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Boulard, Antoine-Marie-Henri. Considérations sur la première formation des langues – T02

[Considérations sur
la premiere formation
des langues.]

Appendix et notes
du traducteur.

On trouvera aussi des recherches curieuses
sur les langues :

1°. Dans le tableau des arts avant Alexandre
traduit de Banister, en 1786, par Boulard ;

2°. Dans l'ouvrage de Harris, intitulé
Hermes, dont il paraît une traduction par
Thurot ;

3°. Dans le cours de belles lettres de Blair,
dont Cantwel vient de publier la traduction ;

4°. Dans les ouvrages de Copineau, (1)1
Desbrosses, Louth, Campbel, Priestley, Monboddo
et Kaimes ; dans les variétés littéraires
et la gazette littéraire de Suard et Arnaud ;

5°. Dans les ouvrages de Beauzée, Dolivet,
Duclos, &c. et dans ceux que citent les tables
du journal des savans, de l'esprit des journaux,
et du journal de Verdun, ainsi que l'esprit des
journalistes de Trevoux. Les Allemands
doivent posséder beaucoup de recherches de
ce genre. Aussi je ne puis m'empêcher d'engager
ceux qui sont versés dans la langue
allemande, notamment les Strasbourgeois,
parmi lesquels il y a beaucoup d'hommes
solidement instruits, à nous faire connaître
les bons et importans ouvrages qui sont très
75communs dans cette langue, soit en nous en
donnant des traductions, (2)2 soit en en publiant
des extraits raisonnés pour ceux, que les
journaux n'ont pas fait connaître suffisamment.

Voyez aussi le morceau de Blair, traduit
dans le N° 22 du tome 6 du magasin encyclopédique
de l'an trois. Ce journal contient
encore un morceau curieux sur les systêmes
d'une langue universelle, tiré du manuscrit de
l'encyclopédie britannique du citoyen Lottin
le jeune. (3)3

Cette dissertation de Smith sur la formation
des langues est tirée d'un recueil anglais en un
volume in 8°, imprimé à Londres en 1786,
intitulé philological miscellany, où il n'y a que
ce morceau qui soit original. Le reste est la
traduction d'un choix de dissertations, tirées
du recueil de notre académie des inscriptions
et belles lettres de Paris. On ne peut s'empêcher
d'exprimer ici ses regrets sur la destruction
de cette académie, dont la sagesse et les
mémoires font tant d'honneur à la France.

Je me flatte que mes lecteurs me permettront
d'insérer ici quelques vers en l'honneur de
76l'université de Paris, dont je me féliciterai
toujours d'avoir eu le bonheur d'être éleve.

Regrets sur la destruction de l'Université
de Paris, par A. M. H. B., l'un de ses
anciens éleves
.

Toi qui faisais aimer la vertu, la science,
Qui poliças l'Europe en illustrant la France,
O mere des beaux arts, docte Université,
Tu meurs, et par tes fils ton nom n'est pas chanté !
Mais les pleurs des parens consacrent ta mémoire ;
Et Gerson et Rollin suffiraient à ta gloire.

La révolution ne pouvait manquer d'entraîner
de grands changemens dans l'université
de paris ; une partie de son régime
intérieur, sa division en nations, etc., ne
pouvaient plus subsister ; mais on espérait
qu'elle serait réformée et non détruite. L'auteur
de cette note, quoiqu'étranger à la carriere
de l'enseignement, ne peut s'empêcher d'acquitter
ici la dette de la reconnaissance, tant
publique que particuliere, et de regretter un
corps, qui a produit des maîtres, tels que
Gerson, Richer, Grenan, Marlu, Hersan,
Rollin, Coffin, Lebatteux, Gibert, Riballier,
Crevier, Lebean, Pia, Collot, Hamelin,
Gobinet, Gillot, Pourchot, Coger, Pluquet,
Geoffroy, Heuzet, rédacteur du Selectæ e
prophanis
, Duguet, Mezenguy, Vauxvilliers,
Garnier, Lallemant, Chivot, Gueroult, traducteur
77de Pline ; Berardier-Debataut, Guerin,
Coupé, traducteur de Seneque ; Gail, Wailly,
Furgault, Rivard, Mazeas, Varignon, l'abbé
Magnant, octogénaire, encore existant, à
Paris, rue du Plâtre S. Jacques, et bienfaiteur
des prisonniers ; Dupin, Chevillier, Ladvocat,
tous trois docteurs de Sorbonne ; Lacaille,
Leroy, Hauy, Martin, Bouchaud, Doujat,
Clément, Lorry, tous 5 professeurs en droit ;
Tournefort, Duverney, Portal, Hazon, Chomel,
Hecquet, Binet, Chivot, Selis, Delille, etc. ;
et des éleves, tels qu'Erasme, Dethou, Bossuet,
Boileau, Arnauld, Bougainville, traducteur
de l'anti-Lucrece, son frere chef d'escadre ;
Thomas, Laharpe, Dalembert, Cousin,
Beauvais, Evêque de Senez ; Hardouin de la
Reynerie, avocat ; Boivin, Villoison, Letourneur,
Lally Tolendal, Agier, ancien juge ;
Lemierre, auteur de Guillaume Tell ; Fariau
de St Ange, Legouvé, Andrieux, Collin
d'Harleville, Gaillard, Cocquebert, Silvestre
de Sacy, Angran, d'Alleray et son frere,
Dusaulx, jeune ; Malesherbes, feu André
Chenier, Billecocq, Lableterie, Caussin,
Boudet, Mey, Maultrot, Pialles, Cochin,
ces quatre derniers avocats, le Gendre, mathématicien,
Quatremere-quincy, Lhomont, etc.

C'était un avantage bien précieux, que la
surveillance de l'université sur les mœurs, et
les principes de tous ceux qui enseignaient.

Si les instituteurs et les professeurs n'ont
78pas à la fin de leur carriere un revenu fixe et
assuré, qui soit indépendant de l'état des
affaires publiques, comment des hommes de
mérite, ne pouvant compter d'une maniere
certaine, sur la juste indemnité qui leur
sera due, lorsqu'ils éprouveront les infirmités
de la vieillesse, se livreront-ils tranquillement
aux travaux si importans et si utiles de
l'éducation. Posteri, posteri, vestra res agitur.
Qu'il me soit permis de soumettre ces réflexions
au jugement des bons citoyens. Hazon
et Chomel, médecins, ont publié un éloge
de l'université de paris, et une notice des
médecins ; on aurait bien dû donner une
notice des hommes célebres des trois autres
facultés de l'université.

La traduction de cet excellent recueil du
Selectæ e prophanis historiæ, devrait se trouver
dans toutes nos écoles primaires, et même
dans tous les villages, avec le Spectacle de
la nature, de Pluche ; les leçons d'Histoire
naturelle et de boulangerie, de Cotte ; le Spectateur
anglais, d'Addisson ; les Ouvrages de
Rollin, les dictionnaires des arts et d'histoire
naturelle, celui de morale du pere Joly ; les
maximes tirées de l'Écriture sainte, en latin
et en français ; la journée chrétienne, les conseils
de la sagesse, puisés dans les livres sapientiaux ;
les sentences de l'ancien et du nouveau Testamment,
recueillies par de Laval, l'abrégé et
concorde des livres de la Sagesse ; les passages
79les plus touchans des Pseaumes, par Lambert ;
les pensées de Ciceron ; les Ornemens de la
mémoire ; la Flore de paris, de Bulliard ; le
catéchisme d'Agriculture, du curé Froger ; le
Vocabulaire français ; les instructions de
Portal et Gardanne, sur l'asphixie ; le livre
des dangers à éviter, par Lebegue de Preles ;
les petits prônes, de Girard, curé de St Loup ;
le traité historique, et dogmatique de la religion,
par Bergier ; le dictionnaire d'éducation ; Eraste
ou l'ami de la jeunesse ; la Bienfaisance française,
de Dagues de Clairfontaine ; la Vie
d'Howard, bienfaiteur des prisonniers ; les pensées
de Seneque, l'Année française ; le Dictionnaire
historique, les Annales de la charité chrétienne,
par Richard, les Vertus du peuple ; le
Mentor vertueux ; l'école des mœurs de Blanchard ;
le Code de la raison, de feu Poncol ;
les ouvrages de feue madame le Prince de
Beaumont ; le Dictionnaire de Rozier ; la feuille
du cultivateur ; le Dictionnaire d'industrie de
Duchesne, etc.

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