raja K. 1956; Renou L. 1956; Sarma K. M. 1941; Sengupta S. 1964 |
Rédacteur | Haag, Pascale |
Création ou mise à jour | 2000 |