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Lezioni di lingua toscana

Manni, Domenico Maria

DomaineGrammaires des langues européennes modernes
SecteurGrammaires italiennes [3215]
Auteur(s)

Manni, Domenico Maria

Datation: 1690-1788

Philologue, grammairien italien, né et mort à Florence. Très jeune, il fut typographe dans la typographie de son père qui imprima la 4e édition du Dictionnaire de la Crusca. Il fut ensuite directeur de la bibliothèque Strozzi de Florence et membre de l'Académie de la Crusca. A son étude de la langue italienne, s'ajoutent des œuvres érudites telles la Serie dei senatori fiorentini [Série des sénateurs florentins] (1722), le Compendio del Vocabolario degli Accademici della Crusca [Résumé du Dictionnaire des académiciens de la Crusca] (1739), l'Istoria del Decamerone [l'Histoire du Décaméron] (1742).

Titre de l'ouvrageLezioni di lingua toscana di Domenico Maria Manni Accademico Fiorentino, dette da esso nel Seminario Arcivescoviale di Firenze, con Licenza de' Superiori
Titre traduitLeçons de langue toscane de Domenico Maria Manni, académicien florentin, dispensées par lui au Séminaire du Grand évêché avec l'autorisation de ses supérieurs
Titre courtLezioni di lingua toscana
Remarques sur le titre
Période|18e s.|
Type de l'ouvrageGrammaire didactique et descriptive du toscan littéraire.
Type indexéGrammaire descriptive | Grammaire didactique | Grammaire prescriptive
Édition originale1re édition: 1737, à Florence, sous les presses de Pietro Gaetano Viviani
Édition utilisée1re édition: 1737, Florence, Imprimerie de Pietro Gaetano Viviani.
VolumétrieIn-8°, 280 pages.; nombre de signes par page: 2 250.
Nombre de signes562500
Reproduction moderne
DiffusionDiffusion: 2e éd., Venise, 1758, in-8°; 3e éd., Lucca, 1773, in-8°, auprès de Gius. Rocchi (entièrement renouvelée, pourvue d'un index des chapitres après celui des noms et des matières); 4e éd., Milan, 1824, par Giovanni Silvestri (= Bibliothèque choisie d'œuvres italiennes anciennes et modernes, vol. 153), p. 225 + XVI (dans l'édition de Lucques, deux seuls exemplaires sur papier bleu de Parme)
Langues ciblesItalien (toscan)
MétalangueItalien (toscan)
Langue des exemples
Sommaire de l'ouvrage(1) Supériorité du toscan; nécessité de l'étude de la langue toscane qui a atteint son éclat majeur au 14e s. et a "régulé" la plus récente tradition grammaticale (p. 1-21); (2) Des lettres (22-51): le nombre des lettres de l'alphabet toscan s'élève à 34; les discussions à ce propos; le nombre des lettres diffère de celui des sons; la prononciation de l'alphabet (ex . be, bi) et le genre des lettres (la A, la M…); (3) le nom (52-74): la "quantité prodigieuse" des noms toscans qui permet la variation; "l'abondance extraordinaire" (copia immensa) de suffixes augmentatifs, diminutifs, hypocoristiques, et péjoratifs; numéraux, les noms collectifs et les désinences qui les identifient; la langue française emprunte des mots au toscan; richesse (lexicale et morphologique) des comparatifs, augmentatifs, diminutifs et superlatifs (ex. ottimo = buono buono = ottimissimo) pour adjectifs et substantifs; (4) morphologie du nom (75-109); (5) le pronom ou "vice-nom" (110-137): il n'existe pas de définition acceptable; morphologie (exemples de Pétrarque, Boccace, Dante); (6) usage des pronoms (138-161); (7) du verbe (162-186): conjugaisons et temps: de l'indicatif ou démonstratif (présent, imparfait, passé défini, passé indéfini amai; optatif ou désidératif (présent parfait oh se io amassi; présent imparfait io amerei; passé défini ch'io abbia amato; indéfini avrei fatto ma non potetti; futur dio voglia ch'io ami); conjonctif ou subjonctif; verbes irréguliers; conjugaisons; verbes être, avoir; (8) l'adverbe (187-219), force expressive des adverbes toscans; différentes désinences; "phrases adverbiales" (ex. a calo d'occhi, al verde); (9) la phrase toscane, comment la rendre agréable et variée (220-240); (10) l'orthographe (241-270): usage des doubles consonnes; mots tronqués ("troncatura"); éviter l'apostrophe en fin de ligne; l'accent (on ne le met pas sur les monosyllabes si ce n'est pour indiquer une "distinction nécessaire" [ex. di prép. et dì' "le jour"]); parenthèses, ponctuation; les problèmes orthographiques: historique du problème.
Objectif de l'auteurDresser la liste de quelques règles d'usage et de la langue toscane, à des fins didactiques. Les normes sont tirées de la littérature grammaticale déjà existante sur le "vulgaire" toscan. Manni évite explicitement tout problème théorique ou de définition qu'il considère comme des "embarras grammaticaux" susceptibles d'éloigner les élèves de l'amour du bien parler.
Intérêt généralLes Leçons témoignent de l'affirmation d'une attitude puriste à tendance normative. Chez Manni, cela implique le refus d'accorder de l'importance aux problèmes de la recherche grammaticale (analyse et/ou construction d'un métalangage, choix des catégories, comparaison avec d'autres langues, etc.): attitude fondée sur la conviction de l'identité entre la structure du latin et celle du toscan et, donc, de la conformité grammaticale entre les deux langues.
Parties du discoursLes parties du discours ne sont pas définies parce que semblables à celles du latin: cette prise de position conduit Manni à voir dans l'article rien de plus qu'une partie du nom (cf. Bembo). De même, manquent dans la description des pans entiers, comme pour le verbe, les modes impératif, participe, gérondif, infinitif, pour lesquels l'auteur renvoie à la grammaire latine. Pour ce qui concerne le nom, il s'agit surtout d'observations sur la richesse du lexique toscan (ex. p. 55). Les paradigmes des trois modes du verbe (indicatif ou démonstratif, optatif ou désidératif, conjonctif ou subjonctif) sont assemblés au moyen d'un ensemble disparate de critères. L'adverbe comprend aussi des "phrases adverbiales".
Innovations term.Aucune
Corpus illustratifExemples tirés de la tradition littéraire toscane (Dante, Pétrarque, Boccace); le nom de l'auteur est suivi du titre de l'ouvrage et du numéro du chapitre; pour les exemples lexicaux, tentative de distinguer le registre (archaïque, populaire, poétique).
Indications compl.Intérêt pédagogique: tentative d'assembler et d'offrir des paradigmes qui constituent plutôt une série d'exemples pour résoudre les doutes linguistiques des jeunes lecteurs.
Traitement de la phonétique: le nombre des sons (43) est plus grand que celui des lettres (20) (p. 25); la terminologie utilisée est peu cohérente: réalisation "muta" [muette = vélaire] ou "chiara" [claire = palatale] de c et g. Ailleurs, les sons palataux sont appelés "schiacciati" et les vélaires "rotondi". Manni note sept degrés d'ouverture des voyelles.
Pour l'orthographe, Manni ne donne pas toujours de règle sûre et laisse au lecteur la liberté d'imiter tel ou tel auteur (ex. p. 253).
Influence subieCelle des grammairiens des 16e et 17e s., surtout ceux de la tradition ouverte par Bembo (Salviati, Della Casa, Varchi, Buommattei, Dati, Salvini, Caro, Strozzi).
Influence exercéeLa grammaire de Manni est l'exemple de grammaire érudite et normative abrégée. Elle sera utilisée jusqu'au siècle suivant.
Renvois bibliographiquesFoà S. 1991; Trabalza C. 1908 {p. 379}
Rédacteur

Petrilli, Raffaella · Camugli-Gallardo, Catherine (trad.)

Création ou mise à jour1998