Domaine | Traditions non-occidentales |
Secteur | Idées linguistiques en Chine ancienne [4410] |
Auteur(s) | Zhou Deqing |
Datation: 1277-1365 Phonologue chinois, originaire de Gao'an dans la province du Jiangxi (sud-est de la Chine). Poète, auteur de livrets d'opéra et lui-même chanteur d'opéra, il passa une grande partie de sa vie à voyager à travers l'empire pour diffuser son art. | |
Titre de l'ouvrage | Zhongyuan yinyun |
Titre traduit | (Dictionnaire de) Rimes d'après la prononciation de la Plaine du Centre |
Titre court | Zhongyuan yinyun |
Remarques sur le titre | |
Période | |14e s.| |
Type de l'ouvrage | Dictionnaire de rimes. |
Type indexé | Dictionnaire | Rimes |
Édition originale | Ouvrage achevé en 1324. La première édition qui nous soit parvenue date de 1441. |
Édition utilisée | C'est l'édition la plus ancienne aujourd'hui disponible, l'édition Ne'an (1441), qui est généralement utilisée comme texte de référence. Conservée au département de littérature de l'Académie des Sciences Sociales de Pékin, elle a été rééditée par Lu Zhiwei et Yang Naisi (1978) Ne'anben Zhongyuan yinyun jiaokanji [Edition critique du Zhongyuan yinyun des Presses Ne'an], Pékin, Zhonghua shuju. |
Volumétrie | |
Nombre de signes | |
Reproduction moderne | Lu Zhiwei, Yang Naisi (1978) Ne'anben Zhongyuan yinyun jiaokanji [Edition critique du Zhongyuan yinyun des Presses Ne'an], Pékin, Zhonghua shuju. |
Diffusion | Après avoir diffusé, pendant plusieurs années, des copies manuscrites du Zhongyuan yinyun, Zhou Deqing a établi et publié, en 1324, la version définitive de son ouvrage. Celui-ci jouit d'un grand prestige et fut édité de nombreuses fois sous les dynasties des Yuan (1279-1368), des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911). Seules sept de ces éditions anciennes, dont quatre complètes, sont aujourd'hui conservées. |
Langues cibles | Zhou Deqing considère la prononciation du chinois parlé à son époque en Chine du Nord. Cet état de langue est appelé "Mandarin Ancien" (angl. Early Mandarin) en linguistique historique chinoise |
Métalangue | Chinois |
Langue des exemples | |
Sommaire de l'ouvrage | Le Zhongyuan yinyun s'écarte de façon importante des dictionnaires de rimes de la tradition du Qieyun. La langue décrite n'est plus une langue littéraire archaïsante, mais la langue commune parlée à l'époque de l'auteur. Quant à la structure interne du dictionnaire, le premier critère de subdivision des caractères n'est plus constitué par les quatre tons, mais par les "rimes" (yun). Celles-ci constituent de grandes catégories, à l'intérieur desquelles les caractères sont regroupés par tons et, en dernière instance, par homonymes. L'auteur parvient de cette manière à une simplification drastique du système de rimes dont le nombre est réduit à 19 (contre 206 dans le Guangyun). On note aussi la suppression du "ton entrant" (rusheng) et la division du "ton égal" (pingsheng) en deux tons appelés "égal yin" et "égal yang". Ces changements reflètent des évolutions survenues dans la langue. Zhou Deqing se limite aux caractères les plus usuels dans les livrets d'opéras (5 866 caractères). Il n'explicite pas leur prononciation (absence de fanqie) et n'indique pas leur sens (absence de gloses). Le dictionnaire proprement dit est suivi d'un texte, composé de 25 paragraphes, dans lequel Zhou expose d'une part les principes qui l'ont guidé dans la rédaction du dictionnaire et, d'autre part, les règles de rédaction d'un texte pour l'opéra. |
Objectif de l'auteur | Le Zhongyuan yinyun se situe au cœur des débats sur la langue à adopter dans les textes rimés (dont les livrets d'opéras), qui se déroulèrent entre 1320 et 1330 à Dadu (l'actuel Pékin), où la dynastie des Yuan avait installé sa capitale. Zhou Deqing se prononça en faveur de l'utilisation d'une forme standardisée de la langue parlée dans le Nord de la Chine, dont il comprit l'importance grandissante. Son ouvrage s'adressait à ceux qui se consacraient, comme lui, à l'opéra, à un moment où celui-ci connut son apogée (développement de l'Opéra de Pékin). |
Intérêt général | Très innovateur par rapport à ses prédécesseurs, le Zhongyuan yinyun marque le début d'une nouvelle étape dans l'histoire des dictionnaires de rimes chinois. Devenu rapidement une œuvre de référence, ce dictionnaire contribua de manière importante à la standardisation de la langue dans l'opéra. Enfin, l'ouvrage de Zhou Deqing constitue la principale source concernant la phonologie du Mandarin ancien. |
Parties du discours | |
Innovations term. | |
Corpus illustratif | |
Indications compl. | |
Influence subie | Malgré son originalité, Zhou Deqing fut tributaire de la tradition des dictionnaires de rimes commencée au 7e s. avec le Qieyun. Les ressemblances avec le Mengguziyun [(Dictionnaire de) Rimes en écriture mongole] s'expliquent probablement plutôt par la nécessité de répondre à des besoins nouveaux, apparus sous la dynastie mongole, que par une influence directe. |
Influence exercée | Le Zhongyuan yinyun a connu de nombreuses adaptations, engendrant ainsi un courant de livres de rimes conçus spécialement pour l'opéra. Il fut aussi le nouvel ouvrage de référence (après le Guangyun et le Qieyun) pour la rédaction des dictionnaires de rimes à usage plus général, qui continuèrent à proliférer jusqu'au 19e s. |
Renvois bibliographiques | Dong Tonghe 1968 {p. 57-76}; Hu Yushu 1992 {p. 31-35}; Ji Changhong & Wang Peizeng 1992 {p. 291-298}; Li Xinkui 1986 {p. 55-59} |
Rédacteur | Niederer, Barbara |
Création ou mise à jour | 2000 |