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Sur l'origine du langage, des idées et des connaissances

Formey, Johann

DomaineCompilations, linguistique historico-comparative, linguistique générale, phonétique et phonologie
SecteurCompilations [5154]
Auteur(s)

Formey, Johann

Forme complète: Formey, Johann Heinrich Samuel

Variantes: Autres prénoms: Jean-Henri-Samuel.

Datation: 1711-1797

Pasteur et homme de lettres allemand d'origine française, né et mort à Berlin. En 1739, il succède à La Croze et obtient la chaire de philosophie au Collège français de Berlin. Il assiste à l'inauguration de l'Académie des sciences et belles-lettres de Berlin en 1744 de laquelle il sera nommé secrétaire unique et perpétuel par Maupertuis en 1748. Il en fut membre jusqu'à sa mort. En 1788, il devient directeur de la classe de philosophie de l'Académie de Berlin. Il est l'auteur de la Belle Wolffienne, ou Abrégé de philosophie Wolffienne (1741-1753, 6 vol., in-8°), de la collection intitulée Nouvelle Bibliothèque germanique (1746-1760, 25 vol.), d'un important recueil de 46 Éloges des Académiciens de Berlin et de divers autres savants (1757, 2 vol., in-12°), de nombreux autres traités philosophiques, et de traductions. Il collabora autant à de petits journaux (tels le Mercure, Minerve ou le Journal de Berlin) qu'à de grands journaux européens comme la Bibliothèque germanique ou le Journal littéraire de l'Allemagne. Sa contribution à l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert est encore discutée, en revanche son admiration pour le travail de Chambers (Cyclopediae, 1728) et le projet d'une Encyclopédie réduite sont attestés. Il est également l'éditeur de nombreux ouvrages y compris le Traité des tropes de Dumarsais (1757).

Titre de l'ouvrageDiscours sur l'origine des sociétés et du langage et sur le système de la compensation
Titre traduit
Titre courtSur l'origine du langage, des idées et des connaissances
Remarques sur le titreRéunion des principaux moyens pour découvrir l'origine du langage, des idées et des connaissances de l'homme [sous-titre].
Période|18e s.|
Type de l'ouvrageMémoire (dissertation ou traité).
Type indexéCompilation de langues | Origine du langage
Édition originaleLa première version de ce mémoire correspond à la première lecture qui en a été faite devant l'Académie de Berlin en 1759 (nous n'avons pas trouvé trace d'une lecture faite le 15 juillet 1762, selon Daniel Droixhe, 1978). Cette première version du mémoire a été publiée en 1766 dans Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles-Lettres de Berlin 1759 (Berlin, Haude et Spener, 1766).
Édition utilisée1763, Berlin, Joachim Pauli.
VolumétrieIn-8°. 1234 signes par page.
Nombre de signes24663
Reproduction moderne
DiffusionOn trouve une reproduction de la dissertation dès 1763 (253 p. et 254 p., in-8°), dans deux éditions de l'Anti-Émile publiées chez J. Pauli, à Berlin, disponible sur Gallica pour la première édition, et sur Google Livres pour la nouvelle édition corrigée et augmentée. La SBB (Staatsbibliothek zu Berlin) donne une numérisation du mémoire qui semble correspondre à l'une ou l'autre de ces éditions de 1763, avec pour différence la pagination qui commence en page 3 (et non en p. 211).
Langues ciblesCe mémoire concerne l'hypothèse divine de l'origine du langage
MétalangueFrançais
Langue des exemplesCette dissertation est exempte d'exemples tirés de la langue, mais comprend des références aux enfants sauvages (p. 217), au cas du sourd-muet de Chartres rapporté dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Paris (voir Nouvelle table des articles contenus dans les volumes de l'Académie Royale des Sciences de Paris depuis 1666 jusqu'en 1770, dans ceux des Arts et Métiers publiés par cette Académie & dans la collection académique, vol. 3, p. 621, 1703 (Google Livres, p. 217), ainsi qu'au mythe du Roi d'Égypte qui fit nourrir quelques enfants sans leur apprendre à parler jusqu'à ce qu'ils poussèrent un premier son articulé que l'on considéra comme la langue naturelle, reflet d'une langue primitive des langues connues (p. 221).
Sommaire de l'ouvrageMémoire d'un jet. Nous donnons le contenu général de la dissertation en indiquant ci-après les éléments de sa structure interne:
Introduction. Curiosité de l'homme pour l'homme (p. 211).
Les spéculations. Essai sur l'entendement de Locke, la Psychologie de Wolff, l'Abbé de Condillac, Bonnet (p. 211-215).
Les observations physiques et historiques. Limitées pour les premières, ne pouvant avoir pour objets que les enfants et les sauvages pour les secondes (p. 215-217).
Exposition du projet d'expérience (p. 218-219).
Thèse défendue. Contre les philosophes religieux qui nient l'origine divine du langage et en défendent l'origine humaine. Dissertation de Johann David Michaelis (1759). Rousseau. (p. 219-221).
Exposition de l'expérience (p. 221-228).
Conclusion (p. 229-230).
Objectif de l'auteurDéfendre l'origine divine du langage en esquissant une fiction présentée comme une «expérience» pour récolter des faits qui viendraient appuyer cette thèse et la tourneraient en une conviction universelle (p. 221). Formey entend tout à la fois contredire Johann David Michaelis (1759) et apporter une solution au problème posé par Rousseau dans sa préface au Discours sur l'origine et les fondemens de l'inégalité parmi les hommes (1755). Dans l'Anti-Émile, p. 48, Formey commente en outre la page 99 de l'Émile de Rousseau en ces termes: «Page 99. On a longtemps cherché s'il y avait une Langue naturelle & commune à tous les hommes. Puisque M. R. met cette question sur le tapis, j'en prendrai occasion de placer à la fin de ce volume le dernier Mémoire que j'ai lû à l'Académie, & où je propose le moyen le plus convenable, ou même unique, selon moi, pour faire cesser l'incertitude à cet égard.».
Intérêt généralL'auteur entend aborder la question de l'origine de l'homme, du langage et des sociétés de façon empirique, pour continuer de défendre l'origine divine du langage. Dans le même temps, il affirme que la réalisation de l'expérience qu'il propose serait vaine, il en résulte que l'origine divine du langage ne peut être que manifeste.
Parties du discoursÀ aucun moment l'auteur n'entre dans le détail des parties du discours. Son propos est général.
Innovations term.Aucune, mais l'auteur reprend le concept de «convention» (arbitraire) développé par Locke.
Corpus illustratifAucun. La dissertation mêle cependant références littéraires (l'île déserte de Robinson), scientifiques et pseudo-scientifiques (le Telliamed de Benoît de Maillet et sa théorie de la terre fondée sur l'hypothèse de la diminution de la mer, ou le sourd-muet de Chartres) pour aborder la question de l'origine naturelle ou conventionnelle du langage: Locke, Condillac, Bonnet, la Dissertation qui a remporté le prix proposé par l'Académie Royale des Sciences et Belles Lettres de Prusse, Sur l'influence réciproque du langage sur les opinions, et des opinions sur le langage. Avec les pièces qui ont concouru (Berlin, Haude et Spener, 1760, réimprimée en 1763 chez le même éditeur; VD18, Digitale Bibliothek Deutscher Drucke des 18. Jahrhunderts) de Michaelis, et le Discours sur l'origine et les fondemens de l'inégalité parmi les hommes de Rousseau.
Indications compl.
Influence subieFrain du Tremblay (1703) pour la thèse. Empirisme pour le propos («Nous sommes ce que la situation où nous naissons, et où nous vivons nous fait», p. 9); Newton indirectement (par Condillac et Hume probablement) pour la «méthode expérimentale», bien que l'auteur reprenne en réalité l'idée de Maupertuis, exposée dans ses Lettres sur le progrès des sciences (1752).
Influence exercéeDifficile à déterminer.
Renvois bibliographiquesAdams D. J. 1992; Auroux S. 2013; Droixhe D. 1978; Droixhe D. 1987; Formey J. H. 1763; Häseler J. (éd.) 2003; Moureau F. 1987; Thomson A. 2011
Rédacteur

Lechevrel, Nadège

Création ou mise à jour2016-05