Domaine | Tradition occidentale: grec et latin |
Secteur | Grammaires latines humanistes [1267] |
Auteur(s) | Clénard, Nicolas |
Variantes: Beka, alias Cleynaerts; Nicolaus Clenardus; Nicolau Clenardo Datation: ca 1493-1542 Né dans le Brabant, il fit ses études à l'Université de Louvain, d'abord à la Faculté des Arts puis à celle de Théologie. Ordonné prêtre, il ne put obtenir, en raison d'un procès, la cure qui lui avait été attribuée. Maître de l'Université de Louvain, il enseigna le latin à André de Resende. Il étudia l'hébreu (d'abord en autodidacte, puis avec J. Campensis) et le grec (avec R. Rescius), et enseigna ces deux langues à Paris en 1530-1531. Désireux d'apprendre l'arabe, il se rendit en Espagne en 1533. Après avoir enseigné le grec et le latin à Salamanque, il reçut de nombreuses invitations pour enseigner au Portugal. Il enseigna les Humanités à Braga jusqu'en novembre 1538. Dans ce cadre, Clénard écrivit un certain nombre de livres pédagogiques, dont les Institutiones grammaticae latinae (Braga 1538) et les Institutiones absolutissimae in linguam Graecam (Lovanii 1530) consacrées au grec (cf. Morais 2009) qui connurent une grande diffusion au cours des siècles suivants. Pendant les années où il enseigna à Braga, sa méthode d'enseignement du latin s'avéra être très attirante pour qui voulait acquérir des connaissances approfondies de la langue latine: «le célèbre humaniste réussit à attirer au Collège de Braga, du nom de St Paul, un grand nombre de personnes de tous âges et toutes conditions, intéressées à recevoir l'enseignement de la langue latine selon sa méthode attrayante et divertissante. Ses disciples comprenaient des enfants à partir de cinq ans, des jeunes, des adultes, pères et fils simultanément, des prêtres et des esclaves. Clénard ne parlait que latin pendant ses cours dès le premier jour et se faisait comprendre, petit à petit, grâce à des plaisanteries qui maintenaient les élèves présents et attentifs. Lui-même appelait son école Ludus, un mot latin qui signifie "passe-temps", "divertissement"» (Carvalho 1986, p. 235). Il se rendit au Maroc en 1540, souhaitant convertir pacifiquement les Musulmans. Blessé au bras droit, il mourut à Grenade (Espagne) en novembre 1542. | |
Titre de l'ouvrage | Institutiones Grammaticae Latinae |
Titre traduit | Institutions (= Enseignement) de la grammaire latine |
Titre court | Institutiones Grammaticae Latinae |
Remarques sur le titre | |
Période | |16e s.| |
Type de l'ouvrage | |
Type indexé | |
Édition originale | 1re éd. 1538, Braga, Guilherme de Trajeto (Excusae Bracaræ: sumptibus Gulielmi a Traiecto). |
Édition utilisée | 1538, Braga, Gulielmus a Trajecto. |
Volumétrie | In-8°, 12 cm; ccvij pages. |
Nombre de signes | 150000 |
Reproduction moderne | |
Diffusion | Cinq éditions: 1re éd. 1538, Braga, Gulielmus a Trajecto; 2e éd. 1551, Salamanque, Jean Junta; 1550, Louvain, chez Jacques Bathen pour Pierre Phalesius; Lyon, chez Godefroid et Marcellin Beringen; s.d. (1551?), Salamanque, Jean Junta. Seconde édition, Coimbra, 1546, par les soins de Joannes Vasaeus [Jan Was], avec quelques ajouts didactiques et une lettre préface de Jan Was adressée au conseil municipal de Diest (cf. Swiggers 2001, p. 147, note 1). Selon P. Swiggers (ibid.), on conserve actuellement 10 exemplaires de la grammaire latine de Clénard. |
Langues cibles | Latin |
Métalangue | Latin |
Langue des exemples | Latin |
Sommaire de l'ouvrage | Page de garde [f. i]; Lettres, consonnes, syllabe, mot (dictio), énoncé (oratio) [iij]; Déclinaisons du nom [iiij-xl]; Déclinaison irrégulière [xlj]; Pronoms [xlij-xliij]; Première conjugaison [xliiij-liiij]; Genres (voix) des verbes [lv-lvj]; Gérondifs et supins [lvij]; Participes [lviij-lix]; Seconde conjugaison [lx-lxvj]; Troisième conjugaison [lxvij-lxxxij]; Quatrième conjugaison [lxxxiij-lxxxvj]; Terminaisons des temps [lxxxvij]; Déponents et communs [lxxxviij-xci]; Anomaux [xci-xcvj]; Neutropassifs [xcvij]; Impersonels [xcvij-xcviij]; Neutre passif [xcix]; Syncope du prétérit [xcix]; Adverbes [c-cij]; Conjonction et interjection [ciij]; Syntaxe [ciiij-cv]; Syntaxe du nominatif [cvj-cviij]; Syntaxe du génitif [cix-cix]; Syntaxe du datif [cxx-cxxiij]; Syntaxe de l'accusatif [cxxiiij-cxxviij]; Syntaxe de l'ablatif [cxxix-cxxx]; Remarques [cxxxj]; Genres des noms [cxxxij-cxxxviij]; Numéraux [cxxxix]; Remarques sur les noms [cxl-cxli]; Hétéroclites [cxlij-cxliij]; Comparatif irrégulier [cxliiij-cxlv]; Remarques sur les noms [cxl-cxli]; Remarques sur les pronoms [cxlvj]; Remarques sur les verbes [cxlvij-clj]; Remarques sur la syntaxe [clij-clxxv]; Investigatio syntaxeos [clxxvj]; Parties de la période [clxxvij]; Quantité des syllabes [clxxviij-clxxxvij]; Organisation métrique [clxxxviij-cxcix]; Remarques sur l'organisation métrique [cc-ccvij]. |
Objectif de l'auteur | L'ouvrage est dépourvu de préface et de paratextes. Cependant, sa structure donne à penser que l'intention de l'auteur était de fournir une grammaire humaniste synthétique de la langue latine. La correspondance de Clénard montre qu'il était adepte de l'apprentissage direct, «sous forme de "bain linguistique oral" dans un contexte spontané où dominaient l'improvisation et l'ambiance ludique» (Swiggers 2001, p. 152). |
Intérêt général | Après l'apparition des grammaires humanistes à l'étranger (cf. Les Rudimenta Grammatices de l'Italien Niccoló Perotti et les Introductiones latinae de l'Espagnol Antonio de Nebrija) et au Portugal (avec la Noua grammatices Marie matris dei virginis ars de Estêvão Cavaleiro, de 1516), l'ouvrage de Clénard est le premier ouvrage du genre à avoir été écrit par un grammairien d'origine étrangère (non portugaise) dont la première édition fut imprimée au Portugal, présentant sur sa page de garde le cachet du Cardinal D. Henrique qui avait amené le grammairien à Braga. |
Parties du discours | Système classique des huit parties du discours: «Partes orationis octo Nomen, pronomen, verbum, participium, praepositio, aduerbiu[m], cõiu[n]ctio, interiectio» [f. iij]. Mais Clénard se libère «du cadre fixiste des parties du discours» dont il est conscient de la «relativité» (Swiggers 2001, p. 163): le participe, même s'il est reconnu comme partie du discours, est relégué dans les paradigmes du verbe. La préposition est traitée dans la partie consacrée au nom, quand il est question du cas. |
Innovations term. | Aucune. |
Corpus illustratif | Absence d'éléments vernaculaires dans l'ensemble de la grammaire. |
Indications compl. | Dans l'édition princeps, la typographie est grossière, parfois peu lisible; le texte est peu aéré; l'impression semble avoir été effectuée très vite et dans une imprimerie sans grand moyen (Swiggers 2001, p. 155). |
Influence subie | S'agissant d'une grammaire de caractère scolaire, il n'y a aucune trace d'influence d'ouvrage antérieur. |
Influence exercée | Sur António Félix Mendes, Grammatica portugueza da lingua latina para uso dos cavalheros e nobres, que tem Mestre em suas casas (1741). |
Renvois bibliographiques | Caravolas J. A. 1991; Carvalho R. de 1986; Cerejeira M. G. 1926; Cerejeira M. G. 1949; Kemmler R. 2013; Morais C. 2009; Ponce de León Romeo R. 2009; Ponce de León Romeo R. 2015; Swiggers P. 2001; Swiggers P. & Van Hal T. 2009 |
Rédacteur | Assunção, Carlos · Kemmler, Rolf · Léon, Jacqueline (trad.) |
Création ou mise à jour | 2015-05 |