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Nouvelles Remarques de M. de Vaugelas sur la langue françoise

Vaugelas, Claude Favre de

DomaineGrammaires françaises, remarques et traités sur la langue française
SecteurRemarques sur la langue française [2818]
Auteur(s)

Vaugelas, Claude Favre de

Datation: 1585-1650

Né à Meximieux en Savoie en 1585, fils d'Antoine Favre, jurisconsulte de renom, Vaugelas grandit dans un milieu savant. De 1599 à 1601, il accompagna son père en voyage diplomatique à Rome, puis en 1607 il entra dans la position modeste d'officier domestique à Paris au service du Duc Henri de Nemours. Grâce à sa maîtrise de la langue espagnole, il fut choisi en 1612 comme interprète dans les négociations pour le double mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche et d'Élisabeth de France avec Philippe d'Espagne. Trois ans plus tard fut publiée sa traduction des Discursos para todos los Evangelios de la Quaresma du prédicateur augustinien Cristóbal de Fonseca (Vaugelas 1615), exercice juvénile qui passa presque inaperçu. C'est probablement dans les années 1620 que Vaugelas commença sa traduction de la Vie d'Alexandre de Quinte-Curce, texte qu'il remania constamment pendant sa vie et qui ne fut publié qu'après sa mort, d'abord édité par Valentin Conrart et Jean Chapelain, puis dans sa troisième édition par Olivier Patru (Vaugelas 1653, 1659). En 1618 Antoine Favre obtint pour son fils une charge de «gentilhomme entretenu de la Maison du Roy de France» avec une pension de 2000 livres. Pendant ses loisirs, il fréquentait les salons de Madame de Rambouillet et de Madame des Loges. En 1626 Vaugelas entra dans la maison de Gaston d'Orléans comme gentilhomme ordinaire; au service d'un prince rebelle, il l'accompagnait dans ses constants voyages à travers la France et hors du Royaume. Le 27 novembre 1634 il fut admis comme 32e membre de l'Académie Française. Après avoir quitté le service de Gaston d'Orléans en 1636, il se consacra entièrement au travail de la Compagnie qui lui fournit, avec les salons, le contexte essentiel pour l'élaboration de ses Remarques sur la langue françoise utiles à ceux qui veulent bien parler et bien escrire. Les Registres de l'Académie du 14 décembre 1637 nous informent en effet que «M. de Vaugelas, qui avoit fait depuis longtemps plusieurs belles & curieuses observations sur la langue, les offrit à la Compagnie qui les accepta et ordonna qu'il en conféreroit avec M. Chapelain» (Pellisson et d'Olivet 1858, I, p. 101). Il est bien probable que c'est cette première version de ses remarques qui est conservée dans le seul manuscrit autographe qui subsiste, actuellement conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal à Paris. Sa principale activité à l'Académie était de diriger le projet de son dictionnaire selon le plan élaboré par Chapelain et approuvé par Richelieu. Le travail avança pourtant avec une telle lenteur qu'à la mort de Vaugelas en 1650 on n'était arrivé qu'à la lettre I. À la fin de sa vie il devint gouverneur des fils du Prince Thomas de Savoie-Carignan dont l'un était bègue et l'autre sourd-muet. Malgré sa mauvaise santé, les Remarques parurent en 1647. Il mourut en 1650 à Paris, criblé de dettes.

Adaptateur(s)

Alemand, Louis-Augustin

Datation: 1653-1728

Alemand est né probablement en 1653 à Grenoble, dans une famille protestante bien connue dans la région. Après avoir terminé ses études juridiques à l'université de Valence, il commence ses activités comme avocat au parlement de Grenoble. En 1676 il se convertit à la foi catholique. À peu près en même temps, il abandonne la carrière du barreau et s'installe à Paris où il noue des contacts avec les cercles du père Dominique Bouhours et de Paul Pellisson. Il s'occupe de littérature et de grammaire et il publie les Nouvelles Observations ou Guerre civile des François sur la langue (1688) et les Nouvelles Remarques de M. de Vaugelas sur la langue françoise (1690). Après des études de médecine, il obtient le grade de docteur en médecine (1693). À partir de 1695 il s'établit de nouveau à Grenoble en exerçant la profession d'avocat jusqu'à sa mort en 1728.

Titre de l'ouvrageNouvelles Remarques de M. de Vaugelas sur la langue françoise. Ouvrage posthume. Avec des observations de M.***** Avocat au Parlement
Titre traduit
Titre courtNouvelles Remarques de M. de Vaugelas sur la langue françoise
Remarques sur le titre
Période|17e s.|
Type de l'ouvrageRemarques sur la langue française.
Type indexéObservations sur la langue
Édition originale1690, Paris.
Édition utiliséeParis, Guillaume Desprez, 1690.
VolumétrieIn-12; [88] + 540 + [24] pages.
Nombre de signes712000
Reproduction moderneGenève, Slatkine 1972. Éd. en préparation par W. Ayres-Bennett, Paris, Classiques Garnier.
DiffusionAucune édition ultérieure.
Langues ciblesFrançais
MétalangueFrançais
Langue des exemplesMajoritairement français, mais aussi latin, grec, italien, et parfois d'autres langues, dialectes et variétés régionales
Sommaire de l'ouvrageÉpître à Monseigneur le marquis de Barbezieux, secrétaire d'État; Préface; Table des titres des remarques; Texte [alternance entre les remarques de Vaugelas et les observations d'Alemand sur ces remarques]; Table des matières; Extrait du Privilège du Roi; Errata.
Objectif de l'auteurCe deuxième recueil de 285 Nouvelles Remarques parut 40 ans après la mort de Vaugelas. Dans la préface du volume, Alemand soutient qu'il s'agit d'un nouvel ouvrage et que «ces Remarques ne sont qu'une suite & continuation de ses premières remarques». Néanmoins une comparaison avec le texte du manuscrit de l'Arsenal démontre nettement que la plupart de ces remarques sont extraites soit entièrement soit en grande partie de ce même manuscrit et qu'il s'agit plutôt de «rejets» – ce que Vaugelas avait choisi de ne pas diffuser dans la version définitive de ses Remarques en 1647. De plus, tandis qu'il y a en général des différences importantes entre la version manuscrite et le texte de 1647, les Nouvelles Remarques sont souvent copiées de ce manuscrit mot à mot ou avec très peu de modifications. Quant aux 30 observations qui ne figurent pas dans le manuscrit de l'Arsenal, la majorité discute, pour citer Alemand, «plusieurs termes & locutions douteuses dont il [Vaugelas] s'étoit servi dans sa Traduction de Quinte-Curce, & sur lesquelles il voulut bien consulter l'Académie» (1690: Préface). Chaque remarque est suivie d'une observation d'Alemand: il indique si elle est encore pertinente ou si l'usage a changé dans l'intervalle, fait un commentaire sur les différences entre les observations des deux volumes quand Vaugelas traite d'une question apparentée, et note les cas où il ne croit pas que le jugement offert par Vaugelas soit bon.
Intérêt généralLes commentaires d'Alemand indiquent les changements d'usage depuis la mort de Vaugelas. Ils font également partie de la polémique parfois virulente entre Alemand, Bouhours et Andry de Boisregard.
Parties du discoursPas de théorie générale sur les parties de discours. Vaugelas rejette une présentation fondée sur les neuf parties du discours et nous offre plutôt un recueil de remarques détachées qui s'enchaînent pêle-mêle.
Innovations term.Vaugelas adopte la même politique ici que dans les Remarques de 1647: comme le public désigné implicitement du texte se constitue des honnêtes gens français qui ne connaissent pas nécessairement la grammaire latine, il juge préférable, au moins en théorie, d'éviter les termes techniques et les termes de la grammaire formelle. Néanmoins, dans les faits, il utilise beaucoup de termes métalinguistiques hérités de la tradition grammaticale latine tels que datif, pronom relatif, gérondif et passif. Il y ajoute des termes «semi-techniques» comme interposer, liaison, etc., et une série de termes associés au concept de correction et aux marques d'usage comme faute, agréable, etc. Alemand adopte dans les grandes lignes la même politique.
Corpus illustratifSi, dans ses Remarques de 1647, Vaugelas a supprimé beaucoup de renvois explicites au texte de Malherbe en suivant en cela sa politique de ne pas nommer les auteurs qu'il censure, il y a dans les Nouvelles Remarques une critique explicite et récurrente des mots et des expressions utilisés par Malherbe. Alemand cite fréquemment les opinions des autres remarqueurs ainsi que l'usage dans les grands dictionnaires du siècle.
Indications compl.
Influence subieCet ouvrage se situe nettement dans la tradition des remarques sur la langue française.
Influence exercéeCet ouvrage eut beaucoup moins d'influence que le premier volume de Vaugelas. Il est peut-être davantage à considérer comme l'un des maillons de l'influence générale exercée par les remarqueurs.
Renvois bibliographiquesAyres W. 1983; Ayres-Bennett W. 1987; Ayres-Bennett W. & Seijido M. 2011; Favre de Vaugelas C. 2016; Pellisson P. & D'Olivet P.-J. 1858; Sternischa H. 1913; Vaugelas C. F. 2018
Rédacteur

Ayres-Bennett, Wendy

Création ou mise à jour2012-12