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Waji shôran shô

Keichû

DomaineTraditions non-occidentales
SecteurGrammaires du japonais [4505]
Auteur(s)

Keichû

Datation: 1640-1701

Moine bouddhiste japonais de l'école Shingon, philologue et poète. Le premier à avoir effectué sur les textes anciens un travail scientifique, il est considéré comme le premier philologue moderne; il a exercé une influence décisive sur les travaux philologiques réalisés au 18e s. pour servir de base au courant de kokugaku [Études nationales] (refus de la primauté de la culture chinoise dans la vie intellectuelle et morale, et retour aux valeurs de la tradition japonaise primitive). Langue maternelle: japonais.

Adaptateur(s)

Katori Nahiko [1]

[1] Il complète le travail de Keichû dans son Kogentei [Échelle (pour parvenir à la lecture) des textes anciens], en 1765. Ouvrage lui-même révisé et augmenté en 1810 par Murata Harumi (1746-1811) et Shimizu Hamaomi (1775-1824). Tous trois philologues, penseurs et poètes du courant des Études nationales.

Datation: 1723-1782

Titre de l'ouvrageWaji shôran shô
Titre traduitOuvrage pour mettre de l'ordre dans le désordre de notre écriture nationale
Titre courtWaji shôran shô
Remarques sur le titre
Période|17e s.|
Type de l'ouvrageDictionnaire d'orthographe.
Type indexéDictionnaire | Traité d'orthographe
Édition originaleVersion manuscrite en 1693, éditée en 1695; Kyôto, Edo; Shorin.
Édition utiliséeKeichû zenshû [Œuvres complètes de Keichû], vol. 10, p. 109-179; 1973, Tôkyô; Iwanami.
Volumétrie23 cm, 170 pages, 684 signes par page, en tout 116 300 signes (caractères chinois et syllabaires).
Nombre de signes116300
Reproduction moderneEdition de 1973.
DiffusionTrois manuscrits; deux représentent des étapes antérieures plus courtes; manuscrit A: 17 pages (9 860 signes); manuscrit B, 42 pages (24 360 signes).
Langues ciblesJaponais ancien
MétalangueJaponais
Langue des exemples
Sommaire de l'ouvrage5 chapitres. Le chap. 1 (p. 109-131) pose le problème de l'utilisation de certains signes des syllabaires hiragana-katakana pour la notation des syllabes du japonais dans les textes anciens. Il présente dans ce but un bref panorama de l'apport de la phonétique chinoise et surtout indienne dans l'établissement des syllabaires. Autant d'éléments à travers lesquels l'auteur amorce une réflexion sur les rapports entre son, graphie et sens. Les 4 autres chapitres (chap. 2, p. 134-167; chap. 3, p. 170-199; chap. 4, p. 202-241; chap. 5, p. 244-278) présentent des listes de mots dans la graphie que l'auteur estime correcte, en dénonçant les confusions faites par le passé.
Objectif de l'auteurKeichû, s'appuyant sur les notations utilisées dans les classiques les plus anciens, propose d'établir une orthographe plus conforme à l'histoire de la langue, qui permette de mieux comprendre l'étymologie et l'organisation morphologique du système verbal.
Intérêt généralA l'orée d'une époque qui va voir le développement des premières véritables descriptions grammaticales, cet ouvrage joue un rôle considérable en fournissant une base phonétique et historique correcte aux savants des Études nationales qui vont s'appliquer à ces descriptions.
Parties du discoursKeichû aurait été un des premiers à proposer d'utiliser l'opposition tai/yô (appliquée jusque là au sens des mots) comme un principe de classification morphologique, ta = invariable, = variable.
Innovations term.
Corpus illustratif
Indications compl.
Influence subieKeichû continue les recherches sur la notation du japonais. Il reprend, pour les corriger, les travaux de ses deux principaux prédécesseurs: Fujiwara no Teika (1162-1241) qui avait proposé un ensemble de règles pour l'utilisation des syllabaires, Gyôa qui, en 1363, dans son Kana moji zukai [L'emploi des caractères syllabiques], avait fixé ces règles par écrit. Les travaux de ces deux poètes entérinaient un certain nombre de confusions qui s'étaient produites depuis le 7e s.
Influence exercéeKeichû rétablit le phonétisme véritable et la graphie correcte d'un grand nombre de mots. Cependant s'il exerce une influence directe sur les travaux des grammairiens du 18e s., son orthographe ne sera pas suivie dans l'usage général, qui continue à se conformer à celui de Teika. Il faudra attendre le début du 19e s. pour que de nouvelles recherches sur les notations dans les classiques fassent redécouvrir l'œuvre de Keichû, qui s'impose alors comme la seule norme acceptable. C'est sur la base de ses travaux, complétés par de très nombreuses recherches pendant tout le 19e s., que s'établit le nouvel ordre orthographique qui restera en vigueur jusqu'à la réforme de l'écriture en 1945.
Renvois bibliographiquesFomin A. 1975; Fukui Kyûzô 1908; Furuta T. & Tsukishima H. 1972; Kôichi Hoshina 1934; Shinkichi Hashimoto 1983 {[1946]}; Suzuki Kazuhiko & Hayashi Ooki 1984; Tsutomu Sugimoto 1987; Yamada Yoshio 1971
Rédacteur

Garnier, Catherine

Création ou mise à jour2000