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Deux dissertations: 1. Sur l'origine du langage

Finecke, Theodosius von

DomaineCompilations, linguistique historico-comparative, linguistique générale, phonétique et phonologie
SecteurCompilations [5156]
Auteur(s)

Finecke, Theodosius von

Forme complète: Finecke, Theodosius Ernst Frederick von

Datation: 1721-1801

Theodosius Ernst Frederik von Finecke est descendant de la famille danoise et suédoise von Blixen-Finecke dont les membres furent naturalisés en 1723 avant d'obtenir le titre de baron suédois en 1772. Theodosius Ernst Frederik von Finecke était assesseur de la cour suprême lorsqu'il décède en 1801. Il lègue le manoir familial de Dallund (Danemark), duquel il est l'unique propriétaire de 1767 à sa mort, à un parent, le général suédois Carl Philipp von Blixen-Finecke (1750-1829). Outre ses Deux dissertations: 1. Sur l'origine du langage. 2. Sur les runes, on lui devrait également un autre ouvrage intitulé Trois dissertations en forme de lettres sur l'origine, les progrès, et les abus du langage. I. Dissertation sur l'origine du langage (1756) dont une copie se trouve au Danemark, à la Statsbiblioteket de Århus.

Titre de l'ouvrageDeux dissertations: 1. Sur l'origine du langage. 2. Sur les runes. Avec des essais sur divers sujets
Titre traduit
Titre courtDeux dissertations: 1. Sur l'origine du langage
Remarques sur le titre
Période|18e s.|
Type de l'ouvrageMémoire (dissertation ou traité).
Type indexéCompilation de langues | Origine du langage
Édition originale1767, Copenhague: Claude Philibert.
Édition utilisée1767, Copenhague: Claude Philibert.
Volumétrie46 pages in-8°, env. 1278 signes par page.
Nombre de signes28824
Reproduction moderne
Diffusion
Langues ciblesCe mémoire concerne l'hypothèse d'une langue primitive et universelle.
MétalangueFrançais
Langue des exemplesVoir sommaire de l'ouvrage ci-dessous
Sommaire de l'ouvrageMémoire d'un jet. Nous en présentons la structure ci-dessous.
P. 3-9, «l'erreur»: exposé de l'hypothèse païenne de l'origine du langage selon Diodore de Sicile, un récit que l'on trouve chez les Égyptiens et les Éthiopiens, soutenu par de nombreuses personnes, y compris des écclésiastiques.
P. 9-14, «la vérité»: «nos premiers Parents» possédaient une science et une langue infuse, une langue commune et universelle. L'auteur mentionne que de grandes recherches ont été faites sur cette première langue et que les rabbins et tous les théologiens se sont déclarés pour la langue hébraïque comme origine de presque toutes les langues de l'Univers. Les parties suivantes s'attachent à résumer ces travaux.
P. 14 -15, I. L'ASIE: l'auteur passe en revue les langues chaldaïque, syriaque, arabe, scythique, malabare, et chinoise.
P. 15-18, II. L'EUROPE: avec les langues grecque, sarmate, esclavonne, gothique, celtique; la langue latine et les langues modernes qui en tirent leur origine comme le français, l'italien, l'espagnol, etc.; l'islandais, le danois, et l'allemand; les dialectes modernes que sont le basque, le breton, la langue du Pays-de-Galles, le biscayen, et le plat-allemand.
P. 18-19, III. L'AFRIQUE: les langues égyptienne, copte, éthiopienne, phénicienne (ou punique) et arabe.
P. 19-fin, IV. L'AMÉRIQUE: les trois langues mères – la langue des Sioux, la langue des Hurons, et la langue des Algonquins (qui auraient aussi plusieurs mots grecs et hébreux selon ces travaux).
Objectif de l'auteurPrésenter les deux hypothèses qui s'affrontent sur l'origine du langage: (1) l'hypothèse païenne qui soutient que les hommes ont développé le langage à partir de leurs cris; (2) l'hypothèse défendue par les rabbins et les théologiens selon laquelle Dieu a doté les premiers hommes d'une langue, une langue originelle et universelle: la langue hébraïque. Au sujet de l'hypothèse (1), il écrit que «[les auteurs] tant Ecclésiastiques que Laïques, [qui] se sont plus à débiter des conjectures ingénieuses sur cette prétendue origine du Langage» sont dans l'erreur (p. 5). L'empirisme étant devenue la forme courante de l'argumentation, l'auteur se déclare en faveur de l'hypothèse d'une langue primitive et universelle, fondée sur des critères typologiques. Il termine sa dissertation par une citation de Sextus Empiricus.
Intérêt généralIl s'agit d'une dissertation en faveur de l'interprétation biblique du langage. Les auteurs associés à l'hypothèse humaine (et donc «naturelle») du langage sont Grégoire de Nysse, Théodoret, Pères de l'Église, Richard Simon, Warburthon, l'Abbé Condillac, Locke, Fourmont, Wachter, les Auteurs de l'Histoire Universelle, les auteurs de l'Encyclopédie.
Parties du discoursAucune explication n'est donnée sur la formation du langage, l'homme ayant été créé avec une langue déjà formée, la langue hébraïque. L'hypothèse rejetée par l'auteur concernant la formation du langage présente les sons articulés, liés par convention aux idées des objets extérieurs, comme origine des signes ou marques arbitraires de toutes choses (p. 6-7). Dans cette hypothèse, «les premiers sons furent simples, & les premiers monosyllabes, tels que les organes, encore peu flexibles de ces nouveaux associés, pouvoient les proférer» (p. 8).
Innovations term.
Corpus illustratif«Plusieurs étymologistes ont cru trouver l'origine et les racines de presque toutes les langues de l'Univers.» (p. 14). Voir un aperçu du corpus à travers l'exposé de ces travaux dans le sommaire ci-dessus.
Indications compl.De très nombreuses citations d'auteurs du monde antique et de contemporains, parmi lesquels Diodore de Sicile, Apollonius, Hérodote, Justin, Diogène, Pline, Platon, Cicéron, etc.; le Dictionnaire Runique d'Ole Worm (p. 18), le Missionnaire luthérien norvégien Hans Egede, traducteur de la langue inuit (p. 18), la Géographie Sacrée du savant Samuel Bochart (p. 18), les travaux du père Lafit(e)au, missionnaire jésuite en Nouvelle-France (p. 19), M. de la Condamine, explorateur et scientifique français (p. 20).
Influence subieLes articles de Jaucourt (Langage) et Beauzée (Langue) pour l'Encyclopédie (1765) ont probablement été consultés, Finecke cite également l'article Alphabet rédigé par Dumarsais. Référence à l'Histoire critique du vieux testament (1678) [édition de 1685, Compagnie des Libraires, Chapitre XV, Digression touchant l'origine des langues, p. 87-91] de Richard Simon, dont Finecke s'inspire, semble-t-il, pour débuter sa dissertation, mais auquel il était opposé.
Influence exercéeDifficile à déterminer.
Renvois bibliographiquesBlangstrup C. (éd.) 1915; Brøndum-Nielsen J. & Raunkjær P. P. (éd.) 1915; Droixhe D. 1978; Finecke T. E. 1767
Rédacteur

Lechevrel, Nadège

Création ou mise à jour2016-07