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Raynouard, François-Juste-Marie. Choix des poésies originales des troubadours. Tome sixième – T03

Discours
préliminaire.

L'étude des poésies des troubadours sera d'une
grande utilité pour connaître et juger les mœurs,
les usages, les opinions de l'époque où ils ont occupé
une place si honorable dans la société et dans
les divers pays dont ils ont favorisé la civilisation.

L'étude approfondie de leur langue n'offrira pas
moins d'avantages aux philologues, aux linguistes,
aux grammairiens qui aiment à rechercher et à déterminer
les rapports des idiomes, et surtout de ceux
dont les éléments principaux, les formes essentielles
paraissent appartenir à une origine commune.

Si, avant la publication des ouvrages de ces poëtes,
un littérateur avait dit : « Français, Espagnols, Portugais,
Italiens, et vous tous dont l'idiome vulgaire
se rattache aux idiomes de ces peuples, vous êtes
sans doute surpris et charmés des identités frappantes,
des nombreux rapports, des analogies incontestables
que vous découvrez sans cesse entre
Ivos langages particuliers ; permettez-moi de vous
en expliquer la cause ; c'est qu'il a existé, il y a
plus de dix siècles, une langue qui, née du latin
corrompu, a servi de type commun à ces langages.
Elle a conservé plus particulièrement ses formes
primitives dans un idiome illustré par des poëtes
qui furent nommés troubadours. Leurs ouvrages,
monuments du douzième et du treizième siècle, ont
péri en très-grande partie ; mais, dans ce qui nous
en reste encore aujourd'hui, j'ai reconnu, j'ai admiré
une langue formée, fixée et perfectionnée, qui
paraît n'avoir subi, pendant trois siècles, aucune
altération importante. La grammaire de cette langue
a eu des règles constamment observées : ou peut
les indiquer et en faire un nouveau corps de doctrine,
soit à la faveur de quelques traditions grammaticales 11
qui sont parvenues jusqu'à nous, soit
surtout par une active et profonde investigation des
IIéléments et des formes qui constituent cette langue,
et lui permettent de rendre souvent avec grâce ou
avec énergie et toujours avec précision, soit la vive
expression du sentiment, soit la fidèle image de la
pensée. »

Justement étonnés d'une pareille promesse, les savants
des divers pays auraient répondu : « Vous avancez
qu'il a existé primitivement une langue intermédiaire,
dont le type a fourni les éléments et les
formes de nos idiomes actuels, hâtez-vous de nous
indiquer les règles mêmes de cette langue. »III

C'est ce que j'ai tâché de faire en publiant les Éléments
de la grammaire romane avant l'an 1000
 ;
et ensuite la Grammaire de la langue romane, ou
Langue des troubadours.

Mais ils auraient ajouté : « Vous prétendez que nos
idiomes divers appartiennent à une origine commune ;
qu'il a existé pour tous un type primitif, et
que c'est dans la langue des troubadours qu'on en
retrouve, plus particulièrement et plus évidemment,
les éléments constitutifs, les formes antiques et
essentielles. Osez donc comparer nos idiomes divers
avec cette langue ; si leurs éléments caractéristiques,
si leurs formes principales, leurs combinaisons ordinaires
offrent de grandes et fréquentes conformités
qui paraissent, non des accidents du caprice
des langues, des rencontres du hasard, mais le résultat
nécessaire de principes uniformes, d'analogies
constantes, de développements naturels, nous
pourrons croire à cette communauté d'origine ;
N'oubliez pas surtout qu'il faut la démontrer par
des rapprochements qui ne soient pas forcés, par
des rapports souvent identiques, par des faits nombreux
et détaillés. C'est une tâche difficile sans
doute, mais c'est la vôtre. »

Je l'accepte, et je consacre de nouveaux soins à la
remplir.

Avant d'examiner les langues de l'Europe latine,
dans leurs rapports particuliers et directs avec la
langue des troubadours, je crois indispensable de
IVprésenter le tableau des principales désinences masculines
des substantifs et des adjectifs de cette langue 12.V

Je n'entrerai ici dans aucun détail relativement aux
substantifs et aux adjectifs féminins terminés en a
bref ou muet.VI

Les substantifs féminins terminés en a bref ou
muet, seront l'objet d'un travail spécial, placé dans
le corps de l'ouvrage, et qui, par une comparaison
VIIsuivie et détaillée, prouvera sur ce point la conformité
exacte, les rapports identiques des langues de
l'Europe latine.VIII

Le tableau des désinences des adjectifs dont le féminin
prend la voyelle a final, ne serait d'aucune
utilité. Il suffit de dire que cet a n'est ajouté que
comme signe caractéristique du féminin.IX

Mais je place dans ce tableau les désinences des
principaux substantifs féminins qui ne sont pas terminés
en a bref ou muet, des masculins qui ont cette
terminaison, et des autres substantifs, soit masculins,
Xsoit féminins, qui prennent une autre désinence.

Le même tableau comprend les désinences des adjectifs,
soit de ceux qui marquent le genre féminin
par le signe final a, soit de ceux qui étant invariables
s'associent également à des substantifs masculins, ou
à des substantifs féminins, sans rien changer à la
terminaison primitive.

Je comparerai les éléments et les formes des langues
de l'Europe latine, quand la comparaison pourra
s'établir entre toutes ces langues ou la plus grande
partie, mais auparavant je dois indiquer ici les rapports
plus particuliers de chaque langue avec la langue
des troubadours.

Ancienne langue française.

Dans un mémoire sur l'origine et les révolutions
de la langue française, Duclos s'exprime ainsi :

« Enfin, la langue romane, qui sembloit d'abord
devoir céder à la tudesque, l'emporta insensiblement,
et nous allons voir que, sous la troisième
race, elle fut bientôt la seule, et donna naissance à
la langue française
. »

Avant d'expliquer par quelles modifications le
français se forma de la langue romane, il convient de
rassembler, en faveur de l'assertion de Duclos, les
preuves matérielles qui attestent encore aujourd'hui
l'ancien usage de la langue romane primitive, dans
les pays de la France situés au nord de la Loire.XI

J'ai eu précédemment occasion de citer le passage
des litanies Carolines qui prouve que sous Charlemagne
la langue romane était populaire dans le nord
de la France.

Le serment de 842 donne à ce fait une telle évidence
qu'il peut sembler inutile de rechercher d'autres
preuves ; mais, puisqu'elles existent, on me pardonnera
de ne pas les omettre.

J'indiquerai d'abord les noms appellatifs qui sont
cités dans des monuments antérieurs à l'an 1000, et
qui ont la terminaison romane.

Beaucoup de noms de villes, de campagnes, avaient
la terminaison romane as, changée ensuite en es
français.

Ainsi, les noms Cellas 13, Fontanas 24, Ferrerias 35,
employés dans les sixième et septième siècles ont
été changés postérieurement en Celles, Fontaines,
Ferrieres.

A cette preuve se rattache le fait constaté par l'archevêque
de Rheims, Hincmar, mort en 842, qui dit,
XIIen parlant de l'armée : Bellatorum acies quas vulgari
sermone scaras vocamos
16.

Ce mot scaras, que le français a exprimé par
echelles, est roman.

Il résulte incontestablement de ce passage, que
l'archevêque Hincmar et les habitants du nord de la
France parlaient encore le roman primitif dans le
milieu du neuvième siècle, puisqu'il dit : que nous
appelons scaras en langue vulgaire
.

Dans les formules de Marculfe, on rencontre quelques
vestiges de cette langue ; le mot lui s'y trouve
plus d'une fois 27.

Les étrangers nous ont conservé plusieurs vestiges
précieux.

Un poëme en vieux allemand sur l'expédition de
Charlemagne contre l'Espagne, cap. 6, sect. 2, offre
ce passage :

Ir herzaichen wart ein schal
Munsgoy.

On attribue ce poëme, qui est rimé, à un auteur
nommé Stricker, mais on ignore en quel siècle il a
vécu. Rien n'indique si ce poëme est original ou si
XIIIc'est une traduction. Comme il raconte les fables
qui se trouvent dans Turpin, on peut en conclure
qu'il est postérieur à l'ouvrage de ce romancier, à
moins de supposer que Turpin a copié le poëte étranger,
ou que l'un et l'autre ont puisé à une source
commune.

Quoi qu'il en soit, il est très-remarquable qu'un
auteur étranger, soit qu'il composât le poëme, soit
qu'il le traduisît, ait employé ou conservé le mot
munsgoy, purement roman, tandis que, dans le douzième
siècle, Robert Wace a dit, dans le roman de
Rou :

François crie mont-joye et Normand Dex aïe.

Un autre poëme très-ancien, écrit de même en
vieux allemand, sur les guerres de Charlemagne
contre les Sarrasins, et dont l'auteur est inconnu,
a aussi rapporté plusieurs fois en roman le cri de
guerre monsoy, et il a aussi exprimé en roman le
mot preciosa 18.XIV

Voilà donc que deux auteurs différents citent le
cri de guerre des Français, monsgoy, en pur roman,
et que l'un des deux emploie plusieurs fois le mot
preciosa dont la terminaison est pareillement romane ;
il est donc permis de penser, ou qu'ils ont
traduit d'anciens poëmes dans lesquels les faits de
Charlemagne étaient écrits dans la langue des troubadours,
ou qu'à l'époque de la rédaction de ces
ouvrages les Français employaient encore ces mots
romans qu'ils ont écrits et prononcés depuis, montjoye,
précieuse.

La plus ancienne monnaie où se trouve une inscription
romane, est celle qui fut frappée de l'an 980
à 1050, par un comte de Tonnerre 19. Elle porte
les noms romans toinero moneic, elle est gravée dans
le recueil intitulé : Monoyes des prélats et barons de
France, t. 2, suppl. p. 188.

Ce seul monument prouverait que vers l'an 1000,
des habitants du nord de la France employaient encore
le roman qui n'avait pas été entièrement modifié
en idiome français.

D'après les théories générales, et surtout d'après
les faits particuliers, il faut admettre que la modification
de la langue romane en langue française ne
s'est effectuée que par gradation, par nuances, et
XVpar intervalles de temps, plus tôt dans un pays, et
plus tard dans un autre.

On rencontre encore des documents d'une époque
peu reculée, qui offrent le mélange des deux idiomes,
et qui démontrent de quelle manière a dû se
faire le passage d'une langue à l'autre.

Ces documents ont surtout retenu encore assez
tard l'a final changé ensuite en e muet, l'o de l'article
lo et du pronom relatif co, changés depuis en le
et ce, français.

Pour donner une idée juste et précise de la manière
dont la langue romane est devenue langue française,
il suffira d'indiquer les changements sous deux
rapports.

Tantôt ce sera par la comparaison des mots romans
avec les mots français dont la légère différence démontrera
matériellement qu'ils ont été employés autrefois
tels qu'ils étaient dans la langue romane.

Tantôt ce sera par la preuve de l'emploi de divers
mots, ou des diverses inflexions des mots romans
assez long-temps conservés par la langue française
elle-même qui leur a fait subir depuis les modifications
que les autres mots ou leurs inflexions avaient
subies plus anciennement.

e muet français.

Parmi les principaux changements de consonnes
et de voyelles, il faut distinguer l'e muet qui a remplacé
XVIen français les voyelles a, i, o, des mots romans 110.

Souvent la langue française ajouta un e final muet
euphonique à des mots que le roman terminait en
consonnes, tels que les substantifs et adjectifs, hom,
corn, joi, parjur, ferm, etc., etc., qui devinrent
homme, corne, joie, parjure, ferme 211, etc., etc.XVII

Tels que les verbes, os, dout, pri, désir, pens, etc.,
qui devinrent ose, doute, prie, desire, pense 112, etc.

Et les adverbes, prépositions, conjonctions, com,
changé ensuite en come 213, etc.

al roman changé en el français.

J'aurai occasion de donner des preuves nombreuses
de ce changement qui a seulement modifié la
désinence des adjectifs 314.XVIII

at final changé en et français.

Quand je comparerai les langues de l'Europe latine 115,
je fournirai des développements qui démontreront
cette modification importante, laquelle a ensuite
été soumise à un autre changement.

On verra qu'il s'est opéré par la suppression du t
final dans les substantifs et dans les adjectifs terminés
en et.

Cette suppression a été indiquée par l'accent aigu
placé sur l'é final.

C'est de cette double modification que viennent
presque toutes les désinences en é des mots français.

el roman changé en eau français.

Cette modification est si évidente qu'il suffira de
jeter les yeux sur la liste des mots qui autrefois ont
pris, en français, la désinence el, et qui depuis l'ont
changée en eau 216.

l roman changé en u français.

Souvent l'ancien français conserva l'l intérieur ou
XIXfinal dans les mots romans, et ensuite il le changea
en u 117.

Ainsi, d'al, d'als, articles, d'els, pronom personnel,
vinrent, au, aux, articles, eux, pronom personnel.

Albe, almone, alter, halt, altre, cald, salf, fals, palme,
ciels, genols, oltre, etc., etc.
produisirent,
Aube, aumone, autel, haut, autre, chaud, sauf, faux,
paume, cieux, genoux, outre, etc., etc.

L'l a été conservé dans le mot altesse.XX

au roman changé en o français.

Dans aur, auratge, ausar, laus, repaus, rauba,
causa, aurelha, raustir, et beaucoup d'autres mots
romans, l'au se changea en o, et produisit, or, orage,
oser, los, repos, robe, chose, oreille, rotir, français,
etc.

Le français garda quelquefois l'au roman dans des
mots qui depuis ont toujours pris l'o 118.

o roman changé en ou français.

Ainsi, boca, roman, a produit d'abord boche,
et depuis, bouche 219.

oc roman changé en uec français, et ensuite en eu.

Foc, loc, romans, etc, qui d'abord avaient produit
fuec, luec 320, etc., ont depuis été changés en feu,
leu.XXI

or roman changé en our et eur, oir français

Pendant assez long-temps, la langue française conserva
la désinence romane des mots romans en or,
mais ensuite elle changea les uns en our, et les autres
en eur. J'entrerai à cet égard dans des détails
qui ne laisseront aucun doute 121.

Très-rarement or roman fut changé en oir 222.

os roman changé en eux français.

Il reste un nombre infini d'exemples des adjectifs
de l'ancien français qui avait conservé la désinence
romane os ; mais ensuite cet os devint eux 323.

u, v final roman changé en f français.

Ce changement est très-ancien, mais il n'en est pas
moins évident, puisque les féminins des adjectifs
terminés actuellement en f, ont conservé le v primitif 424.XXII

i introduit devant e.

L'ancien français employa des mots purement romans
tels que : cel, mel, fel, ben, dener, deu,
leu, etc, qui ont pris ensuite l'i intérieur et ont
produit ciel, miel, fiel, bien, denier, dieu, lieu 125, etc.

a roman changé en al français.

l fut placé par le français après l'a des mots terminés
par am, an, anct, ant, arn, ar, act, romans 226.

Divers mots ont conservé la terminaison romane 327.XXIII

On le plaça aussi après l'a dans l'intérieur de plusieurs
mots 128.

en roman change en ein français.

Ainsi, des substantifs et des adjectifs en en, roman,
tels que fren, terren, plen, seren, furent
modifiés en frein, terrein, plein, serein.

e roman changé en o et en oi français.

Les mots romans, tels que lei, rei, arnes, cortes,
borges, tres, changèrent l'e en o et en or, et
produisirent, loi, roi, arnois, courtois, bourgeois,
trois.

On verra dans la suite qu'une semblable opération
eut lieu pour des verbes en er.

ia final roman changé en eie, oie français.

Via, mia, romans, furent d'abord changés en
veie 229, meie, et ensuite en voie, moie.

Des verbes furent modifiés de même.XXIV

Suppressions de consonnes intérieures dans les mots
français venus du roman.

Souvent la langue française supprima des consonnes,
et surtout le c, d, g, z, dans l'intérieur des mots 130.

Les grammairiens qui ont réfléchi sur ces sortes
de contractions conçoivent facilement pourquoi certains
mots français, qui sont aujourd'hui monosyllabes,
furent dissyllabes autrefois, quand on avait
encore la tradition de la prononciation primitive et
de la suppression de la consonne intérieure.

Fugir roman a été modifié en fuir français, qu'on
a long-temps prononcé fu-ir, et beaucoup plus tard
fuir.

Changement du p latin en b roman, et du b roman
en v français.

Ce changement qui s'opéra toujours dans l'intérieur
des mots que la langue romane emprunta à la langue
latine, et que la langue française conserva de la langue
XXVromane, fut soumis à des règles si exactes, à une
analogie si constante, qu'on est justement étonné de
ce qu'un pareil ordre de correspondance s'est établi
dans les temps où l'usage et l'euphonie dirigeaient
seulement les personnes qui parlaient le roman et
celles qui parlèrent ensuite le français 131.XXVI

Désinences communes aux substantifs et aux adjectifs
romans et français.

Dans la comparaison des langues de l'Europe latine,
on verra les désinences des substantifs et des
adjectifs français 132 qui ont dû être rapprochées non-seulement
du roman, mais encore des autres langues
de l'Europe latine.

Mais il y a un bien plus grand nombre de ces désinences
romanes qui sont restées dans la langue
française et qui n'ont pu entrer dans les tableaux
comparatifs 233, soit parce qu'elles appartiennent à peu
de mots, soit parce qu'elles ne se retrouvent pas assez
intégralement dans les autres langues.XXVII

Langue espagnole.

Les historiens espagnols n'ont transmis aucun fait
qui permette de fixer l'époque où la langue romane
s'établit au delà des Pyrénées.

Mais un monument atteste qu'elle était en usage
en Espagne et en Portugal dans le huitième siècle,
c'est l'ordonnance publiée en 772 ( — 734), par Alboacem,
fils de Mahomet-Alhamar, fils de Tarif 134.

Quoique les critiques aient jugé avec raison que la
chronique des Goths, imprimée dans les œuvres de
Luitprand, n'est pas de cet auteur 235, il me semble,
toutefois, que le passage que j'en ai rapporté 336, mérite
quelque considération, et qu'il concourt à prouver
l'existence ancienne de la langue valencienne et de
la langue catalane, quoiqu'on reconnaisse que cette
chronique a été rédigée dans un siècle postérieur
à celui où Luitprand a écrit.

Et si l'on se souvient que l'agiographe de sainte
Lobe, rapporte qu'un italien qui se trouvait en Allemagne,
comprit le langage d'un espagnol, par cela
seul qu'il était italien, eo quod italus erat, on ne
se refusera point à admettre l'opinion des philologues
XXIXqui font remonter au temps des Goths l'établissement
de la langue vulgaire espagnole.

Plus les monuments de cette langue sont anciens,
plus ils offrent de rapports d'identité avec la langue
romane. Ainsi, le mot tro, préposition romane, se
trouve encore dans cinq manuscrits du Fuero Juzgo,
au lieu de hasta 137 qui l'a remplacé depuis longtemps.

Dans les mots vinagre, desastre, l'e roman, se
trouve conservé, quoique l'e d'astre et de agre,
romans, ait été changé en o dans astro, agro, espagnols.

Je ne crains pas d'avancer que dans le Fuero juzgo
presque la moitié des mots sont entièrement romans,
et qu'une partie des autres le redeviendrait par le
seul retranchement de la voyelle finale euphonique,
ou par des modifications très-légères.

J'indiquerai bientôt les nombreux rapports de la
langue espagnole avec celle des troubadours. Pour
rendre ces rapports plus faciles à saisir, il importe
d'expliquer quelques-unes des modifications auxquelles
la langue romane primitive a été soumise.

o roman changé en ue espagnol.

Ce changement, qui a existé même dans la langue
des troubadours, est très-commun dans la langue espagnole 138
 ;XXXce n'est qu'un accident euphonique, et
peut-être on n'aurait pas dû regarder comme irréguliers,
des verbes qui, en quelques modes, ou en
quelques temps, prennent ue, au lieu de l'o primitif.

Il paraît qu'autrefois ue et o ne différaient pas dans
la prononciation, puisque l'ancien poëme du Cid
emploie muerte, fuerte, luen, fuent, comme assonantes,
avec carrion, campeador, amor, sol 239, etc.XXXI

i placé devant l'e dans l'intérieur des mots.

Les anciens monuments de la langue espagnole
contiennent plusieurs mots qui avaient conservé encore
leur forme romane et qui ensuite prirent ie, au
lieu d'e intérieur 140. Cette modification donna surtout
aux verbes une forme qui passe aujourd'hui pour une
anomalie, lorsqu'elle n'est appliquée qu'à certains
modes ou à certains temps.

al roman changé en o espagnol.

Le changement de l'l en u, et de l'auen o 241, a
aussi lieu dans la langue espagnole.XXXII

Ainsi altro a changé l'l en u, et de l'au d'autro
est venu otro 142.

Changement des consonnes placees devant l'l.

La langue espagnole change en l diverses consonnes,
quand elles se trouvent placées devant l.

Cl, en ll ; llamar, llave, etc.

Fl, en ll ; llama, etc.

Pl, en ll ; allanar, llaga, lleno, llover, etc.

f changé en h aspiré.

L'f placé au commencement des mots romans, fut
souvent changé en h aspiré 243 ; des ouvrages anciens
ont conservé la forme romane.

t changé en d.

Le t placé dans plusieurs mots romans fut quelquefois
changé en d 344 ; mais on rencontre souvent,
dans les anciens monuments, le t primitif.

v changé en b.

Le v fut quelquefois changé en b 445.XXXIII

Terminaison bre dans quelques substantifs espagnols.

Plusieurs substantifs espagnols qui d'abord avaient
été terminés en e, y substituèrent bre 146 ; ainsi,
d'ome vint hombre, etc.

Mais il est à remarquer que cette terminaison bre
ne se trouve guère dans les anciens auteurs ; aussi
a-t-on reconnu qu'en recopiant l'ouvrage manuscrit
de don Juan Manuel, intitulé, el conde lucanor, le
mot d'hombre avait été parfois substitué à l'ancien
mot ome 247.

Terminaisons des substantifs et des adjectifs romans
conservés par la langue espagnole.

Dans les substantifs et dans les adjectifs espagnols
autres que ceux qui prennent l'a féminin final, on
trouve les terminaisons romanes suivantes, qui seront
l'objet d'une comparaison spéciale avec les autres
langues.

Substantifs : Age, al, an, ar, art, ad, at, el, en, ent,
ment, er, es, il, in, it, ol, olp, on, ion, ont, or, ot, uc, ut.

Adjectifs : Al, an, ant, ar, el, ent, il, it, olz, on, ulz, un.

De nombreuses terminaisons de substantifs et d'adjectifs
espagnols ont aussi des rapports particuliers
XXXIVavec la langue des troubadours 148.XXXV

Patois d'Espagne.

On retrouve encore dans les patois de chaque pays
quelques vestiges de formes anciennes qui ont été
conservées par le peuple.

Ainsi, la langue valencienne se rapproche de la
langue romane plus encore que l'espagnol 149.

Il en est de même du patois de Mayorque 250.

Un savant espagnol, qui s'occupa beaucoup de la
recherche des anciens titres et des vieux manuscrits,
assure avoir trouvé dans les Asturies et dans la Navarre
des documents anciens dont l'idiome était semblable
à l'idiome catalan 351.

L'évêque d'Orenze, ayant été prié d'examiner le
langage vulgaire de la Galice et de vérifier s'il avait
quelque conformité avec le catalan, répondit que le
peuple, qui seul parle l'idiome vulgaire en Galice,
non-seulement emploie des noms, des Verbes et d'autres
XXXVIdictions entièrement identiques avec l'idiome
catalan, mais même des phrases entières 152.

Un écrivain, qui a traité à fond de la paléographie
espagnole, compare l'idiome des habitants de la Galice
à celui des habitants des Asturies et trouve qu'il
est le même 253. Selon lui, la manière de prononcer
constitue toute la différence.

Ce qui surprendra peut-être davantage, c'est de
voir l'idiome roman dominant encore comme vulgaire
dans le royaume de Grenade à une époque ou l'idiome
espagnol était déjà généralement en usage en
Castille et en d'autres parties de l'Espagne.

Vers la fin du treizième siècle, dans des disputes
dogmatiques qui eurent lieu entre les juifs du royaume
de Grenade et les naturels du pays d'une part et saint
Pierre Pascal de l'autre, celui-ci, quoique instruit et
versé dans l'idiome castillan, ainsi que le prouvent
ses ouvrages écrits en cet idiome, était obligé de se
servir de l'idiome catalan ; et la rédaction des conférences
fut faite en cette langue 354.XXXVII

Il importe donc de se faire une idée de cet idiome
catalan auquel se rapportaient plusieurs patois espagnols.

Langue catalane.

Le catalan est, de tous les idiomes qui appartiennent
à la langue romane, celui qui s'en rapproche le
plus, sans en excepter peut-être l'idiome des Vaudois 155.

Il est assez remarquable que les Pyrénées et les
XXXVIIIAlpes offrent ainsi parmi les peuples voisins qu'elles
séparent de la France, le langage qui a le plus de
rapport avec la langue romane.

Le catalan est depuis long-temps une langue fixée ;
elle a des grammaires, des dictionnaires. Un très-grand
nombre de livres catalans sont imprimés, et il en
existe un nombre bien plus considérable en manuscrit.

Accident singulier ! la différence la plus remarquable
qui existe entre la langue des troubadours et les
idiomes des Catalans et des Vaudois, c'est que ni
l'un ni l'autre n'a retenu la règle fondamentale qui,
par la présence ou l'absence de l's, désigne les sujets
ou les régimes, soit au singulier, soit au pluriel. Il
semble que cette règle n'ait pu franchir ni les Pyrénées,
ni les Alpes.

Mais un caractère de l'idiome catalan, c'est d'avoir
employé les affixes romans 156.

Je l'ai dit, et je crois devoir le répéter, le catalan
est un idiome régulier, soumis à des formes constantes ;
il mérite un rang honorable dans l'opinion des savants
XXXIXqui étudient le mécanisme des langues et les formes
qui les caractérisent.

Langue portugaise.

L'ordonnance de 734 qui prouve l'existence de la
langue romane en Espagne, sert aussi à prouver
qu'elle existait en Portugal, puisque Alboacem régnait
à Coïmbre.

S'il fallait s'en rapporter à l'assertion de quelques
philologues, le Portugal aurait droit de s'enorgueillir
d'un monument littéraire très-ancien.

Manuel de Faria y Souza, a publié 157 des fragments
d'un poëme relatif à l'invasion des Maures en Espagne,
et il a prétendu que le manuscrit fut trouvé lors
de la prise du château de Luzan défendu par les
Maures, sous le premier ou le second roi de Portugal.
Cet historien suppose à ce poëme une antiquité très-reculée,
et il semble croire qu'il fut composé lors du
fatal événement qui en a fourni le sujet.

Un examen approfondi du langage dans lequel les
fragments de ce poëme sont écrits ne permet pas de
lui assigner une haute antiquité ; on n'y remarque
point les signes qui caractérisent des monuments
littéraires portugais du douzième et du treizième siècles
où se retrouvent des formes romanes 258 qu'on
XLchercherait en vain dans les vers de ces fragments.

Mais la littérature portugaise possède d'anciens documents 159,
qui sont d'une époque plus reculée.

Il est à regretter que le manuscrit unique du roman
d'Amadis, composé par Vasco de Lobeira, ait
péri avec la bibliothèque du duc d'Arveiro, lors du
désastre de Lisbonne, en 1744.

Deux sonnets qu'on lit dans les œuvres d'Antonio
Ferreira, écrits en langage ancien, à l'imitation de celui
d'Amadis, offrent quelques formes romanes 260, et
sans doute l'Amadis portugais aurait fourni des exemples
curieux.

Le Cancioneiro de Resende ne renferme pas de
pièces anciennes ; ce recueil est très recherché, mais
c'est à cause de sa rareté ; son mérite est plus bibliographique
que littéraire.

Une collection précieuse qui m'a été très utile,
c'est le Cancioneiro manuscrit que possède la bibliothèque
du collège royal des Nobles de Lisbonne 361.
XLIJ'y ai trouvé, plus qu'en tout autre ouvrage portugais,
des vestiges de la langue romane, et des formes
identiques avec l'idiome des troubadours.

Je me bornerai maintenant à indiquer quelques-uns
des changements que la langue portugaise a fait subir
aux mots de la langue romane primitive.

Changement de l'au en ou, de l'oc en ou.

La langue portugaise changea souvent en o, l'a
qui précédait l'u 162, et l'oc fut changé en ou 263.XLII

Suppression de l'l dans l'intérieur et à la fin
des mots.

Cette suppression intérieure est très-commune en
portugais 1.64

L'l fut quelquefois supprimé à la fin des mots 265.

l intérieur changé en r.

Les mots qui avaient l'l intérieurement prirent un
r à la place 366.

m ajouté, comme consonne euphonique, à la fin
de quelques mots portugais.

La langue portugaise ajouta souvent l'm à la fin des
mots en e bref, en i.

La terminaison romane age reçut assez généralement
l'm final 467.XLIII

L'm fut de même ajouté souvent à si mi, assi, qui
devinrent sim, mim, assim, etc. 168.

m employé au lieu de l'n final des mots portugais.

La langue portugaise place souvent à la fin des
mots l'm pour l'n primitif 269 ; mais quand le mot, primitivement
terminé par l'n, est uni et confondu dans
les dérivés, il le reprend intérieurement. Ainsi, fim,
jardim, som, dom, etc, gardent l'n dans final, jardineiro,
sonoroso, donativo, etc.

n intérieur supprimé dans les mots portugais.

Plusieurs mots perdent l'n intérieur 370.

pl changé en ch.

Des mots commençant par pl, ont pris à la place
ch 471.XLIV

Changement du t en d.

La langue portugaise changea souvent, comme la
langue espagnole, le t final ou pénultième en d :
libertade, abbade, etC.

Divers autres changements de consonnes et de voyelles.

Rl se change en ll : farlar a produit fallar ; st en
ss : de nostro est venu nosso.

L's prend l'e devant plusieurs mots, tels que
espectaculo, estylo, etc. etc.

Je crois ne devoir pas m'arrêter davantage sur les
modifications que la langue portugaise a fait subir à
la langue romane primitive.

Désinences communes aux substantifs et aux adjectifs
romans et portugais.

Elles sont assez nombreuses 172, et il est à remarquer
que le portugais a employé l'h après l'l et l'n, et a
XLVeu des substantifs et des adjectifs terminés en lh et
nh, en y ajoutant la voyelle euphonique.XLVI

Langue italienne.

Plusieurs philologues ont prétendu que le peuple
de Rome et les habitants des campagnes de l'Italie
avaient, même pendant les beaux jours de la république
et de l'empire, un langage vulgaire autre que
la langue latine ; et que de ce langage se forma ensuite
l'idiome italien.

Si l'on se bornait à dire que, dans Rome et dans
les pays voisins où le latin était la langue publique,
des personnes peu instruites, et le peuple surtout,
défiguraient souvent cette langue, s'exprimaient d'une
manière insolite et incorrecte ; si l'on ajoutait que,
dans leur bouche, le latin ne fut plus qu'un langage
vulgaire et rustique, et qu'au lieu des mots propres,
des formes grammaticales, des tournures élégantes,
le peuple et les ignorants usaient souvent de mots
XLVIIgrossiers, de formes inusitées, de tournures vicieuses,
il ne serait pas convenable de contester de telles
assertions, soit parce que ces circonstances se rencontrent
dans tous les pays où il existe une langue
savante que le peuple ne saurait parler avec pureté,
soit parce que des preuves irrécusables démontrent
qu'elles ont particulièrement existé en Italie, dans
le temps même de la plus grande perfection de la
langue latine.

Mais si ces philologues ont voulu dire que, dans
le siècle d'Auguste, il existait à Rome, concurremment
avec la langue latine, un idiome vulgaire qui
a précédé et préparé la langue italienne, c'est-à-dire
un idiome particulier, qui faisait usage des articles,
des verbes auxiliaires, et qui avait les autres caractères
romans distinctifs, quand le latin n'employait
aucun de ces caractères spéciaux, les personnes les
moins impartiales seront forcées de convenir qu'aucune
preuve, que même aucun indice raisonnable ne
permet d'adopter ces assertions.

Et même les savants qui ont démontré que le
peuple de Rome et des campagnes parlait un latin
corrompu, se servait d'expressions, de termes insolites
ou inélégants, et de tournures triviales, n'ont-ils
pas fourni, par leurs propres recherches, une preuve
évidente qu'il n'existait pas à Rome un idiome particulier,
puisque ces termes, ces mots, quoique grossiers,
étaient toutefois employés selon l'esprit et
d'après les formes de la grammaire latine ?XLVIII

Parmi les doctes italiens qui ont examiné cette
question, je choisirai l'opinion du cardinal Bembo ;
elle me paraît une autorité aussi décisive qu'imposante.

Il dit très-judicieusement que, si un idiome vulgaire
et différent du latin avait été en usage parmi
le peuple, il serait bien extraordinaire qu'on n'en
retrouvât aucun vestige dans les nombreux monuments
de l'époque, surtout sur les anciens édifices
et dans les inscriptions sépulcrales 173.

Je ne serais pas étonné si l'on découvrait en Italie
quelque monument très-ancien de la langue vulgaire
XLIXdu pays pendant le moyen âge, c'est-à-dire de l'idiome
commun roman ; mais je suis forcé de dire que les
preuves fournies jusqu'à présent sont loin de démontrer
l'existence très ancienne d'un idiome qui différât
du latin par ces formes et ces particularités qui caractérisent
la langue romane.

Deux chants populaires nous ont été conservés par
l'histoire d'Italie. L'un fut composé en 871 pour exciter
l'intérêt public en faveur de Louis II, empereur,
qui avait été fait injustement prisonnier.

L'autre est le chant par lequel les soldats s'animaient
à la défense de Modêne, assiégée par les Hongrois
en 924.

Tous deux sont en vers latins 174. Ne faut-il pas
admettre que l'Italie n'avait pas alors une langue particulière
assez formée pour qu'elle servît à transmettre
an peuple les idées et les sentiments qui
devaient l'animer, puisqu'on composait en langue
latine les chants qui lui étaient adressés ?

L'ancienne langue des Osques, dont quelques mots
se retrouvent dans les fragments d'Ennius 275 et ailleurs,
Lparaît avoir eu un des caractères élémentaires qui
ont distingué la langue romane.

Cependant il n'est pas permis de méconnaître
l'existence ou l'introduction de la langue romane en
Italie, à l'époque très-ancienne où divers documents
nous offrent quelques vestiges, quoique rares et épars,
de cette langue. J'ai rapporté précédemment 176 des
témoignages irrécusables au sujet de l'emploi des articles ;
j'y ai joint d'autres preuves du même genre,
et j'ai recueilli des faits historiques qui les fortifient.

Une forte preuve de l'antiquité de la langue italienne
me semble résulter de l'existence des patois
qui sont encore en usage dans les différents pays
compris sous le nom de haute Italie.

L'identité des formes élémentaires permet de reconnaître
dans ces patois les témoins et les débris de
l'ancienne langue commune, de cette romane rustique
LIque chaque pays a modifiée successivement
pour en composer son langage particulier 177.

Ces patois ont avec la langue des troubadours encore
plus de rapports et de conformité que la langue
italienne 278.

D'après tous ces faits, sera-t-on surpris de ce que
plusieurs savants italiens ont pensé que leur langue
tirait son origine de la langue provençale ?LII

A l'appui de leur opinion, je pourrais citer des
locutions évidemment empruntées à la langue des
LIIItroubadours, et qui restées dans la langue italienne
ne sont plus en harmonie avec ses règles actuelles ;
LIVainsi, on trouve dans le dictionnaire de la Crusca :
SAL mi sia.

Sal, mot purement roman, est ainsi resté dans le
langage ordinaire italien 179.

De même on trouve dans les anciens auteurs italiens
des mots romans changés ensuite : dia pour di 280.

Mais je réserve de pareils détails pour le vocabulaire
où ils se trouveront à leur véritable place ; et
j'examine à présent les modifications qu'il faut reconnaître
dans la langue italienne pour apprécier plus
facilement les rapports de cette langue avec l'idiome
des troubadours.

Désinences italiennes en consonnes.

Un auteur estimé qui a écrit l'histoire de la langue
florentine atteste qu'autrefois 381 la plus grande partie
LVdes mots se terminait en consonnes ; il cite même
l'époque où les voyelles finales euphoniques furent
introduites dans le langage florentin.

Cette assertion s'accorde parfaitement avec l'état
des patois de la haute Italie, qui rejettent ces voyelles
finales, et terminent leurs mots par les mêmes consonnes
qui terminent les mots analogues de la laugue
romane.

Aussi est-il resté dans la langue italienne l'usage
de supprimer à volonté les voyelles finales des mots
dont la désinence est en l, m, n, r.

L'autorité de Salviati est si décisive qu'il suffit de
citer ce savant grammairien 182.

Dans ses observations sur le Décaméron de Bocace,
LVIil déclare que ce grand écrivain avait écrit decameron
sans l'e final, qui n'a été ajouté que tard 183.

Ben. Varchi, dans l'Ercolano, confirme la règle
qui permet la suppression des voyelles finales euphoniques,
mais il s'exprime en d'autres termes 284.

Dans le poëme de P. Bascapé, que j'aurai occasion
de citer dans le cours de l'ouvrage, l'e final ne se
trouve point aux substantifs en on 385, et manque souvent
à ceux qui sont terminés en x, comme pax,
lux, verax, etc., qui aujourd'hui prennent toujours
l'e final pace, luce, verace.LVII

au roman changé en o italien.

Les anciens auteurs italiens ont souvent employé
l'au primitif depuis changé en o 186.

i introduit devant l'e dans l'intérieur des mots
italiens.

Salvini, dans ses discours académiques, reconnaît
qu'anciennement les Toscans ne plaçaient pas l'i devant
l'e de tene, pensero, etc. 287.

Dans le poëme de P. Bascapé, on trouve cel au
lieu de cielo.

l roman changé en i italien.

Quoique l'l des mots romans, placé après b, c,
f, p, soit remplacé par l'i en italien, on trouve encore
dans plusieurs auteurs des exemples nombreux
qui prouvent qu'autrefois on employait la forme
primitive 388.LVIII

j roman changé en gi italien.

Plusieurs anciens auteurs ont encore employé le j
qui a depuis été remplacé par gi 189 .

Je pourrais indiquer divers autres changements
tels que l'os changé en oi, dans nos, vos, pos, qui
ont produit en italien noi, voi, poi ; les e retranchés
au devant des mots commençant par s, etc. etc. ; mais
les modifications que les mots italiens ont subies,
sont faciles à reconnaître, et sont même indiquées
dans plusieurs ouvrages.LIX

Qu'il me suffise de renvoyer 190 à la comparaison des
langues de l'Europe latine, où les désinences des
LXsubstantifs et adjectifs italiens non terminés en a féminin,
seront rapprochées des désinences de ceux
des autres langues.

Langue valaque ou moldave.

Pour déterminer si cet idiome mérite d'être compté
parmi les langues de l'Europe latine, il faut reconnaître
que, formé par la corruption de la langue
latine dans les pays de l'Europe orientale où des
colonies romaines s'étaient établies, il doit être examiné
à la fois et dans ses rapports et dans ses dissemblances
avec la langue romane formée par la même
cause dans l'occident de l'Europe.

Les rapports sont intimes ; les dissemblances sont
extrêmes.LXI

Voici les principaux rapports.

Dans l'idiome valaque se retrouve le principe
essentiel et fondamental de la langue romane qui a
retranché toutes les désinences par lesquelles la langue
latine désignait les cas des substantifs et des adjectifs 191.

Plusieurs inflexions des verbes valaques rejettent,
ainsi que les inflexions des verbes romans, la
LXIIvoyelle euphonique que des langues de l'Europe latine
ont ajoutée aux désinences romanes 192.

Les participes présents, les participes passés
qui sont les mêmes qu'en roman 293.

La conformité de plusieurs éléments de discours 394.

L'usage des auxiliaires être et avoir 495.LXIII

La réduction des verbes en trois conjugaisons
are, ere, ire.

Si ces rapports sont frappants, les dissemblances
sont plus frappantes encore.

Non-seulement les articles de la langue valaque
sont autres que ceux de la langue romane, mais encore
ils sont placés après le mot auquel ils se rapportent,
et y sont attachés comme affixes.

Quoique le substantif et l'adjectif soient primitivement
purs romans, la déclinaison les soumet à
des formes qui les modifient tellement, qu'il est difficile
de reconnaître le mot primitif 196.

Il en est de même de la plupart des pronoms.

Les augmentatifs ef les diminutifs sont exprimés
par des signes entièrement différents de ceux qui
sont employés pour désigner les augmentatifs et les
diminutifs dans les langues de l'Europe latine.

Les deux verbes axiliaires être et avoir et les
autres verbes, réguliers ou irréguliers, n'offrent guère
de rapports avec les verbes romans, et quelques formes
sont entièrement étrangères.LXIV

Dans les verbes romans, le futur est formé par
l'adjonction du présent de l'indicatif du verbe avoir
au présent de l'infinitif ; au contraire, dans les verbes
valaques il est désigné par le présent de l'indicatif
de l'auxiliaire vouloir, qui précède le présent de
l'infinitif.

Le passif des verbes valaques n'est point formé par
le moyen de l'auxiliaire être placé devant le participe
passé, comme dans toutes les langues de l'Europe
latine, mais la voix passive se forme par la réunion
du pronom personnel à la voix active. Ainsi
me laud signifie en valaque : je suis loué, etc. etc.

Cette forme n'est pas tout-à-fait étrangère à la
langue romane. Souvent le pronom se, placé au devant
de la voix active, produit l'effet d'un passif 197.

Plusieurs adverbes, prépositions et conjonctions
ont des rapports plus ou moins directs avec les adverbes,
prépositions et conjonctions de la langue romane 298,
et on reconnaît souvent leur forme composée ;
mais il en est d'autres qui n'offrent aucune
sorte d'analogie avec cette langue 399.LXV

Pour établir, avec tous les détails et tous les développements
convenables, le parallèle raisonné de
l'idiome valaque avec les langues de l'Europe latine,
il faudrait posséder des ouvrages valaques qui démontrassent
matériellement le long usage ainsi que les
formes antiques et progressives de cet idiome. Mais
un tel secours manque ; la Bible a été traduite et
imprimée très tard, et rien ne prouve que les livres
de liturgie, les catéchismes écrits en valaque, soient
d'une époque un peu reculée.

Je ne consignerai point ici le résultat des recherches
historiques à la faveur desquelles les philologues
reconnaîtraient comment a pu se former et se
conserver, en Valachie et en Moldavie, une langue
née de la corruption de la langue latine ; je me
borne à exposer l'opinion personnelle que j'ai acquise
par l'étude des faits historiques et par l'examen
approfondi des éléments caractéristiques de l'idiome
valaque.

Des colonies romaines placées dans les pays qui
composent aujourd'hui la Valachie et la Moldavie y
avaient porté la langue des Romains dès le deuxième
siècle de l'ère chrétienne.

Des peuples de diverse origine, et notamment les
Goths, occupèrent les mêmes pays, et se mêlèrent
aux anciens habitants ; les Goths 1100 y étaient établis,
lorsqu'ils embrassèrent la religion chrétienne ; ils eurent
LXVIdonc une nouvelle occasion de connaître la langue
latine, avant qu'ils fissent leurs irruptions en occident.

Par la cessation des rapports directs avec la métropole,
par le laps du temps qui altère presque partout
le langage, et surtout par l'influence inévitable
des idiomes des différentes nations qui environnaient
les descendants des colonies romaines, ou qui se confondaient
successivement avec eux, la langue latine
ne put que se corrompre et se modifier ; et il s'opéra
du côté de l'orient, mais avec d'autres résultats, le
même phénomène grammatical qui dans l'occident
produisit la langue romane primitive.

Soit par l'effet du hasard, soit par la force même
des choses, l'idiome valaque retint ou rencontra
quelques-uns des principes élémentaires, quelquesunes
des formes essentielles qui ont constitué, d'une
manière si précise et si analogique, les langues de
l'occident, mais il créa ou accepta un plus grand
nombre de principes et de formes qui établirent une
extrême dissemblance entre cet idiome et ceux de
l'Europe latine.

Il arriva alors pour l'idiome valaque ce qui serait
infailliblement arrivé pour chacune des langues de
l'Europe latine en occident, si, au lieu d'avoir eu
un type commun et primitif, elles s'étaient formées
isolément de la corruption de la langue latine, et
avaient suppléé des formes particulières, ou adopté
les formes accidentelles et diverses que l'influence
des idiomes voisins aurait pu fournir.LXVII

J'hésite d'autant moins à placer l'idiome valaque
parmi les langues de l'Europe latine, que s'il présente
de nombreuses dissemblances dans plusieurs des formes
grammaticales élémentaires, il en offre beaucoup
moins dans les mots. On aura reconnu que tous les
substantifs, adjectifs et verbes valaques que j'ai cités 1101,
sont identiques avec les mots romans qui expriment
la même idée.

Je terminerai ce discours préliminaire par une
réflexion. On s'étonnera peut-être de ce que j'ai
conservé, dans cet ouvrage, certaines dénominations
grammaticales, sans tenter de corriger les plus défectueuses ;
mais j'ai cru que, m'adressant à des lecteurs
de différents pays, j'aurais une difficulté de plus à
vaincre, si j'employais des expressions qu'il serait nécessaire
de définir, et je me suis asservi à l'usage 2102,
qui est d'une si grande autorité en pareille matière.LXVIII

11. Il reste le donatus provincialis et le traité de Raimond
Vidal, écrits l'un et l'autre dans la langue des troubadours.

Le premier divise la grammaire en huit parties : nom, pronom,
verbe, adverbe, participe, conjonction, préposition, interjection.

En définissant le substantif, il indique par quel signe les sujets
et les régimes doivent être distingués au singulier et au pluriel.

Dans l'énumération des pronoms, on ne trouve que les pronoms
personnels, les pronoms démonstratifs personnels et les
pronoms possessifs.

Le verbe, dit-il, est un mot qui sert à exprimer qu'on fait ou
qu'on souffre quelque chose. Les verbes romans se divisent en
cinq modes : indicatif, impératif, optatif, conjonctif et infinitif,
et en quatre conjugaisons. Des exemples indiquent la plupart des
inflexions des personnes pour les divers temps et pour chaque mode.

L'adverbe est ainsi nommé, parce qu'il doit être placé après
le verbe ; la conjonction, parce qu'elle unit un mot avec l'autre ;
elle est copulative, ordinative. assimilative, explétive, disjonctive,
rationnelle.

Cet ouvrage, qui ne nous est parvenu que très-incomplet, est
terminé par une sorte de dictionnaire de rimes.

Le traité de Raimond Vidal est écrit sans méthode, mais il
contient des règles, soit générales, soit particulières, qui ont
l'avantage d'être autorisées par la citation d'exemples pris dans
les poésies des troubadours ; même il les critique toutes les fois
qu'il pense qu'ils ont manqué aux règles.

Cet auteur divise les substantifs romans en cinq déclinaisons
sans les spécifier.

Il indique le signe qui doit distinguer les sujets et les régimes
au singulier et au pluriel, mais en termes qui seraient difficiles à
comprendre, si les exemples n'expliquaient le précepte.

Il entre dans beaucoup de détails à l'égard des personnes de
divers temps des verbes.

2(1) tableau a | caresma, legista | ab | gab, trab | alb | alb, balb | eb | pleb | erb | verb | ob | glob, clob | omb | plomb | orb | corb, orb | ac | sac, flac | aic | ebriaic, simoniaic | alc | falc, manescalc | anc | banc, franc | arc | marc, larc | asc | pasc, guasc | auc | trauc, rauc | ec | bec, cec | uec | luec, gruec | enc | brenc, arenc | erc | clerc, ausberc | esc | sirventesc, fresc | ic | amic, ric | oc | broc, badoc | olc | folc | onc | tronc, embronc | orc | porc, dorc | osc | bosc, losc | uc | duc, astruc | usc | brusc | aid | laid | ald | cald | and | mand, grand | ard | regard, tard | end | cuend | oind | coind | aud | baud | und | mund | e | merce, le | ebe | tebe | obe | cobe | arbe | carbe | erbe | serbe | ade | cade | unde | munde | orde | age | corage, salvage | ige | batige | onge | monge, conge | erge | verge | esge | domesge, foresge | atge | viatge | etge | fetge, metge | itge | litge | entge | dimentge | utge | jutge | uge | eruge | euge | greuge | enche | penche | orche | porche | able | diable, colpable | eble | feble | ible | inible, visible | oble | doble | acle | miracle, tabernacle | ecle | secle | icle | article | incle | vincle | oncle | ercle | cercle | ascle | mascle | iscle | giscle, siscle | oscle | uscle | muscle | ofle | girofle | egle | segle | eigle | aile | baile, graile | angle | aple | chaple | ample | emple | exemple, temple | imple | simple | ople | pople | eule | teule | ecme | flecme | eime | deime | alme | salme, balme | ome | home | arme | marme | erme | terme, erme | asme | blasme | esme | aesme | isme | regisme | ume | lume | egne | regne | igne | signe, digne | aine | domaine | umne | eune | leune | ayne | sayne | oyne | moyne | empe | tempe | abbe | fabre | ebre | lebre, febre | ibre | genibre, libre | ambre | cambre | embre | membre, setembre | ombre | nombre, encombre | obre | colobre | arbre | ercre | dimercre | ulcre | sepulcre | andre | blandre, gandre | endre | divendre, mendre | ofre | cofre | agre | magre, agre | egre | alegre | igre | tigre | ongre | congre | ogre | pologre, sogre | ire | jauzire, sufrire | aire | paire, faire | eire | preveire | oire | loire | uire | buire | enre | cenre, menre | olpre | solpre | aspre | espre | vespre | orre | sorre, orre | entre | ventre | ontre | encontre | ertre | tertre | ortre | tortre | astre | astre, filhastre | estre | maestre, senestre | istre | ministre | ostre | nostre, vostre | eutre | feutre | ivre | givre, delivre | oure | coure | ovre | covre | extre | dextre | eyre | veyre | aisse | fraisse | omte | comte | ente | cente | onte | conte | apte | apte, disapte | opte | dopte | oste | hoste | aute | malaute | eute | deute | exte | texte | egue | portegue, foregue | ergue | clergue | orgue | morgue | esque | evesque | ove | jove | aze | aize | auze | sauze | ef | sef | of | prof | erf | serf | uf | cuf | ag | maltrag, lag | ang | stang, estrang | aug | gaug | eg | freg, estreg | ig | fastig, maldig | eng | reng | elng | reing, seing | og | pog, rog | oing | poing | ong | perpong | ug | desdug, brug | ung | pung | uch | fruch, conduch | uech | fuech, muech | alh | miralh, badalh | ailh | brailh, mailh | anh | gazanh, estranh | elh | conselh, belh | enh | renh, luenh | ilh | yssilh, volpilh | eilh | greilh | inh | enginh, sinh | einh | seinh, sufreinh | oilh | foilh, broilh | olh | genolh, colh | onh | besonh, lonh | unh | punh | ai | mai, verai | bi | proverbi, cambi | ci | servici, silenci | di | studi, homicidi | ei | conrei, domnei | li | oli, evangeli | ni | capitani, strani | oi | joi, croi | pi | jaspi, principi | ri | adversari, contrari | ui | autrui | vi | diluvi, savi | zi | vizi, aizi | al | mal, criminal | el | fel, fedel | il | abril, sobtil | ol | rossinhol, fol | ul | mul, cogul | aul | badaul | am | fam, gram | alm | psalm, calm | em | gem, estrem | elm | erm | verm, ferm | im | razim, prim | om | pom, som | um | lum, flum | an | afan, certan | ain | estrain | arn | carn | en | terren, plen | ern | enfern, etern | in | matin, pelegrin | on | baston, bon | ion | devocion, jauzion | orn | sojorn, morn | un | grun, commun | o | pro | ap | cap, drap | amp | camp | aip | ayp | ep | cep, trep | erp | serp | ip | mancip, particip | op | galop, clop | olp | colp, volp | orp | dorp | up | estreup | aup | jaup | ar | altar, avar | er | plazer, ver | err | ferr | ier | lebrier, sobrier | ir | desir, consir | air | frair, vair | or | honor, senhor | ur | mur, segur | aur | aur, taur | yr | martyr | als | fals | as | vas, gras | ars | gars, escars | aus | laus, descaus | eps | estrueps | es | marques, espes | emps | temps | ens | sens, ascens | ers | vers, pers | is | paradis, gris | ais | pantais, savais | eis | peis, geis | obs | ops | orps | corps | os | tos, amoros | ols | pols | oms | coms | ors | secors, sors | us | refus, confus | eys | peys | at, fem | voluntat | at, masc | cat, delgat | ait | maltrait | alt | assalt, alt | ant | cant, mant | art, fem | part, art | art, masc | laupart, quart | ast | bast, cast | aut | pipaut, azaut | et | tozet, secret | ent | dent, content | ment | mandament, cauziment | ert | desert, cert | est | forest, manifest | it | marit, petit | eit | dreit, freit | ueit | enueit, nueit | int | retint, quint | ist | conquist, trist | uit | guit, fruit | ot | escot, glot | olt | grenolt, molt | ont | afront, pront | ort | sort, fort | ost | prebost, empost | ut, fem | salut, vertut | ut, masc | tribut, englut | iaut | bliaut | out | cout, vout | unt | punt | urt | furt | ust | fust, robust | yt | trayt | u | glu, dru | au | clau, suau | eu | deu, breu | iu | estiu, caitiu | ou | nou | ov | bov | alv | calv, salv | erv | nerv, serv | ix | nix, afix | ox | box, fox | ux | endux, grux | ay | lay, veray | ays | biays | ey | ley, rey | oy | joy, croy | uy | autruy | atz | solatz, latz | etz | pretz, vetz | itz | amairitz, ametitz | aitz | palaitz | eitz | enueitz | olz | dolz | otz | votz, crotz | oz | corroz, goz | uz | cruz, luz.

Les manuscrits des poésies des troubadours offrent de légères
différences d'orthographe dans les consonnes finales des substantifs
et des adjectifs.

L'l prend un autre l ou l'h : Consel, Bel, Ell, Elh, etc. etc.

L'n prend l'h ou le g : Gazan, Gazanh, Gazang ; Pon, Ponh,
Pong.

Le t se change en g, ou en ch, frut, frug, fruch

Al en aill, ailh : Trebal, treball, trebailh.

Uel, en oil, ueil : Orguel, orguoil, Orgueil.

Ut, uch, ug, en uit, uich, uig : Fruit, fruich, fruig.

De même on, onh, ong, en oin, oinh, oing ;
Et un, unh, ung, en uin, uinh, uing.

31. « In pago Milidunense, in villâ Cellas nominatâ… ipsam villam
cellas nominatam super Alvecun Sequanæ ubi Iona illam
ingreditur. »
Dipl. ch. etc. ad res fr. Spect., t. I, p. 43, an. 658, Child. I, n° XXVII.

42. « Villam Fontanas. »
Ib. Test. de 642, t. I, p. 191, n° CXIV.

53. « Loca quorum vocabula sunt Ferrerias, etc. »
Ib. t. I, p. 129, an. 628. Dagob. I, n° LXVII.

61. Hincmar, t. 2, p. 158.

72. « Omnes causas lui ubicunque prosequere. »
Marc. I, 21.

« Ipsius lui. »
App. ad Marc. XXIII.

« Si colonus ipsius lui esse debebat. »
App. ad Marc. XXIL

81. v. 2573. Thiu scare rief : monsoy, monsoy.
2593. Sie riefen andere warf : monsoy, monsoy.
2936. Mit michelere frothe hoben si
2937. Monsoy ! monsoy !
3343. Thie kristene riefen : monsoy ! monsoy !
4035. Thie kristen hoven : monsoy ! monsoy !
4036. Thie haithene ire zaichen sa
4037. Preciosa ! preciosa !
4430. Ise zaichem riefen sie sa
4431. Preciosa ! preciosa !

91. Ville qui avait titre de comté dans le Senonois, en Champagne,
aux confins de la Bourgogne, à sept ou huit lieues
d'Auxerre.

101. tableau substantifs | roman | français | musa, fortuna | muse, fortune | adjectifs | bella, bona | belle, bonne | verbes | ama, senta | aime, sente | servici, justici | service, justice | contrari | contraire | lo, co | le, ce

Et les pluriels des mots en as : Musas, bonas, muses, bonnes,
ainsi que les secondes personnes des verbes, quand elles sont en as :
Amas, sentas, aimes, sentes, etc. etc.

112. Outre les exemples nombreux qu'on trouvera dans le cours
de l'ouvrage, je citerai les suivants :

« Il estoit propre homs. »
Chron. de Fr., Rec. des hist. de Fr., t. V, p. 244.

« Ne voilliez eshalcier vostre corn. »
Trad. du ps. 74, ms. n° I.

« Et se j'en suis parjurs à escient. »
Le roi de Navarre, chans. XVII.

Là soit tun curage
Ferm sans être remué.
Everard, Hist. litt. de la Fr., t. XIII, p. 68.

121. Mais ne li os descovrir ma pensée.
Avugle sunt, de ce ne dout je mie.
Por ce vos pri d'amors douce semblanche.
Que je desir s'amour et s'acointance.
Come a cheli où je pens main et soir.
Le roi de Navarre, chans. LIII, LIV, LVII, LIX, LVII.

132. Car onques rien ne fis si à envis
Com vos laisser.
Le roi de Navarre, chans. LVI.

143. tableau roman | français | celestial, corporal | celestiel, corporel | mortal, natural | mortel, naturel | tal, qual | tel, quel

Dans l'ouvrage intitulé : « De l'état civil des personnes et de
la condition des terres dès les temps celtiques jusqu'à la rédaction
des coutumes, in-40 1786, t. 2, pag. 553, se trouve une charte de
franchise des villages de la Cluse et de la Chapelle-Mi-Joux,
donnée en 1324, où on lit :
« Francs et quittes de la main morte… et de tous debtz reals
et personals. »

151. tableau substantifs | roman | français | libertat, veritat | libertet, veritet | participes | amat, turbat | aimet, turbet

On trouvera des exemples nombreux, pag. 37 et suiv.

162. Voyez ci-après, pag. 43.

171. « Doneir almones. »
Serm. de S. Bernard, fol. 88.

« Emposerunt sur tuen alter. »
Trad. du ps. 50, ms. n° 1.

« Les tabernacles de très halt. »
Trad. des ps. 45, ms. n° 1.

« E li altre de l'altre part. »
Trad. du IIe livre des Rois, fol. 42.

« Kar nuls n'en est salfs. »
Trad. du ps. 55, ms. n° 1.

« Encuntre lur ydles e lur fals deus. »
Trad. du IIe livre des Rois, fol. 47.

« Seies eshalciet sur les ciels. »
Trad. du ps. 56, ms. n° 1.

« Maladie de gote qui le tenoit és genols. »
Villehardouin, p. 130.

« La terre d'oltre mer. »
Villehardouin, p. 8.

181. Qui pur haur n'el fist ne pur altre chose.
Lois de Guillaume le Conquérant, XVI.

Ni un chant qui ne peut plaire
Qu'aux aureilles du vulgaire.
P. Ronsard, t.1, p. 342.

Dans les ordonnances des Rois de France le mot thresaurier
est souvent employé. Voy. Tom. XV, pag. 119.

Au est resté dans thésauriser.

192. « Mel a la meie boche. »
Trad. du ps. 118, psaut. de Corbie.

203. « Si mist le fuec ou bors et en art grand part. »
Villehardouin, p. 165.

Je crois convenable d'avertir ici que la langue des troubadours
a admis des modifications qui ont ensuite appartenu spécialement
à d'autres langues ; et pour en donner quelques exemples, je
citerai : volh, foc, lonh, olh, oimai, pos, changés en vuelh,
voill, fuec, luenh, huelh, hueimai, pues, pois, etc. etc.

Le d, dans l'intérieur des mots, a été souvent modifié en z.

211. Voyez page 59, et suiv.

222. Ainsi de razor est venu razoir.

233. Voyez page 122 et suiv.

244. Du roman greu, adjectiu, viu, votiu, etc., bov, nov, ov,
serv, nerv, cerv, etc, sont venus en français grief, adjectif,
vif, votif, etc., boeuf, neuf, oeuf, serf, nerf, cerf, etc. ; mais
on dit serve, votive, vive, griève, etc. etc.

251. Il suffira de quelques citations.

Sur mel a la meie boche.
Trad. du ps. 118, psaut. de Corbie.

Deit doner le dener Saint Père.
Lois de Guillaume le Conquérant, XVIII.

En un altre leu.
Sermons de S. Bernard, fol. 88.

262. Roman : Fam, gran, man, nan, pan, refran, certan, human.
lontan, san, van, vilan, sanct, mant, carn, clar, par, affar,
vulgar, benfact, lact, etc. etc.

Français : Faim, grain, main, nain, pain, refrain, certain,
humain, lointain, sain, vain, vilain, saint, maint, chair, clair,
pair, affaire, vulgaire, bienfait, lait, etc. etc.

273. Tels que : An, ban, océan, paysan, roman, satan, tyran, etc.
Voy. pag. 33 et 109.

281. Roman : Ala, aram, agre, magre, agu, etc.
Français : Aile, airain, aigre, maigre, aigu, etc.

Et leur longue ague espée. »
Trad. du ps. 56. psaut. n° 1.

Touz jours me dit : amez, amez, amez.
Le roi de Navarre, chans. XXIX.

292. Trad. des ps. 109 et 114, psaut. de Corbie.

301. Les mots romans : Edificar, mesclar, publicar, glorificar,
sanctificar, mendicar, multiplicar, traucar, oblidar, mudar, cridar,
convidar, maridar, castigar, ligar, jogar, fizar, vezer, lauzar,
auzir, jauzir, etc. etc., se changèrent en : Édifier, mesler, publier,
sanctifier, mendier, multiplier, trouer, oublier, muer, crier,
convier, marier, chastier, lier, jouer, fier, voir, louer, ouir,
jouir, etc. etc.

311. tableau Latin | aperire | aprilis | capillus | capra | crepare | concipire | nepotem | capistrum | coprire | decipere | juniperus | opera | operari | pauper | percipire | recipere | recuperare | ripa | separare | sepelire | sapa | sapere | sapor | saporus | Roman | ubrir | abril | cabel | cabra | crebar | concebre | nebot | cabestre | cubrir | decebre | genibre | obra | obrar | paubre | percebre | recebre | recobrar | riba | sebrar | sebelir | saba | saber | sabor | saboros | Français | ouvrir | avril | cheveu | chèvre | crever | concevoir | neveu | chevestre | couvrir | décevoir | genievre | œuvre | ouvrer | pauvre | percevoir | recevoir | recouvrer | rive | sevrer | ensevelir | seve | savoir | saveur | savoureux

321. On trouvera dans les substantifs les désinences suivantes :
Age, al, an, ar, art, at, el, en, ent, ment, er, ier, es, il, in, it,
ol, olp, om, on, ion, ont, or, m, u, v, uc, ul, ut.

Dans les adjectifs : Al, an, and, anct, ar, at, el, ent, ert, il,
in, olz, on, ort, os, au, eu, iu, ou, ur.

332. En comparant les désinences caractéristiques des adjectifs dans
les diverses langues de l'Europe latine, je ne dirai rien des adjectifs
terminés en ble. Cette désinence est rare dans les adjectifs de
l'ancienne langue romane, et dans les vieux monuments des autres
langues de l'Europe latine ; elle n'est pas admise par le portugais
et par l'italien. Je n'en parlerai donc qu'en traitant des rapports
particuliers des langues qui l'ont adoptée.

Voici le tableau des principales désinences romanes que la
langue française a conservées, ou qu'elle n'a soumises qu'à de très-légères
modifications. Les mots suivants correspondent aux mots
romans du tableau, pag. V, etc. J'indique rarement dans les tableaux
particuliers les désinences qui entreront dans la comparaison
générale des langues de l'Europe latine.

tableau globe | plomb | verbe | corb | sac | banc | franc | marc | large | rauque | bec | luec | clerc | fresque | riche | broc | tronc | porc | chaud | command | regard | tard | monde | monge | manège | lige | juge | porche | diable | coupable | foible | visible | miracle | siècle | article | oncle | cercle | masle | muscle | girofle | angle | seigle | grêle | chaple | ample | exemple | simple | peuple | double | tuile | psaume | baume | home | terme | blasme | règne | signe | digne | domaine | ymne | moyne | tempe | lièvre | libre | septembre | membre | nombre | couleuvre | arbre | sépulcre | moindre | coffre | aigre | allègre | nègre | tigre | père | martire | cendre | souffre | aspre | vespre | ventre | encontre | tertre | desastre | maistre | ministre | nostre | feutre | givre | délivre | cuivre | dextre | comte | conte | apte | doute | texte | evesque | aise | suif | serf | rang | etang | etrange | seing | poing | feuille | besoin | loin | mai | vrai | proverbe | service | silence | etude | homicide | huile | capitaine | joie | jaspe | principe | adversaire | contraire | paradis | autrui | déluge | vice | faim | calme | ferme | raisin | pome | séjour | morne | commun | drap | camp | désir | frère | vair | mur | martyr | pas | gras | gars | los | deschaus | faux | marquis | temps | sens | vers | pers | gris | pouls | corps | secours | refus | confus | assaut | haut | chant | léopard | quart | bast | chaste | droit | forest | manifeste | nuit | triste | escot | prompt | sort | prévost | point | fort | robuste | glu | dieu | bref | chetif | bœuf | neuf | chauve | nerf | cerf | lay | biais | roi | palais | croix | courroux

341. Elle est rapportée dans l'introduction du tom. Ier du Choix
des poésies originales des troubadours
, pag. xi et xij.

352. Bibl. hisp. vetus, lib. VI, cap. XVI.

363. Introd. du tom. Ier, p. xvj.

371. Dans le texte imprimé, on lit : Entró al dia. Des manuscrits
portent : Fasta el dia ; d'autres : Ata. Il en est cinq dans lesquels
on lit : Tro al dia.
Fuero Juzgo, II, I, 24, not. 2.

381. Je crois convenable d'entrer dans quelques détails.

Substantifs : Poblo, morte, forza, torto, prova, dona, cor, etc.,
ont produit : Pueblo, muerte, fuerza, tuerto, prueba, dueña,
cuer, etc.

Adjectifs : Bono, novo, fort, moble, nostro, etc., sont devenus :
Bueno, nuevo, fuerte, mueble, nuestro, etc.

Verbes. Tels que : Fo, fora, foron, fossen, etc., rogo, demostra,
tolga, poda, demostra, poden, ont été changés en Fué,
fuera, fuéron, fuesen, etc., ruego, demuestra, tuelga, pueda, demuestra,
pueden.

Participes : De posto, morto, etc., on a fait : Puesto,
muerto, etc.

Conjonctions : Pos, depos, ont élé modifiés en Pues, despues.

Il m'a paru inutile d'indiquer les passages du Fuero Juzgo ou de
la Collection de poesias castellanas anteriores al siglo XV,
dans lesquels se trouvent les mots que je rapporte, surtout les
variantes du Fuero Juzgo.

392. « Por muchos versos de este poema se ve claramente la
pronunciacion que daban en aquellos tiempos á muchas voces
que en los de Berceo ya se pronunciaban de otra manera ; y asi
se ve con mucha frecuencia que las voces muerte, luen, nues,
fuent, etc, son asonantes de carrion, campeador, amor, sol, etc.,
en las cuales no solo el diptóngo ue se convertir siempre en o
sino que la última sílaba ó vocal se suprimia á veces en la escritura,
á veces en la pronunciacion. »
Sanchez, Coll. de poes. cast. ant. al sig XV, t.I1, p. 224.

401. Les exemples suivants sont tirés seulement du Fuero Juzgo,
et surtout des variantes.

Substantifs : Bisneto, tenebras, juramento, tempo, salvamento,
tormento, defendimento, medo, setembro, etc., au lieu de Bisnieto,
tinieblas, juramiento, tiempo, salvamiento, tormiento,
defendimiento, miedo, setiembre, etc.

Adjectifs : Aberto, encuberto, destro, etc., pour Abierto, encubierto,
diestro, etc.

Verbes : Acerto, adestra, atendo, perde, sento, adverte, encerren,
tendan, mentan, pour Acierto, adiestra, atiendo, pierde,
siento, advierte, encierren, tiendan, mientan.

Adverbes : Cegament, destrament, pour Oiegamente, diestramente.

412. Roman : Aur, causa, pausar, raubar, etc.

Espagnol : Oro, cosa, posar, robar, etc.

421. On trouve un fréquent emploi d'altro dans les Fueros
d'Oviedo, p. 97, 98, 99 et 101 du tome IV de la collection intitulée :
Noticias de las provincias vascongadas, par Llorente.

432. Hazer, hierro, hiel, higo, etc.

443. Abad, deidad, edad, etc.

454. Bogar, bolar, berruga, bermejo, etc.

461. Hambre, nombre, lumbre, etc., répondent en espagnol aux
mots romans : Fam, nom, lum, etc.

On trouve dans les anciens monuments espagnols, Fame, nome,
lume, etc.

472. Bouterwek, hist. de la litt. espag. liv. I, sect. I.

481. Voici le tableau des principales ; plusieurs ajoutent l'e ou
l'o final euphonique.

tableau quaresma | legista | cabo | albo | plebe | verbo | corvo | saco | flaco | banco | franco | marco | largo | pasco | frasco | seco | fresco | rico | loco | poco | tronco | porco | caduco | brusco | laido | caldo | mando | blando | dardo | tardo | mundo | fe | conde | herege | monge | porche | culpable | feble | visible | simple | moble | doble | pueble | mueble | fraile | aire | fraire | ome | peine | liebre | fiebre | gengibre | setiembre | cobre | cofre | vinagre | alegre | desastre | maestre | azufre | conte | oste | mondo | diablo | siglo | amplo | templo | exemplo | carbunclo | masclo | enfermo | signo | digno | himno | reyno | fabro | libro | sepulcro | agro | milagro | magro | miembro | ministro | malato | apto | cuento | texto | astro | fieltro | cabestro | siniestro | nuestro | freixo | sabio | silencio | remedio | evangelio | olio | imperio | contrario | diluvio | melle | felle | hilo | dolo | hambre | salmo | extremo | yelmo | diezmo | racimo | primo | infirmo | pomo | lumbre | carne | lleno | infierno | eterno | peregrino | contorno | pro | capo | campo | cepo | sierpe | tipo | galope | colpe | estribo | vero | hierro | vitriero | martir | suspiro | oro | tovo | muro | seguro | vaso | graso | falso | guarzo | senso | incenso | verso | diverso | lis | pais | paradiso | amoroso | pulso | responso | curso | uso | confuso | pacto | tacto | salto | asalto | canto | rapto | parto | quarto | basto | gasto | decreto | secreto | desierto | cierto | digesto | manifesto | dreito | quinto | cristo | triste | fruto | escote | insulto | fronte | pronto | preboste | tributo | astuto | punto | furto | gusto | robusto | nao | llave | suave | breve | cautivo | salvo | calvo | novo | nervo | servo | mayo | rayo | ley | rey | paz | solaz | imperatriz | dulz | voz | cruz

491. On en voit dans l'Oraison Dominicale en langage valencien,
imprimée dans le Mithridates d'Adelung, t. 2, p. 554, diverses
preuves assez remarquables :

Cel, sanctificad, nom, voluntad, pa, mal, perdonam, com,
sans voyelle euphonique finale, teu, nostre, pronoms romans,
etc.

502. Dans l'Oraison Dominicale en langage de Mayorque ibid., on
trouve pareillement sanctificat, nom, voluntad, cel, com, perdonam,
sans voyelle euphonique finale, et les pronoms nos altres,
tot, etc.

513. Real academia de Barcelona, t. I, part. 2, p. 628.

521. « Abbia observado, no solo nombres y verbos y otras dicciones
totalmente univocas col el idioma de Cathaluña, si no tambien
algunas clausulas enteras. »
Real acad. de Barc. p. 613.

532. Terreros, paleogr. p. 208 et 210.

543. Titol primer qui comença la questio sobra la lei de Moyses :
« Senyer En christiá, prech vos que us placia a mi de respondre
sobra una questio de la qual desig hoyr vostra resposta segons
fé christiana, etc. »
Real acad. de Barc. p. 615.

551. Voici quelques-unes des légères modifications qui établissent
des nuances entre la langue romane et l'idiome catalan.

L'article pluriel féminin las, les substantifs et adjectifs féminins
en as, changent as en es, quoique les singuliers gardent l'a primitif.

Les substantifs et les adjectifs terminés en an, en, in, un roman,
prennent la lettre finale euphonique y : Ann, affan, estran, sen,
engin, llun, se changent en Anny, affany, estrany, seny, enginy,
lluny.

Quelquefois cet y s'incorpore dans les mots mêmes, comme
dans Menys.

L'y est aussi employé, mais rarement, pour et, ainsi qu'en espagnol.

L'e se change quelquefois en i : Propres, propris ; et cette modification
s'applique même aux participes en ent, et on dit : Dormint,
servint, fugint, dans les verbes en ir, et premint, etc.,
dans les verbes en er ou re.

Il arrive que l's se change en x : Axi, puix ; ai en e, l'l en ll
au commencement et à la fin des mots Aquell, ull, lloch, lluny, etc.

L'u final se joint à quelques inflexions des verbes ; je ne crois
pas nécessaire d'entrer à cet égard dans des détails minutieux.

561. En voici la preuve tirée des poësies d'Ausias March :

m. Tal delit sent que no m cuyt ser al mon. (c. 1.)
Mostra m la llum de vera esperança. (c. 3.)

t. No solament los leigs qui t venen contra, (c. esp.)

s. Qui per montar ab be que no sm pot perdre. (c. 21.)

ns. Be ns mostra Deu lo mon que vol finir, (c. m. 5.)

us. Tot mon parlar als qui no us auran vista. (c. 11.)

571. Europa portuguesa, t. III, p. 379.

582. Telles que les articles el, lo, la, etc., les pronoms ma,
sa, etc.

591. Voyez l'ouvrage intitulé : Elucidario das palavras, termos
e frases que em Portugal antiguamente se usárão, etc., por Fr.
Joaq. de Santa Rosa de Viterbo. Lisboa 1798.et 1799 ; % vol. fol.

602. Telles que el employé comme pronom personnel, sas comme
pronom possessif, etc.

613. Le chevalier Charles Stuart, ambassadeur d'Angleterre en
France, avait fait prendre une copie de ce manuscrit pendant
son séjour à Lisbonne. Il a bien voulu me le communiquer, et
il m'a autorisé à en prendre des extraits.

L'idiome de ce Cancioneiro est portugais gallicien, qui, pour
me servir des expressions de la note placée en tête de la copie :
« Se falou na provincia d'entre Douro e Minho, nos premieros seculos
da monarquia e qual se usou muito na poesia entre nós e
os Gallegos e Casthelhanos, ainda em tempos, em que o dialecto
portuguez em geral se hia polindo e separando do Galliziano extreme,
que no seculo X et XI se fallava em toda a Galliza e Portugal
ate Coimbra. »

La copie que possède le ch. Stuart est terminée par ces mots :
« Copiado e conferido por mim Bernardo Jozè de Figueiredo e
Silva, com faculdade regia para autlenticar documentos de letra
antiga. Lisboa 19 de mayo 1810. »
Bernado Jozè de Figdo e Sa.

621. Auro, auvir, autro, ausar, pauco, causa, autòno, repauso,
ont produit : Ouro, ouvir, outro, ousar, pouco, cousa, outòno,
repouso.

632. Doctor, doctrina, etc., devinrent doutor, doutrina, etc.

641. De Malo, celo, filo, velo, dolente, salude, soler, vigilar, etc.,
vinrent Mao, ceo, fio, veo, doente, saude, soer, vigiar, etc.

652. Avol, pol, etc., furent changés en Avò, pò, etc., et cet
accent (') désigna la suppression de la consonne finale.

663. Noble, doble, blanco, playa, placa, esclavo, plazer, planto,
emplegar, flaco, simpleza, doblar, exemplo, etc., produisirent :
Nobre, dobre, branco, praya, praca, escravo, prazer, pranto,
empregar, fraco, simpreza, dobrar, exempro, etc.

674. On trouvera dans le cours de l'ouvrage des preuves que
parfois les terminaisons romanes ont été conservées par divers
auteurs.

681. Barros emploie souvent assi pour assim.

692. Fim, jardim, latim, som, um, etc. etc.

703. Pano, capellano, mano, rana, lana, grano, pleno, arena,
vena, mensa, cenar, vanitade, luna, etc., produisirent : Pao, capellao,
mao, rao, lao, grao, cheo, area, vea, mesa, cear, vaitade,
lua, etc.

714. De Plantar, plano, pleno, plaga, plorar, plover, plumbar,
plumbo, etc., vinrent : Chantar, chao, cheo, chorar, chover,
chumbar, chumbo, etc.

721. On trouvera dans le cours de l'ouvrage la comparaison des
désinences suivantes. Pour les substantifs :

Age, al, am, ar, ad, el, em, er, es, il, im, ol, om, und,
ou, ul ;

Et pour les adjectifs : Al, am, ar, el, il, un.

Voici l'indication des principales désinences qui, soit conservées
intégralement, soit soumises à une légère modification, correspondent
aux désinences romanes.

tableau systema | saldo | domingo | trabalho | feel | legista | mando | amplo | malhe | abril | guapo | fardo | templo | talho | subtil | campo | balbo | tardo | exemple | coaselho | sol | serpe | plèbe | bando | psalmo | velho | mulo | galope | globo | mundo | termo | olho | golpe | verbe | ermo | folho | enxame | estrepe | rombo | reino | banho | ramo | chombo | salvage | signo | estanho | palino | alur | corvo | monje | hymno | estranho | calmo | avaro | dobre | membre | desenho | remo | prazer | sacco | nobre | setembro | engenho | extremo | vero | fraco | milagre | sepulcro | lenho | elmo | ferre | rosaico | segre | agro | punho | verme | barbeiro | banco | baile | magro | junho | firme | honor | franco | conde | cougro | racimo | senhor | marco | orne | sogro | pai | primo | muro | largo | lame | encontre | maio | pomo | seguro | frasco | lebre | feltro | baio | lume | ouro | rouco | febre | astro | proverbio | fumo | touro | beico | gengibre | destro | cambio | martyr | cego | libre | ministre | lei | affano | fresco | cobre | sinistro | necio | soberano | vaso | amigo | cofre | cent | evangelho | carne | crasso | rico | alegre | apto | capitão | terrenho | esparso | fogo | tigre | texto | principîo | pleno | escasse | tronco | maestre | ordinario | inferno | descalço | porco | semestre | lago | contrario | etemo | marquez | bosque | ventre | mago | diluvio | peregrino | espesso | tosquo | padre | sabio | boto | encenso | duque | oste | jogo | morno | verso | brasco | bronze | jugo | mal | torno | diverso | paraiso | ingrate | deserto | forto | cativo | luxo | riso | assaito | certo | preboste | influxo | noioso | alto | testo | imposto | nove | amoroso | canto | manifeste | tribut | calvo | pay | falso | tanto | marido | statuto | salvo | rayo | pulso | parte | apetite | punto | nervo | rey | dorso | arte | direito | furto | servo | grey | urso | quarto | meito | fuste | uso | basto | triste | robuste | graxo | paz | abuso | casto | froto | uetv | sexo | imperatriz | confoso | discreto | escote | nao | prefixo | noz | dente | clave | fixo | voz | gato | contento | prompto | suave | prolixo | gozo | grato | mandament | sorte | breve | flux | lux

731. Che se ella stata fosse a quelle stagioni, se ne vederebbe
alcuna memoria negli antichi edificii et nelle : sepolture, si come
se ne vedono molte della latina e della greca. Che, come ciascuno
di noi sa, infiniti sassi sono in Roma, servati dal tempo infino a
questo di, scritti con latine voci et alquanti con greche, ma con
volgari non niuno, e mostranvisi a riguardanti in ogni parte
et in ogni via titoli di vilissime persone in pietre senza niuna
dignità scritti e con voci nelle regole della lingua et della scrittura
peccanti, si come il volgo, alle volte quando parla e quando
scrive, fa, nondimeno tutti o greci o latini. Che se la volgar lingua
a que' tempi stata fosse, posto che ella fosse stata più nel volgo,
come que' tali dicono, che nel senato o ne' grandi huomini, impossibile
tuttavia pure sarebbe che, almeno tra queste basse e
vili memorie che io dico, non se ne vedesse qualche segno. Oltra
che ne' libri ancora si sarebbe ella, come che sia, trapelata et
passata infino a noi ; che non è lingua alcuna, in alcuna parte del
mondo, dove lo scrivere sia in usanza, con laquale o versi o prosa
non si compongano et molto o poco non si scriva, solo che ella
acconcia sia alla scrittura, come si vede che è questa.
Bembo, della volgar lingua, lib. I.

741. Muratori diss. XL.

752. Les Osques disaient :

Cœl, famul, debil, gau, mi, sos, sas, mots dont la forme est
entièrement romane, pour les mots latins, Cœlum, famulus,
debilis, gaudium, mihi, suos, suas *.

Mais comme cette langue portait le retranchement des désinences
plus loin que la langue romane, et disait Pol, volup, do,
pour Pollucem, voluptatem, domum, latins, et que d'ailleurs rien
ne permet de supposer qu'elle ait employé les articles, les
verbes auxiliaires, etc., il n'est guère permis de supposer que
cette langue ait influé sur la formation de la langue commune
romane.

* Mém. de l'acad. des Inscr. et Bell.-Lettr., t. XXIV, p. 599.
Ennii fragmenta, passif.

761. Éléments de la grammaire romane avant l'an 1000, pages
43, 44.

Choix des poésies originales des troubadours, t.1, introduction
pag. xiv, xvj et xvij.

On pourrait ajouter d'autres autorités aux diverses preuves que
j'ai rapportées.

771. Lisez, à ce sujet, les savantes dissertations de M. le comte
Perticari dans l'ouvrage intitulé : Proposta di alcune correzioni
ed aggiunte al vocabolario della crusca
.

782. Denina, dans ses Observations sur les dialectes d'Italie a,
dit : « Notre patois, lombard, milanais et piémontais, n'ayant pas
retenu la terminaison en o et en i du toscan, etc. »

Dans l'appendice, placé à la fin de ce volume, on trouvera les
exemples de chaque patois de la haute Italie ; et ces preuves incontestables
de leurs rapports plus intimes avec la langue romane
primitive, ne seront peut-être pas sans intérêt.

Qu'on me permette d'indiquer ici rapidement les principaux de
ces patois.

Le ferrabais est un de ceux qui ont conservé plus intégralement
les formes romanes, sans y mêler beaucoup de formes particulières
ou étrangères.

Le bolonais, au contraire, use souvent de contractions,
d'aphérèses et d'apocopes b.

Le patois milanais offre la particularité très-remarquable d'employer
em pour la première personne du pluriel d'aver au présent
de l'indicatif ; il a er final dans plusieurs mots, au lieu de re a
et supprime l'r final du présent de l'infinitif b.

Il termine souvent en aa, en ii, en uu c des substantifs et des
participes primitivement en at, en it, en ut.

Il emploie quelques contractions et mutations de consonnes et
se sert, surtout alors, de t et s affixes pour te, se.

Le bergamasque a conservé beaucoup de formes romanes, et
entre autres l'inflexion st de la seconde personne des parfaits
simples de l'indicatif au singulier d.

Il supprime ordinairement l'n dans les désinences en ment, et
l'r final du présent des infinitifs.

Il change l'e roman en o e.

Le patois d'engaddine f a beaucoup conservé des formes romanes
essentielles qu'on reconnaît aisément à travers les modifications
qu'il a subies. Ainsi il dit ai pour e a ; il ajoute souvent
le g à la fin des mots b.

C'est de tous les patois celui qui a conservé plus spécialement
les affixes.

Il est à remarquer qu'il a conservé l'article pluriel las, par la
raison que les pluriels féminins des substantifs et des adjectifs ont
aussi la terminaison romane en as.

La seconde personne du singulier du verbe esser, au présent
de l'indicatif, est en aist, qui représente l'est roman, et l'inflexion
de la troisième personne du prétérit de l'indicatif au singulier,
est en et, comme en roman, dans les verbes en ar.

Pour le patois piémontais, il me suffira de renvoyer à la grammaire
publiée par le docteur Pipin c.

Une singularité de ce patois, c'est qu'il n'a point de prétérit
simple ni dans les verbes auxiliaires, ni dans les verbes soit réguliers,
soit irréguliers.

Le patois sarde a conservé plusieurs formes romanes, et entre
autres des finales en consonne.

Un auteur a publié un ouvrage sur ce patois d.

Celui du frioul a aussi divers caractères romans, et j'aurai
occasion d'en citer des exemples.

a. Mém. de l'Acad. de Berlin, an. 1797.

b. Diavl, prgar, tgni, kier, pr, qsi, etc., pour Diavol, pregar, tegni,
lezier, per, quasi, etc.
Il termine en a, i, u, des noms qui devraient l'être en at, it, ut.

a. Sepolcher, noster, etc., au lieu de sepolchre, nostre, etc.

b. Ausà, vedè, dì, etc., pour Ausar, veder, dir.

c. Soldaa, veritaa, peccaa, lavaa, passaa, servii, gradii, avuu, sconduu,
poduu, etc. etc.

d. Fust, amest, etc.

e. Ainsi, au lieu des articles el, del, il dit ol, dol.

f. J'aurais pu indiquer beaucoup d'autres patois du pays des Grisons, de
Vaud, et d'autres contrées de la Suisse, et établir des conjectures qui permettraient
de croire à l'ancienneté de ces patois : je me suis borné à citer celui
qui, fournissant une bible, traduite depuis long-temps, permet de donner
des exemples incontestables.

Le voisinage, et même le mélange de la langue allemande, ont influé surtout
sur la prononciation du patois d'Engaddine. Ainsi canta, cassador, etc. etc.
se prononcent et s'écrivent tschantscha, tschasschador, etc. etc.

Voyez, sur les patois romans de la Suisse, l'ouvrage intitulé : Die Landessprachen
der schweiz oder schweizerische dialektologie
, etc., von
Franz Joseph Stalder, pag. 349 et suiv.

a. Mai, tai, quai, testamaing, aist, quaist, trais, pour Me, te, que,
testament, est, quest, tres, etc.

b. Eug, filg, volg, haig, saig, etc., pour Eu, fil, vol, bai, saig, etc.

c. Gramatica piemontese del medico Maurizio Pipino.
Torino, 1783.

Quoique dans cette grammaire l'article roman lo ne soit pas indiqué comme
existant encore, on le retrouve dans une pièce de l'an 1321, placée à la fin
du livre ; on y lit, page 136 : A lo nom.

d. Saggio d'un opera, intitulata : Il ripulimento della lingua Sarda, lavorato
sopra la sua analogia colle due matrici lingue, la greca e la latina, etc.,
scritta da Mat. Madao, Cagliari 1782.

791. Voyez Gramm. rom., chap. II.

802. Jacopone da Todi, lib. III, oda 22.

813. Terminavano que' nostri antichi la maggior parte delle parole
con le lettere consonanti, si corne poco fa poteste comprendere
nelle antichissime voci etrusche raccontateci dal Giambullari ;
e i Siciliani, per l'opposito, le finivano con le vocali, come apertamente
vedere si può in molti vocaboli siciliani che si riconoscono
ancora in que' primi compositori. Dicono adunque che Lucio,
considerando la nostra pronunzia, e la Siciliana, e vedendo che la
durezza delle consonanti offendeva tanto l'orecchio quanto per
voi medesimo conoscete per le rime de' Provenzali, cominciò,
per addolcire e mitigare quella asprezza, non a pigliare le voci de
forestieri, ma ad aggiungere le vocali nella fine di tutte le nostre.
Il che, se bene per allora non piacque molto se non a pochi, dopo
la morte nientedimeno di esso Lucio, conoscendo si manifestamente
la suavità e la dolcezza di tale pronunzia, cominciarono i
Toscani a seguire la regola detta ; e non solamente nelle composizioni
rimate, ma nelle prose ancora e nel favellare ordinario dell'
uno a l'altro ; di maniera che, addolcite frà poco tempo, le parole
aspre de' nostri antichi, et abbandonato quel dire incolto, si condussero
appoco appoco a quella dolcezza che nel Petrarca avete
sentita.

Origine della lingua fiorentina, altrimenti il Gello di M. Pierfrancesco
Giambullari academico fiorentino, Fiorenza, 1549.

821. Lion. Salviati : Degli avertimenti della lingua sopra il Decamerone,
t. I, p. 212 ; il y explique les conditions auxquelles il est
permis de supprimer la voyelle finale euphonique des désinences
en l, m, n, r.

831. Quanto al nome decameron, egli si legge tredeci volte nel
libro de Manni e sempre nella stessa guisa decameron, si que la n
è sempre l'ultima lettera della detta parola e cosi l'hanno quasi
tutte le copie, che più delP altre vestigia serbano d'antichità. Per
la quai cosa si puo tener per fermo che il vocabolo decameroe
che, ne' libri stampati ed in alcuni scritti si legge, fermamente sia,
senza fallo, moderna manifattura.
lion. Salv. ib. p. 37.

842. Non solo tutti i verbi ma tutte le persone di tutti i verbi
finiscono ordinariamente nella lingua toscana, in alcuna delle
vocali, quando si pronunziano intere, ma l'uso gli profferisce
molte volte mozzi o tagliati….

Avertite ancora voi che i volgari, quando vogliono o mette lor
conto, possono infinite volte levare le vocali delle fini delle parole,
e far le terminare in consonanti. Varchi. Ercolano, p. 336 et 441.

853. Non seulement dans les fragments rapportés par Tiraboschi,
stor. della lett. ital., t. III, mais aussi dans des fragments plus
considérables dont j'ai obtenu une copie.

861. Dans Guitt. d'Arezzo, on trouve souvent : Auro, paraula ;
dans Pétrarque : Auro, tesauro ; dans Barberini, doc. d'am., on
lit : « L'au loro l'abbiam noi convertito in o. »
Tav. de' doc. d'am. v° Robbadori.

872. Ed ognun sa che anticamente i Toscani, alla provenzale,
soleano, senza il toscano dittongo, dire tene, pensero e simili.
Salvini, disc. acad. 95, t. II, p. 419.

883. Ainsi on lit dans Barberini, doc. d'am., Blasmo, flor,
doplo, clama, clarezza ; dans Guittone d'Arezzo, Clarire ; dans
Brunetto Latini et dans Boccace, Templo, esemplo, etc. etc.

891. Juramento, judice, judicio, dans Fr. Saccheti, nov. e op. div.

Jorno, dans le bon texte de Guit. d'Arezzo.

On lit dans les notes, pag. 180 : « Se pure non si voglia dire
forse con maggior probabilità que queste voci sono prese di peso
dal provenzale. »

Qu'il me soit permis de faire au sujet de la langue italienne
une remarque applicable à toutes les autres langues de l'Europe
latine.

Si je suis parvenu à constater plusieurs rapports intimes, plusieurs
identités frappantes qui ont existé entre ces langues, je l'ai
dû souvent au hasard heureux qui m'a fait connaître d'anciens
manuscrits ou quelques éditions de certains auteurs dans lesquelles
les locutions, les formes antiques avaient été plus évidemment
conservées.

Il est très-vraisemblable que de nombreuses preuves de la conformité
primitive de ces idiomes ont été perdues par la destruction
des manuscrits, par les corrections des copistes ou des imprimeurs.

Je dirai plus ; je ne doute pas qu'un grand nombre de preuves
n'aient échappé à mes recherches, et ne puissent être encore découvertes
par le zèle des savants qui auront à vérifier mes observations.

901. On trouvera dans les substantifs les désinences suivantes :
al, an, ar, el, en, er, il, in, ol, om, on, ion, or, ul.

Dans les adjectifs : Al, an, ar, el, il, in, on, un.

Le tableau suivant contient l'indication des principales désinences
romanes que la langue italienne a conservées ou n'a modifiées
qu'en y joignant la lettre finale euphonique.

tableau aringo | ginepre | ministro | agio | terreno | quaresima | fresco | settembre | nostro | pieno | legista | amico | acre | vestro | mal | inferno | ricco | tigre | feltro | criminal | eterno | gabbo | broco | ventre | destro | fele | matino | albo | solco | conte | atto | fidel | pelegrino | balbo | tronco | oste | malato | abril | bastone | plebe | bronco | salce | sottil | bono | verbo | porco | sevo | ruscinuolo | devozione | globo | bosco | amplo | servo | folle | soggiorno | piombo | losco | exemple | mulo | commune | corbo | duque | templo | orbo | brusco | salmo | proverbio | pro | marmo | cambio | fame | sacco | laido | ermo | servizio | gramo | capo | fïacco | caldo | biasmo | silencio | drapo | ebriaco | bando | regno | studio | extremo | campo | simoniaco | grande | segno | homicidio | elmo | ceppo | falco | sguardo | inno | olio | verme | serpe | manescalco | tardo | libro | evangelio | ferme | mancipio | banco | nudo | membro | capitano | primo | participio | franco | mundo | sepolcro | strano | pomo | galoppo | marco | macro | crojo | sommo | colpo | largo | fè | allegro | principio | lume | pasco | image | aspro | adversario | fiume | altare | ranco | visible | vespro | altrui | avaro | beco | ome | astro | diluvio | afanno | piacere | cieco | febre | figliastro | sabio | certano | vero | loco | celebre | maestro | vizio | carne | ferro | cavaliere | scalzo | delicato | mandamento | preposto | bove | leggiere | marchese | assalto | deserto | imposto | calvo | desiro | spesso | alto | certo | solute | salvo | consiro | senso | parte | foresto | virtute | nervo | honore | incenso | manifesto | tributo | segnore | verso | canto | marito | punto | muro | perso | manto | dritto | furto | afixo | sicuro | paradiso | leopardo | quinto | fusto | bosso | griso | quarto | conquisto | robusto | toro | amoroso | tristo | martir | polso | basto | frutto | gru | crolo | corso | casto | scotto | clave | falso | uso | tozzetio | molto | soave | prezzo | vaso | confuso | secreto | afronto | breve | palazzo | grasso | dente | sorte | cattivo | gozzo | scarso | gato | contento | forte | novo

* L'italien fait subir aux mots romans terminés en o et en r des modifications qui ne peuvent
trouver ici leur place.

911.

Spécimen d'un recueil de substantifs valaques classés
par assonances*.

tableau

Je crois inutile de recueillir les substantifs féminins dont la
terminaison est en a, comme en langue romane, tels que tierra,
vaca, septemana, doamna, credenca, etc.

Adjectifs valaques et romans

tableau

* Il serait facile d'en composer un dictionnaire entier. Je n'ai rassemblé
que les substantifs et les adjectifs cités dans les exemples que fournit le petit
ouvrage intitulé : Elementa lingæ daco-romanæ sive valachicæ…. Pet
Geor. Sinkay. Budæ, 1805, 12°.

921. Je me borne aux exemples suivants des premières personnes
du présent de l'indicatif des verbes :

En are.

tableau

En ere.

tableau

932.

En are. En ere. En ire.

tableau

943. Mai pour terme de comparaison ; l'article indéfini un, l'adjectif
tot, les pronoms io, jeu, tu, iel, lui, noi, voi, lor, meu,
amei, anoastre, avoastre, acest, cel, acel.

954. Le premier de ces auxiliaires en valaque est dérivé du verbe
fuo dans tous les temps et dans tous les modes, à l'exception du
présent et de l'imparfait de l'indicatif.

Dans le second avere, on distingue entre autres avem, première
personne du présent de l'indicatif roman au pluriel havend,
et avut, participes présent et passé romans.

961. Ainsi domnum au nominatif présente domn roman, et ul,
article valaque. L'accusatif prend la préposition pre, et fait pre-domn-ul,
etc.

971. Ainsi nous disons passivement : Cette ville se nomme Paris
pour est nommée, etc.

982. Poi, gios, sus, quand, ieri, cum, que, etc.

993. tableau se | ut | dece | quare | de | si | langa | penes | shi | et | pre | supra | far | sine | spre | ad, in | din | ex | quatra | versus

1001. Vers l'an 360.

1011. Pages LXII et LXIII.

1022. Ainsi j'ai appelé pronoms possessifs mon, ton, son, et pronoms
personnels
, je, tu, nous, vous, bien qu'on ne les emploie
pas à la place d'un nom, et que les uns soient des adjectifs possessifs,
et les autres des substantifs personnels, etc. etc.