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Wamyô ruiju shô

Minamoto no Shitagô

DomaineTraditions non-occidentales
SecteurGrammaires du japonais [4501]
Auteur(s)

Minamoto no Shitagô

Datation: 911-983

Erudit japonais, poète, fonctionnaire de la Cour. Shitagô est l'un des cinq poètes choisis par l'Empereur Murakami (926-967) pour compiler le Gosen waka shû, deuxième anthologie officielle des poèmes japonais, et pour annoter le Man'yô shû [Recueil de dix mille feuilles] (recueil de poèmes, vers 760). Egalement auteur de poèmes chinois; il a laissé un recueil de poèmes japonais, le Minamoto no Shitagô shû. Langue maternelle: japonais.

Adaptateur(s)

Kariya Ekisai · Nawa Dôen

Kariya Ekisai

Datation: 1775-1835

Philologue japonais réputé; auteur du Senchû wamyô ruiju shô, ouvrage exégétique fondamental.

Nawa Dôen

Datation: 1595-1648

Lettré japonais de l'École confucéenne; il édita un Wamyô ruiju shô en 20 fascicules.

Titre de l'ouvrageWamyô ruiju shô
Titre traduitDes thèmes et (de leur relation avec) des mots japonais
Titre courtWamyô ruiju shô
Remarques sur le titre
Période|10e s.|
Type de l'ouvrageAutres appellations: Wamyô shô, Shitagô wamyô. Œuvre lexicographique hétérogène: à la fois sur la langue et sur les choses, et esquisse d'un dictionnaire semi-bilingue; l'ouvrage se situe à la transition entre dictionnaires chinois et japonais.
Type indexéLexique
Édition originaleDate de composition: entre 930 et 935.
Édition utiliséeReproduction en fac-similé: Masamune Atsuo, 1930-1932, Tôkyô, Nihon koten zenshû kankô kai.
VolumétrieIn-16, texte: 17 + 475 feuilles, 250 signes par feuille, soit 123 000 signes (caractères chinois) pour le texte; index: 406 pages, 60 signes par page, soit 24 360 signes.
Nombre de signes147360
Reproduction moderneLes versions du Wamyô ruiju shô sont disponibles en fac-similé. Certaines d'entre elles sont réunies dans des ouvrages tels que: Shohon shûsei wamyô ruiju shô honbun hen, Sakakura Atsuyoshi, 1968, Kyôto, Rinsen shoten; Wamyô ruiju shô kosha bon seiten bon honbun oyobi sakuin, in Kojisho taikei, vol. sup., Mabuchi Kazuo, 1973, Tôkyô, Kazama shobô.
DiffusionOn possède deux familles de textes: l'une en 10 volumes (8 versions différentes), l'autre en 20 volumes (5 versions différentes). Le plus ancien manuscrit conservé (Kôzanji bon) daterait du 12e s.; plusieurs éditions à partir du Dôen bon (Keian bon et Kanbun bon datant du milieu du 17e s.).
Langues ciblesJaponais
MétalangueJaponais, chinois
Langue des exemples
Sommaire de l'ouvragePréface par l'auteur; thèmes (dont le nombre de feuilles varie entre 2 et 122): ciel; terre; eau; saisons; esprits inférieurs et supérieurs des êtres, divinités; classes sociales; parentés; corps humain et maladie; arts; musique; fonctions et administrations; provinces et districts; habitations et voies; bateaux; véhicules; bœufs et chevaux; métaux et pierres précieuses; parfums et médicaments; éclairage et feu; tissus; habits; instruments; ustensiles; aliments; céréales; fruits et cucurbitacées; légumes; oiseaux; animaux; poissons; insectes; plantes.
Objectif de l'auteurA) L'auteur se donne pour règles: 1. de ne pas négliger les noms japonais (wamyô), préoccupation première que traduit le titre de l'ouvrage; 2. de mentionner la prononciation chinoise; 3. de donner des explications sur les mots et de corriger telles erreurs ou incohérences relevées ailleurs; 4. de veiller à la correction des gloses empruntées, en premier lieu à des sources chinoises authentiques, puis, en l'absence de celles-ci, à diverses sources japonaises. B) L'auteur suit un double principe: 1. se limiter à l'usage contemporain de mots courants; 2. faire un ouvrage pratique excluant les termes sortant de l'ordinaire, les variations multiples, les explications et les développements abstraits.
Intérêt généralIl s'agit du premier ouvrage lexicographique où sont systématiquement indiqués des lexèmes purement japonais correspondant à des unités sémantiques chinoises ou sino-japonaises.
Parties du discoursLa spécificité du Wamyô ruiju shô est, d'une part, de repérer les substantifs concrets considérés dès lors comme appartenant à la langue japonaise, et, d'autre part, de leur affecter l'étiquette de wamyô "noms japonais". Il se démarque ainsi de la plupart des ouvrages antérieurs dont le point de départ est le mot chinois kango. L'architecture métalinguistique des articles montre que Shitagô exploite la capacité du signifié à se déplacer d'un signifiant à un autre, aussi bien à l'intérieur d'une langue (le chinois classique, langue des énoncés définitoires) que d'une langue vers une autre (du chinois vers le japonais, les wamyô).
Innovations term.
Corpus illustratifL'ouvrage comporte environ 2 800 entrées. Chaque article réunit des informations hétérogènes parmi lesquelles: a) la/les source(s) (citations extraites de quelque 300 ouvrages chinois, peu de référence aux textes bouddhiques ou aux ouvrages japonais); b) la prononciation chinoise systématiquement figurée par la méthode dite du fan qie qui consiste à indiquer la prononciation d'un caractère au moyen de deux autres dont l'un figure le son initial, et l'autre le son final; c) la/les lectures on (sino-japonaise) en cours de formation, au moyen de man'yô gana; d) les explications sémantiques en chinois classique; en outre le Wamyô ruiju shô est le premier ouvrage où sont répertoriés les provinces et districts du Japon.
Indications compl.
Influence subieL'auteur compile son ouvrage sur le modèle de dictionnaires chinois: Er ya (le plus ancien dictionnaire chinois, l'un des Treize Classiques), Shuo wen jie zi [Explication des figures primitives et dissection des caractères composés] (Dictionnaire "étymologique" des caractères chinois), Tang yun (Dictionnaire par rimes de l'époque Tang), auxquels il emprunte la classification thématique.
Influence exercéeLe Wamyô ruiju shô a contribué à faire émerger la conscience de l'existence d'un lexique japonais, même s'il est encore étudié dans sa relation avec le chinois. S'amorce ainsi un mouvement qui amènera au 12e s. la compilation de dictionnaires du japonais faisant place à un début de réflexion sur la langue.
Renvois bibliographiquesYamada Yoshio 1971
Rédacteur

Okada, Hitomi

Création ou mise à jour2000