CTLF Corpus de textes linguistiques fondamentaux • IMPRIMER • RETOUR ÉCRAN
CTLF - Menu général - Notices

Essais de linguistique générale

Brøndal, Viggo

DomaineCompilations, linguistique historico-comparative, linguistique générale, phonétique et phonologie
SecteurLinguistique générale [5330]
Auteur(s)

Brøndal, Viggo

Forme complète: Brøndal, Rasmus Viggo

Datation: 10 octobre 1887 - 12 décembre 1942

Linguiste danois, né et mort à Copenhague. Après des études de droit et de philosophie, il suit les cours de Nyrop à Copenhague, puis de Meillet et de Bédier à Paris. Il consacre sa thèse aux problèmes de l'emprunt et du substrat dans les langues romanes et germaniques (1917), puis devient lecteur de danois à la Sorbonne (1925-1928). De retour à Copenhague, il collabore à la revue Acta philologica scandinavica (1927-1928). L'année où il succède à Nyrop dans la chaire de langues et de littératures romanes de l'université de Copenhague, il délaisse la romanistique pour se consacrer à la linguistique générale, avec ses Ordklasserne… (1928). "Frère ennemi" de Hjelmslev au sein du Cercle de Linguistique de Copenhague (fondé en 1931), il co-dirige la revue du Cercle, Acta linguistica, à partir de 1939. L'introduction par Brøndal au premier numéro de cette revue (repris in Brøndal 1943, chap. X) est devenu un classique de présentation de la linguistique structurale – une mouvance dont il se démarque néanmoins. Il participe à tous les Congrès internationaux de linguistes (1928-1937). À la demande de Trubetzkoj, il préside la section linguistique du Congrès psychologique de Paris (1937). Théorie des prépositions (1940), qui développe les analyses du chap. IX de Brøndal 1943 (1939), est celui de ses ouvrages qui a sans doute exercé le plus d'influence; il se présente comme une introduction à la "sémantique rationnelle". Les travaux de Brøndal se caractérisent de façon générale par la mise en perspective philosophique de l'analyse empirique des faits de langue, notamment à la lumière de la phénoménologie.

Adaptateur(s)

Brøndal, Rosally · Togeby, Knud

Togeby, Knud

Datation: 1918-1974

Romaniste danois, né à Hasle, au Danemark, mort près de Copenhague. Togeby a été professeur de langues romanes à l'Université de Copenhague de 1955 jusqu'à sa mort. Il avait une forte personnalité et était un professeur très admiré. Sa constitution robuste et sportive, la rapidité de son esprit et son goût des décisions tranchées étaient à la base de sa capacité de travail légendaire. Dans son pays natal, il prenait une part active à la vie intellectuelle, luttant notamment pour l'introduction des méthodes structuralistes dans la critique littéraire. Parmi ses études littéraires, on se souviendra surtout de son beau livre Ogier le Danois dans les littératures européennes (1969).

Titre de l'ouvrageEssais de linguistique générale, publiés avec une bibliographie des œuvres de l'auteur
Titre traduit
Titre courtEssais de linguistique générale
Remarques sur le titre
Période|20e s.|
Type de l'ouvrageEtudes monographiques de linguistique générale, menées dans une perspective logico-linguistique.
Type indexéLinguistique générale | Recueil d'articles
Édition originale1943, Copenhague, Ejnar Munksgaard (Bogtryk. af V. Pedersens). Seuls les douze premiers chapitres des Essais de linguistique générale, réédition d'articles parus entre 1930 et 1940, étaient déjà imprimés à la mort de Brøndal. Pour la préface et les chapitres 13-15, "qui se rattachent aux Parties du discours (1928)" (Avant-propos), les éditeurs de l'ouvrage, Rosally Brøndal (sa veuve) et Knud Togeby ont complété et révisé des "esquisses laissées par le maître". Pour le chapitre 16, ils se sont fondés sur les notes de Brøndal en vue d'une conférence d'"introduction à des études grammaticales".
Édition utilisée1re éd., 1943.
Volumétrie1 vol, in-8°, VI-172 pages., portrait. Nombre de signes par page: 3000.
Nombre de signes510000
Reproduction moderne
Diffusion
Langues ciblesToutes les langues du monde (données de seconde main)
MétalangueFrançais
Langue des exemplesLes exemples (assez rares) sont tirés des langues indo-européennes et surtout du français moderne (notamment dans le chap. IX)
Sommaire de l'ouvrage[P. III] Portrait de Viggo Brøndal. [VII] Dédicace: "À la mémoire de Nicolas Troubetzkoy". [IX] Avant-propos (par Rosally Brøndal et Knud Togeby). [XI-XII] Préface. [1-7] I. Le système de la grammaire (1930). [8-14] II. L'autonomie de la syntaxe (1931). [15-24] III. Structure et variabilité des systèmes morphologiques (1935). [25-32] IV. Omnis et totus: analyse et étymologie (1938). [26-40] V. Définition de la morphologie (1937). [41-48] VI. Les oppositions linguistiques (1937). [49-71] VII. Langage et logique (1937). [72-80] VIII. Le problème de l'hypotaxe. Réflexion sur la théorie des propositions (1937). [81-89] IX. L'originalité des prépositions du français moderne (1939). [90-97] X. Linguistique structurale (1939). [98-104] XI. Le concept de "personne" en grammaire (1939). [105-116] XII. Compensation et variation, deux principes de linguistique générale (1940). [117-123] XIII. La constitution du mot. [124-127] XIV. Théorie de la dérivation. [128-133] XV. Les formes fondamentales du verbe. [134-140] XVI. Délimitation et subdivision de la grammaire. [141-152] Bibliographie complémentaire. [153-171] Liste des œuvres de l'auteur. [172] Table des matières.
Objectif de l'auteur1) "Retrouver dans le langage les concepts de la logique, tels qu'ils ont été élaborés par la philosophie depuis Aristote jusqu'aux logiciens modernes" [Préface]. Il s'agit de deux séries de concepts: concepts relationnels (symétrie, transitivité, connexité, variabilité, pluralité, généralité, continuité, totalité, extension, intégrité, universalité) et concepts génériques (relation et objet, qualité et quantité). "Ces concepts sont valables dans toute la grammaire, aussi bien en morphologie et en syntaxe qu'en phonologie et en prosodie, comme ils le sont, paraît-il, dans toutes les sciences" [ibid.]. 2) Inscrire l'analyse des faits de langue dans une sémantique rationnelle: "une morphologie qui n'étudie la flexion et la formation des mots que sous l'aspect formel, ne serait qu'une sorte d'index à une partie de la grammaire" (p. 2).
Intérêt général1) L'approche comparative des systèmes morphologiques est ramenée à une opposition entre termes neutres (ex. l'indicatif ou la 3e personne) et termes complexes (réunissant des caractères contraires; ex. optatif = impératif + subjonctif; itératif = perfectif + imperfectif, etc.), dont la présence (dans "les langues de type moderne") ou l'absence (dans les langues de "type archaïque") serait "un véritable baromètre linguistique de la civilisation" (p. 23-24): ces analyses morphologiques sont fortement critiquée par Frei (1944, p. 151). 2) La thèse de l'autonomie de la syntaxe (le discours-intention) par rapport à la morphologie (la langue-système – voir Zilberberg 1989). La morphologie est définie "théorie des formes (intérieures) et de leur sens", la syntaxe s'occupant "exclusivement des propositions, de leur combinaison et de leur analyse". 3) La refondation du système ternaire des pronoms: "la première et la deuxième personnes sont mutuellement polaires: elles forment à elles seules le contraste fondamental de la catégorie. La troisième est neutre, donc à part" (p. 100 sq.).
Parties du discoursReprenant Brøndal (1928), les chap. I, XII, XIII, XV notamment se présentent comme une critique de la théorie des parties du discours dans la tradition logico-grammaticale. Deux principes permettent d'organiser une nouvelle classification: 1) principe de compensation: "si, à l'intérieur d'une catégorie donnée, une forme est définie de façon plus complexe que telle autre, cette dernière sera plus différenciée" (p. 197); 2) principe de variation: "deux systèmes parallèles par leur cadre commun (et d'ailleurs solidaires et autonomes) tendront, à partir d'un certain degré de complication, à se différencier mutuellement" (p. 111).
Innovations term.Peu d'innovations terminologiques: il s'agit plutôt de redéfinir plus rigoureusement la terminologie usuelle (par ex. le couple hypotaxe / parataxe), même lorsqu'elle est héritée d'une tradition ancienne (par ex. la distinction période / proposition).
Corpus illustratif
Indications compl.
Influence subieInfluence revendiquée de Noreen, Ries et Jespersen (p. 3) et, en phonologie, de Trubetzkoj (même si la plupart des travaux de Brøndal en phonologie n'ont pas trouvé place dans le recueil). Influence subie de Saussure, dans le domaine des études indo-européennes (Zilberberg 1987); de Husserl et du philosophe danois Høffding en philosophie du langage. L'appartenance de Brøndal (revendiquée sur la fin) au structuralisme linguistique, avec lequel son logicisme paraît difficilement compatible, est une question controversée (Frei 1943, p. 68; Martinet 1946, p. 27; Mounin 1972, p. 127, Malmberg 1992, p. 341); ou alors il s'agirait d'un "structuralisme anti-immanent" (Larsen 1987a, p. 11).
Influence exercéeSur les linguistes danois: Togeby, Diderichsen, même s'ils se sont tournés par la suite vers la glossématique de Hjelmslev-Uldall (voir Fisher-Jørgensen 1989); sur Greimas, qui reprend le dispositif des concepts génériques et des formes de relation, retient l'opposition brøndalienne des deux types de quantification: chap. V, Omnis et totus (Greimas 1963; Coquet 1989). Voir aussi la notion greimassienne d'actant (Greimas 1966; Larsen 1975). De façon générale, sur le courant sémiotique (Larsen 1987b). Kukenheim (1966, p. 179) emprunte à Brøndal sa classification des différentes disciplines de la linguistique.
Renvois bibliographiquesBrandt P. A. (éd.) 1989; Coquet J.-C. 1989; Frei H. 1943; Frei H. 1944; Greimas A. J. 1966; Kukenheim L. 1966; Larsen S. E. 1975; Larsen S. E. 1987; Larsen S. E. (éd.) 1987; Larsen S. E. 1991; Malmberg B. 1992; Martinet A. 1946; Mounin G. 1972; Togeby K. 1950; Zilberberg C. 1989
Rédacteur

Savatovsky, Dan

Création ou mise à jour2000