Domaine | Grammaires des langues européennes modernes |
Secteur | Grammaires italiennes [3238] |
Auteur(s) | Antonini, Annibale |
Datation: 1702-1755 Annibale Antonini est né en 1702 dans la région de Salerne (dans la ville de San Biagiosa ou Cuccaro) en Italie; il s'installe en 1726 à Paris où il enseigne l'italien pour plus de vingt ans et exerce son activité de grammairien, de lexicographe, de traducteur et d'éditeur de classiques italiens. Rentré vers 1750 à Naples, il y meurt en 1755. | |
Titre de l'ouvrage | Grammaire italienne pratique et raisonnée |
Titre traduit | |
Titre court | Grammaire italienne pratique et raisonnée |
Remarques sur le titre | La Grammaire italienne pratique et raisonnée est la troisième grammaire publiée par Antonini, après le Traité de la grammaire italienne dédié à la Reine, Paris, chez Philippe Nicolas Lottin, 1726 et la Grammaire italienne à l'usage des dames, Paris, Rollin, 1728 (trois éd. en 1731). La matière grammaticale est essentiellement la même dans ces trois ouvrages, mais les titres choisis reflètent l'effort de l'auteur pour satisfaire les attentes du public. En effet les nombreux exemples littéraires et les références érudites présentes dans le Traité sont éliminés de la grammaire à l'usage des Dames qui accueille en revanche les dialogues dont l'absence avait fait l'objet de critiques. Le titre de la dernière version, Grammaire italienne pratique et raisonnée, signale l'intention de l'auteur d'inscrire son ouvrage sous le signe de la GGR de Port-Royal, sans pour autant que cette intention se reflète dans le contenu, qui reste inchangé par rapport à la deuxième version. |
Période | |18e s.| |
Type de l'ouvrage | Grammaire didactique de l'italien avec une approche contrastive italien-français. Dans l'Introduction Générale à l'Etude des langues l'auteur fournit la définition des parties du discours avec des exemples en français. |
Type indexé | Grammaire didactique | Grammaire pour étrangers |
Édition originale | Paris, Prault fils, 1746. |
Édition utilisée | Paris, Prault fils, 1746. |
Volumétrie | In-12; XX- 348 p; env. 1200 signes par page. |
Nombre de signes | 440000 |
Reproduction moderne | Aucune. |
Diffusion | Environ 15 réimpressions de 1746 à 1787. Edition revue et corrigée par G. Conti en 1758, puis Lyon 1759. |
Langues cibles | Italien (mais dans l'introduction la définition des parties du discours est donnée en français avec des exemples dans la même langue) |
Métalangue | Français |
Langue des exemples | Italien et français, à titre contrastif |
Sommaire de l'ouvrage | Préface (en français): (20 p.). Introduction générale à l'étude des langues (62 p.). Grammaire italienne (228 p.) De la prononciation italienne (27 p.) 1-27. Des articles (19 p.) 28-46: en général. De l'article défini. De l'article indéfini. (13 p.) 47-60. Des pronoms (16 p.) 61-77: Des pronoms personnels. Des pronoms conjonctifs. Des pronoms possessifs. Des pronoms démonstratifs. Des pronoms relatifs. Des pronoms interrogatifs. Des pronoms impropres. Des verbes (103 p.) 78-181. Des adverbes (18 p.): 182-200. Des prépositions (12 p.): 201-212. De la conjonction (3 p.): 213-215. ‘Règles faciles pour changer quantités de mots du françois en italien ou de l'italien en françois’ (12 p.) 216-228. Dialogues (57 p.) 229-284 (13 dialogues). Traité de la poésie italienne (32 p.) [1] 286-318. Recueil de pièces italiennes (26 p.) 319-346. Post-texte: Approbation (Paris 29 novembre 1745). Privilège du roi (Paris 25 février 1746) (2 pages non numérotées). |
Objectif de l'auteur | L'objectif de l'auteur est illustré dans la préface: permettre un apprentissage de l'italien sans peine et avec une médiocre application, à travers une simplicité méthodique dénuée de toute érudition. |
Intérêt général | La production grammaticale d'Antonini eut un succès comparable à celui de son prédécesseur Veneroni. Il s'agit d'ouvrages ayant un but exclusivement didactique dans lesquels les indications théoriques sont à peine esquissées et restent conventionnelles (notamment dans la définition des prérogatives de l'italien). Cet ouvrage fournit, surtout dans la section consacrée aux Dialogues, des informations sur l'italien tel qu'il était enseigné en France au 18e s.: il s'agit d'une langue hybride et «artificielle» dans laquelle cohabitent des termes archaïques, familiers et d'origine dialectale (cf. Folena 1987 p. 412). |
Parties du discours | «Le discours a neuf parties, qu'on appelle aussi parties de l'Oraison: Article, Nom, Pronom, Verbe, Adverbe, Participe, Préposition Conjonction & Interjection». |
Innovations term. | Aucune. Antonini utilise la terminologie française sans la traduire en italien. |
Corpus illustratif | Les exemples sont inventés. Rares exemples littéraires. |
Indications compl. | Antonini participe indirectement à la polémique qui opposa Voltaire à Paolo Rolli sur la langue et la littérature italienne avec sa traduction du pamphlet du poète arcadien Remarks upon Voltaire's Essay on the epic poetry of the European nations (1728). Dans sa Préface du traducteur, Antonini reprend les arguments de la célèbre polémique Orsi-Bouhours. Dominique Bouhours dans les Entretiens d'Ariste et d'Eugène (1671) d'abord et dans La manière de bien penser sur les ouvrages de l'esprit (1687) ensuite, stigmatisait les défauts de la langue italienne pour affirmer la supériorité de la langue française. G.G. Orsi répond aux attaques françaises avec l'ouvrage Considerazioni sopra l'opera franzese intitolata “La maniera di ben pensare sulle opere di spirito” (1703). Dans un souci pédagogique, Antonini indique l'ordre d'apprentissage idéal (très semblable à celui qui était recommandé par Claude Lancelot dans la préface à sa Nouvelle Méthode pour apprendre facilement et en peu de temps la langue Italienne): d'abord «les déclinaisons des articles, les Verbes essere & avere, puis les Verbes amare, temere & sentire; cela fait on commencera aussitôt à expliquer en François quelque Auteur italien, ensuite on prendra la même traduction Françoise pour la remettre en Italien, en y remarquant toujours la différence des deux Langues: ensuite qu'on lise attentivement les Verbes irreguliers». |
Influence subie | Dans la préface de sa grammaire, Antonini illustre les grandes lignes de la tradition normative italienne avec la reprise des concepts appartenant à la «vulgate» (théorie sur l'origine de la langue italienne, autorité des Tre Corone, primauté de la Toscane, italien comme langue à la fois morte et vivante). Il cite à plusieurs reprises Régnier-Desmarais. Définition du verbe selon la GGR mais en se référant génériquement aux grammairiens: «le Verbe être selon eux [les grammairiens] sert pour affirmer ce qui existe, ou ce qui est considéré comme existant. Les autres Verbes n'affirment qu'en tant qu'ils participent de la force du verbe être; c'est-à-dire, que lorsqu'on dit, je lis; c'est comme l'abrégé, comme si je disois, je suis lisant» (Introduction générale, p. 38). |
Influence exercée | Difficile à déterminer, mais sans doute limitée. |
Renvois bibliographiques | Cappello M. L. 1996; Choppin A. 1987; Folena G. 1961 {p. 409-414}; Folena G. 1983; Marazzini C. 1997; Marietti M. 2015; Mormile M. 1989; Pistolesi E. 2006; Trabalza C. 1908 {p. 435} |
Rédacteur | Romanelli, Norma |
Création ou mise à jour | 2016-03 |