Domaine | Traditions non-occidentales |
Secteur | Idées linguistiques en Chine ancienne [4416] |
Auteur(s) | Ma Jianzhong |
Variantes: Ma Meishu. Prénom chrétien: Mathias. Datation: 1845-1900 Lettré chinois, originaire de Dantu, dans la province du Jiangsu. Après une éducation chinoise traditionnelle, puis catholique au collège Saint Ignace de Shanghai, il a étudié le droit et la science politique à la Faculté de Paris, de 1876 à 1879 (ou 1880). Rentré en Chine, il a occupé plusieurs postes, comme secrétaire personnel d'hommes politiques ou à la Compagnie maritime chinoise, et effectué de nombreuses missions dans les pays occidentaux. Il aurait rédigé le Ma shi wen tong à partir de notes prises pendant plus de vingt ans. A dire vrai, l'ouvrage aurait été écrit non pas par Ma Jianzhong seul, mais en collaboration avec son frère Ma Jianchang (1840-1939), plutôt connu sous le nom de Ma Xiangbo. | |
Titre de l'ouvrage | Ma shi wen tong |
Titre traduit | Principes de base pour bien écrire de Monsieur Ma |
Titre court | Ma shi wen tong |
Remarques sur le titre | |
Période | |19e s.| |
Type de l'ouvrage | Grammaire complète du chinois classique. |
Type indexé | Grammaire complète | Syntaxe |
Édition originale | Date de composition: 1898. La préface est datée du 9 avril 1898. Manuscrit sans mention d'éditeur. |
Édition utilisée | Ma shi wen tong du ben [Lecture du Ma shi wen tong] par Lü Shuxiang et Wang Haifen. Shanghai, Editions Jiaoyu, 1986. Texte basé sur l'édition annotée de Zhang Xicheng, parue aux éditions Shangwu en 1904, et rééditée en 1964 aux éditions Zhonghua shuju. |
Volumétrie | 735 pages Le texte proprement dit va de la pages. 48 à la p. 721. |
Nombre de signes | |
Reproduction moderne | Ma shi wen tong du ben [Lecture du Ma shi wen tong] par Lü Shuxiang et Wang Haifen. Shanghai, Editions Jiaoyu, 1986. Autre édition moderne: Ma shi wen tong de Ma Jianzhong. Pékin, Editions Shangwu, 1983. |
Diffusion | La diffusion du Ma shi wen tong a été large et continue depuis le début du 20e s. Le nombre de rééditions n'est pas connu, mais il est assurément élevé. |
Langues cibles | Chinois classique standard |
Métalangue | Chinois classique |
Langue des exemples | |
Sommaire de l'ouvrage | L'ouvrage définit et discute les règles grammaticales de la langue chinoise classique. Trois parties essentielles composent le Ma shi wen tong: 1. Etude des catégories grammaticales ou parties du discours, appelées zi (9 chap., p. 68-630). L'auteur distingue des mots pleins (shi zi) et des mots vides (xu zi). Les mots pleins sont les noms (mingzi), les pronoms (daizi), les verbes (dongzi), les adjectifs (jingzi) et les adverbes (zhuangzi). Les mots vides sont les prépositions (jiezi), les conjonctions (lianzi), les interjections (tanzi) et les particules (zhuzi). 2. Etude des fonctions syntaxiques, ci (p. 636-665). L'auteur parle de sujets (qici), de prédicats (yuci), d'attributs (biaoci), d'objets directs (zhici), d'objets indirects (zhuanci), de régimes de prépositions (sici), de modifieurs (jiaci). 3. Etude des positions syntaxiques, ou cas (ci). Cette partie est intégrée dans la discussion sur les noms, p. 161-198. Il y est question de nominatif (zhuci), d'accusatif (binci), de génitif (pianci), d'apposition (tongci) et d'antécédent (qianci). |
Objectif de l'auteur | Fournir des règles grammaticales précises de la langue classique afin d'aider à la composition littéraire. L'auteur annonce dans l'introduction et dans la seconde préface qu'il s'agit d'un livre de syntaxe, mais la syntaxe est incontestablement la parente pauvre de l'ouvrage. Seules les deux dernières sections évoquent les phrases (ju), les propositions (dou) et leur organisation interne (une trentaine de pages au total). |
Intérêt général | Capital pour l'histoire de la linguistique chinoise. Il s'agit tout simplement de la première grammaire complète du chinois. |
Parties du discours | Premier traitement systématique des parties du discours et des fonctions syntaxiques; extrême originalité dans l'étude des positions des noms dans la phrase. |
Innovations term. | Nombreuses innovations terminologiques qui ont été conservées jusqu'à aujourd'hui, notamment en ce qui concerne les catégories grammaticales. |
Corpus illustratif | L'auteur utilise de nombreux exemples, pris pour l'essentiel dans la littérature transmise des 5e-3e s. a.C. |
Indications compl. | |
Influence subie | Comme tout lettré chinois, Ma Jianzhong a été nourri par la tradition. On retrouve dans la grammaire une influence certaine de différents traités sur les particules grammaticales, de Lu Yiwei (14e s.), de Liu Qi (18e s.), et surtout de Yuan Renlin (18e s.) et de Wang Yingzhi (début du 19e s.). La distinction entre "mots vides" et "mots pleins" est aussi reprise d'ouvrages de rhétorique et de stylistique antérieurs. Mais le Ma shi wen tong est surtout une transposition directe, appliquée à la langue chinoise classique, d'une ou de plusieurs grammaires occidentales. L'auteur reconnaît d'ailleurs dans l'introduction: "Ce livre a été écrit en prenant pour modèle une (ou des) grammaire(s) occidentale(s)". Les linguistes chinois ont longtemps cherché quelles grammaires occidentales auraient pu être la source du Ma shi wen tong. Les ouvrages d'Arnauld et Lancelot (1660), de Prémare (1831), de Harkness (1883), de Sweet (1892), de Nebrija (1492) ont été évoqués. Peyraube (1997) considère que la source principale du Ma shi wen tong a été la Grammaire générale et raisonnée (plus connue sous le nom de Grammaire de Port-Royal) d'Arnauld et Lancelot. Une analyse comparative de la terminologie utilisée dans les deux ouvrages laisse peu de doutes à ce sujet. |
Influence exercée | Considérable. Tous les grammairiens chinois du 20e s. ont été peu ou prou influencés par le Ma shi wen tong. Et la terminologie grammaticale actuelle doit beaucoup à l'œuvre de Ma, surtout en ce qui concerne les parties du discours. Seule l'analyse des cas n'a pas été reprise. Il est vrai qu'elle est pour le moins fantaisiste, le chinois (moderne ou classique) ne possédant pas de cas. |
Renvois bibliographiques | Arnauld A. & Lancelot C. 1660; Harkness A. 1883; Lü Shuxiang & Wang Haifen 1986; Ma Jianzhong 1898; Mair V. H. 1997; Peverelli P. J. 1986; Peyraube A. 1997; Prémare J. H. 1831; Sweet H. 1892; Wang Haifen 1991 |
Rédacteur | Peyraube, Alain |
Création ou mise à jour | 2000 |