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Liberté de la langue françoise

Dupleix, Scipion

DomaineGrammaires françaises, remarques et traités sur la langue française
SecteurRemarques sur la langue française [2807]
Auteur(s)

Dupleix, Scipion

Datation: 1569-1661

Scipion Dupleix est né à Condom; il fut étudiant en droit au collège de Guyenne et devint avocat du roi dès 1597. Pendant la première décennie du 17e s. il publie des textes philosophiques – La Logique (1600), La Physique (1603), La Métaphysique (1610), L'Ethique (1610) – les quatre réunies dans son Corps de philosophie (1620), réédité plus tard sous le titre Cours de philosophie (1626); des commentaires juridiques Les loix militaires sur le duel (1602); des ouvrages scientifiques: Les Causes de la veille et du Sommeil (1606), La curiosité naturelle (1611). Il entre dans la cour de Marguerite de Valois (la reine Margot) en 1605, où il assume les fonctions de maître des requêtes et d'assesseur criminel. Après l'assassinat d'Henri IV (1610) il se retire à Condom. Il se lance dans une carrière d'historiographe en 1619 avec ses Mémoires des Gaules, ce qui lui vaut le titre et les émoluments d'historiographe du roi. Il est élu premier consul de Condom (1626), puis conseiller d'état (1633). Dans la même période il écrit son Histoire générale (Tome I, 1621; Tome 2 1624; Tome 3, 1628), l'Histoire d'Henri III (1630), l'Histoire d'Henry le Grand (1632), et l'Histoire de Louis le Juste (1635). Ces derniers ouvrages sont l'objet de violentes attaques par Bassompierre et de Morgues, auxquelles il répond dans le même style: Philotime ou examen des notes d'Aristarque sur l'Histoire du roi Henri le Grand (1637) et Les lumières de Mathieu de Morgues (1645). Il s'intéresse ensuite à Rome, à son droit, à son histoire et à sa langue: Axiomata sententiae et regulae iuris versibus redditae (1635), Institutionum Iustiniani imperatoris Libros IV Commentarii (1635), Histoire romaine depuis la fondation de Rome (tomes I, II, 1637; tome III, 1643), et Ioannis Despauterii Grammatica Regia (1644), une reformulation des vers de la grammaire de Despautère. Il revient à Louis XIII dans sa Continuation de l'Histoire de Louis le Juste (1648) avant d'aborder le sujet de La liberté de la langue françoise dans sa pureté (1651), une réponse aux remarques de Claude Favre de Vaugelas (1647). Mort à Condom en 1661.

Titre de l'ouvrageLiberté de la langue françoise dans sa pureté
Titre traduit
Titre courtLiberté de la langue françoise
Remarques sur le titre
Période|17e s.|
Type de l'ouvrageRemarques sur la langue française.
Type indexéObservations sur la langue
Édition originale1651, Paris.
Édition utiliséeParis, Denis Bechet, 1651.
VolumétrieIV + 704 pages + table des mots (7 pages).
Nombre de signes900000
Reproduction moderneGenève, Slatkine, 1973. Édition moderne en préparation, par D. Kibbee (Classiques Garnier).
Diffusion
Langues ciblesFrançais
MétalangueFrançais
Langue des exemplesFrançais, latin, grec
Sommaire de l'ouvrageP. 3-6: Épître à Perrault; p. 7: extrait du privilège du roi; p. 8-20: Préface; p. 21-119: Discussion des principes establis par M. de Vaugelas pour la pureté de la langue Françoise, en ses Remarques; p. 120-635: Observations sur les remarques de M. de Vaugelas sur la langue françoise [rangées par ordre alphabétique]; p. 635-704: Extrait des bonnes et utiles Remarques du sieur de Vaugelas sur la langue Françoise; p. 705-711: Table des mots et des locutions contenues en cet œuvre; p. 711: Fautes survenues en l'impression.
Objectif de l'auteurLa Liberté est une réaction aux Remarques sur la langue françoise de Claude Favre de Vaugelas. Dupleix résume ses objections sous quatre chefs: (1) la mauvaise définition de l'usage; (2) le mauvais choix du jury de l'usage; (3) l'appauvrissement de la langue par l'exclusion de mots vieillis ou de divers styles; (4) la rigidité du style admis, qui contraint l'invention des bons écrivains.
Intérêt généralDupleix s'inscrit dans la lignée de ceux qui s'opposent à l'absolutisme linguistique tel qu'il se définit par Malherbe, Chapelain et Vaugelas. Tout en prônant autant que Vaugelas la ‘pureté’ de la langue française, il condamne l'arrogance et l'ignorance des courtisans qui se déclarent arbitres du bon usage. Dupleix rejette la nature capricieuse de la synchronicité radicale de Vaugelas, surtout parce que ces caprices sont basés sur les opinions des moins instruits de la Cour, dont les femmes, et, selon Dupleix, Vaugelas lui-même.
Parties du discoursLe texte ne suit pas la présentation classique des parties du discours. À la place, Dupleix range en ordre alphabétique les remarques de Vaugelas.
Innovations term.Dupleix s'indigne des imprécisions terminologiques de Vaugelas, par ex. la confusion de barbarisme/solécisme, participe/gérondif, défini/indéfini, imprécisions qu'il attribue au mépris de Vaugelas pour les préceptes de la grammaire.
Corpus illustratifDupleix cite les remarques de Vaugelas, et souvent les commentaires de La Mothe Le Vayer, ainsi que de nombreuses traductions de textes littéraires grecs et latins.
Indications compl.
Influence subieDe Vaugelas, La Mothe Le Vayer; Mlle de Gournay.
Influence exercéeSorel (La bibliothèque françoise, 1661, p. 19) se moque de l'accent gascon de Dupleix, le trouvant peu qualifié pour juger le bon usage. Il condamne comme une «chose pitoyable» l'obstination de Dupleix à contester l'autorité de Vaugelas. Son historiographie et son scholasticisme en philosophie le rangent également parmi les vieillards dépassés à l'âge classique.
Renvois bibliographiquesAriew R. 1992; Ariew R. 2011; Ayres-Bennett W. & Seijido M. 2011; Blanquie C. 2007; Blanquie C. 2008; Blanquie C. 2011; Dandrey P. 1988; Faye E. 1986; Jouhaud C. 2000; Jouhaud C. 2007; Kibbee D. A. 2011; Kibbee D. A. 2011; Ranum O. 1980; Soll J. 2003
Rédacteur

Keller, Marcus · Kibbee, Douglas

Création ou mise à jour2014-03