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Grammatica Graeca

Roger Bacon

DomaineTradition occidentale: grec et latin
SecteurGrammaires grecques antiques [1112]
Auteur(s)

Roger Bacon

Datation: ca 1215-1294

Philosophe du Moyen Age. Il étudie à Oxford, où il devient maître ès arts. A Paris dans les années 1240, il enseigne non seulement la grammaire et la logique, mais l'ensemble du corpus aristotélicien qu'il est le premier à commenter en latin. Après son entrée dans l'ordre franciscain, il élabore un projet global de rénovation du savoir, en partie fondé sur la revalorisation de la connaissance des langues "sapientielles". Outre une grammaire latine, il laisse une grammaire grecque et un fragment de grammaire hébraïque, qui témoignent d'une volonté de permettre aux clercs occidentaux d'accéder à une maîtrise directe des sources rédigées dans ces deux langues. Il a écrit aussi plusieurs ouvrages de logique, des commentaires sur Aristote et des textes sur la connaissance des langues, contenant notamment des développements sur l'étymologie et sur les signes.

Titre de l'ouvrageBachonis Grammatica Graeca
Titre traduitGrammaire grecque de Bacon
Titre courtGrammatica Graeca
Remarques sur le titre
Période|13e s.|
Type de l'ouvrageOuvrage d'introduction au grec caractérisé par une étude très détaillée de l'alphabet. Longue dissertation, au plan hiérarchique très analytique (pars, distinctio, capitulum), qui devait couvrir l'ensemble de la graphématique et de la morphologie [cette dernière est lacunaire dans le ms].
Type indexéGrammaire élémentaire | Morphologie
Édition originaleDate de composition: 1268 (Förstel 2000, p. 666). Édition: E. Nolan & S.A. Hirsch, éditeurs modernes, Cambridge, Cambridge U.P, 1902
Édition utiliséeE. Nolan & S.A. Hirsch, éditeurs modernes, Cambridge, Cambridge U.P, 1902.
VolumétrieFormat: in-8°, 194 pages.
Nombre de signes350000
Reproduction moderneE. Nolan & S.A. Hirsch, 1902.
DiffusionUn manuscrit (Oxford Corpus Christi 148, 14e s.), plus deux apographes incomplets et un bref fragment d'un abrégé de la grammaire (Cambridge Univ. Library Ff. 6. 13, 13e ou 14e s.).
Langues ciblesGrec
MétalangueLatin
Langue des exemples
Sommaire de l'ouvrage1re partie: Alphabet, accents, abréviations manuscrites, textes de lecture [sur trois niveaux se correspondant mot à mot: texte latin, prononciation figurée du grec en alphabet latin, texte grec] (23 p.); 2e partie: Orthographe [et prononciation], diphtongues, prosodie (119); 3e partie (lacunaire): morphologie nominale, pronominale, verbale [avec tableau de conjugaison du verbe túptō] (52).
Objectif de l'auteurRemédier à l'ignorance du grec chez les clercs occidentaux du 13e s.
Intérêt généralOuvrage singulier à bien des égards. Ecrite par un 'intellectuel' de grande envergure, cette grammaire, tout en puisant les données techniques dans la tradition alexandrine (Technè de Denys le Thrace et scholies, Canons de Théodose-peut-être connus seulement de manière indirecte), témoigne d'une réelle originalité de conception: pour la première fois peut-être, le grec y est décrit en latin (et en référence permanente au latin), comme une langue étrangère; une attention minutieuse est portée à l'écriture et à la phonétique (avec l'expression de vues personnelles stimulantes: p. ex. la langue 'à trois dimensions', p. 129 sq.); la prononciation décrite est celle du 13e s. (p. ex. sonorisation des occlusives après nasale), d'où une tension de fait avec certaines descriptions héritées ('diphtongues' phonétiquement monovocaliques, zèta 'consonne double' phonétiquement simple, etc.).
Parties du discoursApparemment fidèle à la tradition alexandrine transmise par Priscien [mais une importante lacune au début de la 3e partie nous prive probablement d'une introduction synthétique sur les parties du discours].
Innovations term.Pas d'innovations terminologiques: métalangage latin traditionnel.
Corpus illustratifles textes de lecture de la 1re partie sont: Pater noster, Ave Maria, Credo (sans filioque!), Magnificat, Nunc dimittis, Benedictus de Zacharie; dans la 2e partie, les citations, particulièrement nombreuses dans les sections consacrées à la prosodie, sont toutes empruntées à la littérature païenne … latine.
Indications compl.
Influence subieOuvrages de référence, Priscien, Servius; influence revendiquée: "Je souhaite surtout suivre: Bède [le Vénérable], Priscien, Donat, Servius, Lucain, Juvénal, Stace, Horace, Perse, Juvencus, Arator, Prudence, Paulin, Prosper, Sedulius, Isidore, Pline, parce que ce sont eux, parmi les anciens, qui savaient le plus de grec et par conséquent de grammaire latine" (p. 37). Influence implicite, inscription dans une tradition: la tradition alexandrine-romaine (Denys le Thrace, Hérodien, Théodose, Priscien)-avec laquelle il peut avoir été en contact soit directement, soit, plutôt, par l'intermédiaire de manuels byzantins reflétés aussi dans les grammaires de C. Lascaris et de M. Chrysoloras. La bonne connaissance de la prononciation suppose aussi un contact avec des professeurs grecs. Enfin, Bacon a sans aucun doute une dette envers les grands hellénistes du début du 13e s. que sont Robert Grosseteste et Jean de Basingstoke.
Influence exercéeNon déterminée.
Renvois bibliographiquesFörstel C. 2000; Hovdhaugen E. 1990; Roger Bacon 1902 {introduction}; Weiss R. 1951
Rédacteur

Lallot, Jean · Rosier-Catach, Irène

Création ou mise à jour2000 | 1998