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Il paragone della lingua toscana et castigliana

Alessandri, Giovanni Mario

DomaineGrammaires des langues européennes modernes
SecteurGrammaires italiennes [3236]
Auteur(s)

Alessandri, Giovanni Mario

Datation: 1507-1585?

Giovanni Mario est un écrivain italien originaire d'Urbino, dont on ne sait pas grand chose. Annoncé à la fin de sa grammaire, Il paragone della lingua toscana et castigliana, son dictionnaire toscan et castillan n'a finalement pas été publié (en 1576, Christoval de las Casas en publie un à Venise, Vocabulario de las lenguas toscana y castellana).

Titre de l'ouvrageIl paragone della lingua toscana et castigliana
Titre traduitLa comparaison des langues toscane et castillane
Titre courtIl paragone della lingua toscana et castigliana
Remarques sur le titreÀ noter l'adjectif toscano pour définir la langue présentée, qui fait pendant à castigliano.
Période|16e s.|
Type de l'ouvrage
Type indexéGrammaire descriptive | Grammaire didactique
Édition originale1560, Naples, Mattia Cancer.
Édition utilisée1560, Naples, Mattia Cancer (exemplaire de la Bibliothèque nationale de France, X 9269).
Volumétrie281 pages.
Nombre de signes255000
Reproduction moderneAucune.
DiffusionRestreinte. Avec la Giunta de Castelvetro (à qui Varchi s'était farouchement opposé), le Paragone d'Alessandri est l'une des rares grammaires italiennes de l'époque absentes de l'Inventario de' libri del Varchi, dressé peu après sa mort survenue en 1565 (et cité par A. Sorella dans son Introduzione à L'Hercolano, n. 434).
Langues ciblesItalien (toscan)
MétalangueItalien (toscan)
Langue des exemplesItalien (toscan)
Sommaire de l'ouvrageRetta scrittura e pronuncia (f. 1-38v), nomi et articoli (39-61v), pronomi (62-93), verbi (93v-132v), voci indeclinabili (133-141).
Objectif de l'auteurRédiger une «introduction brève et facile» à la langue castillane en y joignant «un aperçu de la langue toscane» afin que «l'on voie prestement en quoi elles diffèrent et se ressemblent et que les Italiens puissent apprendre le parler castillan plus aisément au moyen du toscan et les Espagnols, le toscan au moyen du castillan»: «composi il presente Libro nel quale furon da me diligentemente raccolti i termini della medesima favella, con farne & breve, & facile introduttione […] & vi preposi la scorta della lingua Toscana accio che speditamente si vedesse la simiglianza, & la differenza dell'una & dell'altra, & gli Italiani il parlar Castigliano col Toscano & gli Spagnuoli il Toscano col Castigliano potessero più agevolmente apprendere» (f. a3-v).
Intérêt généralLa grammaire d'Alessandri, installé à Naples où règne depuis 1442 une dynastie espagnole, est la première grammaire comparée de deux langues romanes. Les spécialistes espagnols sont unanimes pour reconnaître son importance dans l'histoire de la grammaire du castillan et les mérites d'Alessandri. Pour la prononciation, notamment du ç, Alonso souligne que l'auteur du Paragone est «uno de los más cuidadosos, agudos, abundantes y certeros informadores del siglo XVI» (p. 117: «l'un des informateurs les plus soigneux, perspicaces, détaillés et sûrs du seizième siècle»). Lope Blanch définit le Paragone comme «pont entre la brève et concise Gramática de Villálon, qu'Alessandri connaissait très bien, et les Osservationi de Miranda [1566], bon connaisseur et commentateur du Paragone» (p. XXI) et Sánchez Pérez confirme que «le livre d'Alessandri d'Urbino est important et introduit des nouveautés que plus tard Miranda lui-même et d'autres grammairiens reprendront, de manière plus complète et perfectionnée» (p. 40). Trente ans après Trissino, Alessandri est le premier grammairien à ranger les verbes italiens en trois classes de conjugaison (are, ere, ire) comme c'est aujourd'hui l'usage (suivi avec hésitation par Salviati dans ses Regole). La comparaison avec le castillan lui permet aussi de mettre en évidence certaines spécificités du toscan, en particulier dans l'usage des possessifs, de l'auxiliaire des temps composés ou du numéral uno, una: c'est ainsi qu'il souligne la possibilité en toscan de placer les possessifs de part et d'autre du nom (71v) – contrairement au castillan (72-v), où les formes atones se placent obligatoirement devant (mi suegro, mi nuera, tu primo, tu prima) et les formes toniques, derrière (el rostro mio, la renta mia, el cuerpo tuyo, la pierna tuya, el pie suyo, la rodilla suya), à moins qu'elles ne soient détachées comme attribut (mia es la nonrra, tuyo es el dinero, suyo es el provecho, no fueron mios estos consejos, suyas fueron aquellas palabras); l'usage en toscan du verbe essere comme auxiliaire non seulement pour les temps composés des verbes pronominaux, mais aussi de certains verbes intransitifs (venire, andare, tornare, stare), contre haber en castillan (112-v).
Parties du discoursSous l'influence des premiers grammairiens du siècle, Fortunio et de Bembo, Alessandri traite surtout les parties du discours variables, considérées comme les plus importantes: noms (y compris les adjectifs) pronoms, verbes, y compris gérondifs et participes. Les parties invariables ne sont pas oubliées mais réduites à la portion congrue (environ 6 % du total des pages).
Innovations term.Peu nombreuses: accidentale ‘par emploi (et non par nature)’ et ‘qui résulte de l'évolution phonétique (et n'est pas présent naturellement dans l'étymon)’ par opposition à naturale ‘d'origine, déjà présent dans l'étymon, étymologique (dit d'une lettre)’, concordarsi ‘s'accorder’, finito ‘fini (dit du verbe)’, frasi ‘phrase’, immutabile ‘invariable’, indeclinabilmente et invariabilmente ‘de manière indéclinable’, irregolarità ‘irrégularité’, più che finito ‘plus-que-parfait’.
Corpus illustratifPresque exclusivement des exemples forgés.
Indications compl.Alessandri semble un bon connaisseur de l'hébreu, qu'il tient pour la langue parfaite et auquel il se réfère souvent dans sa grammaire. Sur ce point, il a été suivi par Ruscelli, qui semble s'être inspiré du Paragone pour quelques-unes de ses remarques sur l'hébreu (origine hébraïque des marques de cas en italien) ou l'article indéfini espagnol pluriel.
Influence subieAlessandri connaît plusieurs des grammaires de la première moitié du siècle, Fortunio, Bembo (élision de la voyelle initiale du nom après l'article), Acarisio (analyse de l'article el = e + il, déclinaison des noms sans article, emploi de l'article devant le complément du nom: per crudeltà de la donna amata, valeur des pronoms personnels toniques)… Influence peut-être de la grammaire de Tani (section terminale sur les «adverbes», conjonctions et interjections classés alphabétiquement) et, pour la partie espagnole, de la Gramática de Villálon (v. ci-dessus).
Influence exercéePeut-être sur Ruscelli. Influence importante sur la grammaire de Miranda, Osservationi della lingua castigliana di M. Giovanni Miranda divise in quatro libri: ne' quali s'insegna con gran facilità la perfetta lingua spagnuola. Con due tavole: l'una de' capi essentiali, & l'altra delle cose notabile (Venise, chez Gabriel Giolito de' Ferrari, 1566, puis réimprimée trois années de suite en 1567, 1568 et 1569), considérée par les Espagnols comme la plus influente pour l'enseignement du castillan aux étrangers (en particulier aux Italiens) aux 16e et 17e s.
Renvois bibliographiquesChierichetti L. 1997; Lope Blanch J. M. 1990; Sánchez Pérez A. 1992; Silvestri P. 2001; Sorella A. (éd.) 1995
Rédacteur

Vallance, Laurent

Création ou mise à jour2015-08