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Rudimenta Grammatices

Perotti, Niccolò

DomaineTradition occidentale: grec et latin
SecteurGrammaires latines humanistes [1243]
Auteur(s)

Perotti, Niccolò

Variantes: Perottus, Nicolaus

Datation: 1429 ou 1430-15 décembre 1480

Humaniste italien, né et mort à Sassoferrato, bourg de l'actuelle province d'Ancône, nommé en 1458 archevêque de Siponto (aujourd'hui Manfredonia). Après des études à Mantoue et à Ferrare, il entre au service du Cardinal Bessarion, devient gouverneur de plusieurs villes des Etats de l'Eglise (Viterbo, Spoleta, Perugia). Il participa à la polémique entre Valla et Poggio. Accusé de népotisme et de malversations, il se retira en 1477 dans sa ville natale. Auteur d'un gros commentaire linguistique, philologique et encyclopédique du livre I (Liber de Spectaculis) des Epigrammes de Martial, le Cornu Copiae [Corne d'abondance], publié en 1489.

Titre de l'ouvrageNicolai Perotti Pont[ificis] Sypontini ad Pyrrhum Perottum nepotem ex fratre suauissimum: Rudimenta Grammatices
Titre traduitRudiments de grammaire, par Niccolò Perotti, prélat de Siponto, à son neveu (fils de son frère), Pirro Perotti, si charmant
Titre courtRudimenta Grammatices
Remarques sur le titre
Période|15e s.|
Type de l'ouvrageGrammaire latine à usage pédagogique.
Type indexéGrammaire didactique
Édition originaleDate de composition: 1468. Date de la 1re édition: 19 mars 1473, Rome, Konrad Sweynheym et Arnold Pannartz.
Édition utilisée1475, Venitiis [Venise], per Gabrielem Petri de Tarvisio, in folio; Hain-Copinger, 12648, BN Paris Rés.X.120; 110 feuillets non paginés; env. 2160 signes par p.
Volumétrie110 feuillets = 220 pages.
Nombre de signes475000
Reproduction moderneMicrofiche Paris BnF [R.105608].
DiffusionDe 1473 à 1541, au moins 182 éditions dont 132 entre 1473 et 1500; après 1541, une seule édition en 1579 (Venise, B. Simbenius); à Paris, l'ouvrage connaît un tel succès que, dans la langue des libraires, la forme francisée perot est devenue un nom commun pour désigner une grammaire latine. Adaptation allemande par le Viennois Bernard Perger (avant 1479), française par Josse Bade (début du 16e s.). Adaptation (avec les ouvrages de Valla et Servius) par John Anwykyll (Oxford) publiée dans les années 1480 [Percival 1989, p. 92 sq.]. Il n'existe plus que 5 exemplaires de cette première édition (Hain-Copinger 12643), dont un à la BnF (Paris, Rés.X.567). Le manuscrit autographe des Rudimenta grammatices est à la Bibliothèque Vaticane; il s'agit du plus ancien exemplaire d'auteur d'un ouvrage grammatical et c'est un rare exemple de manuscrit autographe utilisé par les premiers imprimeurs. Cette première édition ne comporte pas les deux lettres dédicatoires (par Calphurnius de Brescia et par Filippo La Ligname) qu'on trouve en alternance dans les éditions ultérieures. W. K. Percival prépare une édition critique de l'ouvrage.
Langues ciblesLatin
MétalangueLatin; comme Guarinus et Sulpitius, Perotti traduit en italien les verbes latins (ex. "fastidio, dis, ui, itum, per havere in fastidio").
Langue des exemples
Sommaire de l'ouvrageLettre de Calphurnius Brixiensis à Antonius Morettus (f. 1v). Lettres de l'alphabet (2r), Aue Maria, Pater Noster, Credo, principes pour l'instruction des enfants; la syllabe (3r); le mot; l'énoncé; le nom (3v): en particulier, le genre (32 règles), les déclinaisons (37 règles); le verbe (14r): en particulier, règles de formation des parfaits (29 règles), des supins (14 règles); autres parties du discours (30v): participe, pronom, préposition; adverbe, interjection, conjonction. La construction de l'énoncé (36r): examen de la construction des verbes en fonction de leur genre (actifs [36v], passifs [42v], neutres [43r], communs [49v], déponents [50v]); construction des impersonnels (53v), infinitifs, gérondifs, supins, participes, noms verbaux, relatifs, patronymiques, comparatifs, superlatifs, adverbes. Figures (70v): barbarisme, solécisme, métaplasme, schemata lexeos, tropes, figures de construction, ponctuation. Traité de composition épistolaire (76r). Péroraison.
Objectif de l'auteurFournir une grammaire pédagogique, en améliorant les ouvrages de ses prédécesseurs humanistes, en particulier celui de Guarinus; l'ouvrage a été probablement conçu comme le pendant grammatical du Cornu Copiae qui en constitue le correspondant lexical (Furno 1995, p. 176-177).
Intérêt généralIntérêt général: grammaire humaniste très classique et, peut-être pour cette raison, très diffusée (voir Percival 1981, p. 257).
Parties du discoursPerotti suit l'ordre de Priscien; pour les définitions des parties du discours, l'étymologie des termes qui les désignent, il utilise différentes sources (Priscien, Donat, la Janua [ou Pseudo-Donat]).
Innovations term.Pour les catégories de verbes, Perotti utilise (outre le terme habituel genus "genre") le terme ordo ("série").
Corpus illustratifExemples simples le plus souvent forgés.
Indications compl.Traitement de la morphologie: pas de tableaux de paradigmes; apprentissage par questions / réponses, avec, dans le De modo examinandi, des exemples pour points de départ (comme dans la Ianua: "Poeta quae pars est?"), apprentissage systématique par de nombreuses règles de formation.
Traitement de la syntaxe: la syntaxe est traditionnelle, mais sert de support à des informations de type lexicographique (Jensen 1990, p. 71). Perotti traite d'abord des convenances (sans faire de distinction systématique entre syntaxe d'accord et syntaxe de régime); utilisation des expressions ante se et post se, construction des verbes en fonction de leur genre et de leur ordre, classement à la fois morphologique, syntaxique (construction avec tel ou tel cas) et sémantique (distinction entre un accusatif signifiant un animal doué de raison et un accusatif signifiant une chose), utilisation de vers mnémotechniques pour faire apprendre les verbes communs; pas de place pour la syntaxe du syntagme nominal.
Influence subiePerotti emprunte beaucoup, mais sporadiquement, à Valla, qu'il critique explicitement sur certains points, mais qu'il défend aussi contre Alexandre de Villedieu (Jensen 1990, p. 67, 72-73). Il ne revendique pas nettement une influence quelconque (pas de références aux anciens), mais il semble vouloir améliorer les règles de Guarinus. De manière générale, Perotti doit beaucoup aux premières grammaires humanistes, en particulier à Guarinus, et à la Janua (ou Pseudo-Donat); mais il reprend souvent aussi des éléments au vrai Donat (Percival 1981, p. 257).
Influence exercéeL'ouvrage est cité par Despautère, Érasme, Raffaele Maffei de Volterra et il influence probablement Antonio Mancinelli, Alde Manuce et Nebrija (Percival 1989, p. 93 et 96); l'influence ne dure guère au delà de 1540.
Renvois bibliographiquesCharlet J.-L. 1989; Charlet J.-L. 1990; Charlet J.-L. 1997; Colombat B. 1993; Furno M. 1995; Jensen K. 1990 {p. 61-80}; Percival W. K. 1981; Percival W. K. 1989; Percival W. K. 2004; Percival W. K. 2009; Rizzo S. 1996; Rosen K. 1981; Worstbrock F. J. 2001
Rédacteur

Colombat, Bernard

Création ou mise à jour2004 | 1998