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Brøndal, Viggo. Essais de linguistique générale – T04

IV
Omnis et totus :
analyse et étymologie

Le concept de totalité est d'importance capitale en logique et en
mathématique aussi bien que pour la pensée non-scientifique. Les idées
fondamentales et toujours contestées de finalité et d'intuition s'y rattachent
étroitement.

Pour désigner cette notion nos langues se servent de termes de type
foncièrement différent. Ce qu'on exprime, c'est en effet

tantôt 1° l'intégral (tōtus, ὅλος, whole ‘entier’),
tantôt 2° l'universel (omnis, πᾶς, all ‘tout’),
ou bien c'est 3° le distributif ou itératif (quisque, ἕκαστος, every/
each ‘chacun’),
ou enfin 4° le général (quisquam, ὅστις, any ‘quiconque’).

Au point de vue de la nuance exprimée ces termes varient de façon
très considérable : tōtus (1°) diffère en principe et toujours d'omnis
(2°) ainsi que de quisque (3°) et de quisquam (4°), ὅλος (1°)
diffère également de πᾶς (2°), de ἕκαστος (3°) et de ὅστις (4°),
etc. Mais il y a plus : chacun (3°) s'exprime en anglais tantôt par
every, tantôt par each, comme en italien par ciascuno aussi bien que
par veruno. Et d'autre part omnis n'est aucunement identique ni à πᾶς
ni à tout (le terme français différant à son tour de l'italien tutto et
de l'espagnol todo) ; et quisque n'est en dernière analyse ni ἕκαστος
ni chacun.

Cette variation synonymique se traduit en histoire par des renouvellements
fréquents et profonds : On voit omnis disparaître de presque
toutes les régions romanes et quisque se contaminer en français par une
préposition distributive empruntée au grec (κατά, d'où esp. cada, cada
uno
; vfr. chaün + quisque [mot savant ?] = chascun, d'où ital.
ciascuno). En anglais c'est cette même notion (3°) qui se transforme
par la création d'une opposition entre every et each (formes illimitée
et limitée de la distribution). D'autre part le système anglais, comparable
par ailleurs à celui du latin, est caractérisé par l'évolution très
25originale de any (sortant de *ain-ig-, comme all. einig) qui forme
avec some, expression du particulier, un contraste (4°) qui n'est guère
directement exprimé dans la plupart des langues de l'Europe.

On conçoit que cette riche synonymie, cette histoire variée aient
vivement intéressé philosophes et linguistes.

M. Ferdinand Gonseth, professeur à l'École Polytechnique de
Zurich, vient d'y consacrer un chapitre de son beau livre « Les Mathématiques
et la Réalité » (Paris 1936).

M. Edward Sapir, actuellement de l'Université Yale, — qui prépare
avec Mme Alice Vanderbilt Morris, apôtre d'une langue universelle,
un traité de Linguistique générale — a publié une brochure ingénieuse
sur la notion de totalité 11 — considérée évidemment comme Denkmittel
essentiel d'une langue quelconque, — brochure où l'éminent linguiste
et ethnologue américain s'attache surtout à distinguer toutes les nuances
possibles que comporte ce concept.

Et Karl Brugmann, le célèbre comparatiste, a étudié jadis dans un
mémoire bien connu 22 tous les termes indo-européens en question aussi
bien que la longue série des étymologies qu'on en avait dès lors proposées.

Or ni Brugmann ni M. Sapir ni M. Gonseth ne semblent tenir
suffisamment compte des différences multiples et profondes que nous
venons d'indiquer provisoirement — différences qui, même à l'intérieur
d'une seule langue et à plus forte raison quand on passe d'une langue
à une autre (congénère ou non), séparent des termes qui, à première
vue, semblent pratiquement équivalents ou, en tout cas, très proches
les uns des autres.

On tentera donc ici une analyse des plus abstraits de ces termes en
choisissant comme point de départ omnis et tōtus, chacun considéré en
connexion étroite avec les expressions les plus proches en latin et ailleurs.
Cette analyse ne sera peut-être pas sans importance pour l'étymologie
de ces mots.

Les termes les plus généraux qui désignent la totalité, ce sont dans
nos langues des pronoms indéfinis : en tant que pronoms ils désignent
des objets purs (c'est-à-dire : sans qualité), en tant qu'indéfinis ils soulignent
26le caractère indéterminé ou quantitatif de ces objets. Ils s'opposent
donc d'une part aux noms, substantifs ou adjectifs (toujours
qualitatifs), de l'autre aux pronoms personnels et démonstratifs.

En abordant la partie la plus abstraite du système latin — la seule
qui nous intéresse directement ici —, il faut par conséquent provisoirement
éliminer :

des adjectifs soit simples (tels que certus et cunctus, singulus et
integer), soit dérivés (dī-uersus, sē-junctus), soit composés (ūni-uersus) ;

des pronoms soit dérivés (tels que quis-que ou quis-quam), soit
composés (quī-uīs ; ali-quis ; n-ūllus).

Restent comme simples pronoms indéfinis les mots suivants, qui
semblent former, à notre point de vue, les trois séries que voici :

ūnussōlustōtus (trois intégrales : deux extrêmes et une
intermédiaire) ;

nēmo (avec le neutre nihil) — quis (avec l'alternatif uter) —
alius (avec alter) — omnis (quatre points, symbolisés approximativement
par : 0, 1, + a, ∞°) ;

ūllusquīdam (deux zones qu'on pourra appeler ‘négative’
et ‘positive’).

Tous ces termes désignent des quantités ou objets indéterminés, mais
de manière bien différente. Et les trois séries établies semblent nettement
divergentes non seulement pour ce qui est du point de vue choisi, mais
également pour ce qui est du degré de subtilité de la pensée.

Dans la première série (intégrale) il s'agit de grandeurs entières,
considérées à part (ūnus) ou en bloc (tōtus) ou bien en bloc à part,
en unité totale (sōlus ; on exprime ce sens complexe en allemand par
all-ein, en anglais par al-one). Cette série qu'on pourra appeler macrophysique
et où les termes sont caractérisés comme appartenant ou non
à une masse, par leur dépendance ou indépendance d'un corps, paraît
de caractère relativement rudimentaire.

Dans la seconde série (numérique ou arithmétique) on opère par
subtraction aussi bien que par addition : de quis/quid (cf. angl. one)
on descend vers nēmo/nihil (cf. no), on monte par alius/aliud (cf.
other) vers omnis/omne (cf. all). Ici on trouve des rapports plus
différenciés, des jalons nettement fixés, des positions déterminées mutuellement.
La série remplace les simples contours des intégrales par une
construction intérieure : elle témoigne d'une pensée plus nuancée, plus
explicite.27

Dans la troisième série latine (qui est constitutive ou statique) on
oppose un terme supposé (ūllus, d'où n-ūllus, cf. aucun, τις), à un
terme réalisé (quīdam, cf. quelque, ὁ δεῖνα). En délimitant ainsi les
domaines du possible et du réel, du potentiel et de l'actuel, la langue
exprime évidemment une pensée plus subtile et en quelque sorte algébrique.

Tandis que la série intégrale constitue une zone à part — de caractère
massif ou primitif —, on peut constater des affinités ou même
proportionnalités qui lient la série numérique d'une part à la série constitutive,
de l'autre aux pronoms dérivés qui expriment la distribution
(quis-que, cf. chaque, ἕκαστος) et la généralité (quis-quam, cf. tout,
πᾶς).

On peut en effet établir les équations suivantes ;

ūllus : quīdam = quis : alius = nēmo : omnis.

quis-que : quis-quam = quis : nēmo = alius : omnis.

Dans les trois premières analogies on passe invariablement d'un
terme simplement possible ou supposé (x, 1 ou 0) à un terme réel ou
réalisé qui en forme à la fois le prolongement et le contraste. Selon l'expression
de Karl Pearson : « Matter is non-matter in motion ».

A l'intérieur des trois dernières proportions on passe partout d'une
série ouverte à un cercle fermé, du distributif au cyclique : la série qui
commence par quis — expression d'un projet — se continue par alius,
tandis que quis-que en forme un terme quelconque ; le cercle ou
mouvement cyclique qui reste simple projet ou possibilité avec nēmo est
parcouru ou réalisé ou achevé par omnis, quis-quam en sera un point
arbitraire. (Il importe de remarquer ici le contraste entre -que et -quam
en tant que particules généralisantes : -que exprime une perpétuité ou
persistance, -quam une corrélation ou correspondance.)

Omnis est donc de caractère très différent de tōtus, comme l'a très
bien vu Forcellini 13 : « Omne differt a toto ; nam omnis refertur ad
28quantitatem discretam, uti vocant, hoc est ad numerum, dum totus
pertinet ad continuum et integrum corpus ».

Tōtus, terme intégral, corrélatif de ūnus et — secondairement —
de sōlus (on n'en peut guère séparer sollus, adjectif osque d'après
Festus : « Sollo osce dicitur id quod nos totum uocamus »), exprime
une totalité comme négation de l'unité indépendante. Il souligne l'absorption
des individus isolés dans une masse indivisible. Un tout dans
ce sens est conçu comme un bloc entier où les parties sont indiscernables
ou dominées.

Omnis, terme numérique, corrélatif de nēmo et en même temps
de alius et indirectement de quis, désigne au contraire une totalité plus
nuancée ou différenciée. Il exprime la réunion d'individus dans un
groupe ou communauté. Les parties composantes en sont reconnues d'une
part comme réelles (cf. quidam ‘quelqu'un’), d'autre part comme
formant un ensemble (cf. quis-quam ‘quiconque’).

Cette différence fondamentale entre omnis, terme numérique, et
tōtus, terme intégral, doit être présente à l'esprit de celui qui en recherche
l'étymologie.

Voici d'abord comment on a expliqué tōtus :

D'après Michel Bréal ce mot serait d'origine pronominale, à
comparer avec tam et tot et corrélatif d'un *quotus hypothétique : tota
*quota est terra
signifierait ‘cette terre comme elle est’. — Il suffit de
faire remarquer qu'une telle étymologie suppose la conception numérique
qui justement n'est pas celle exprimée par tōtus.

Corssen, suivi par Brugmann et d'autres, a imaginé un adjectif
indo-européen *tou̯ətos qui signifierait ‘vollgestopft’ (cf. tōmentum
‘bourre’, obtūrare ‘boucher’ — mots d'ailleurs sans étymologie claire).
— Ce mot supposé ne se retrouve nulle part, et le sens en est trop vague
pour permettre une décision.

M. Kretschmer 14 a enfin proposé un rapprochement avec osq.
touto ‘ciuitas’, ombr. totam ‘ciuitatem’, mot qui se retrouve en celtique
(vieil irl. tūath) et en germanique (got. Þiuda) au sens de ‘peuple’
‘nation’ et en baltique (pruss. tauto) au sens secondaire de ‘pays’. —
Cette étymologie, rejetée par Buck et Brugmann (l. c., p. 54), reprise
par M. Wackernagel et admise récemment par Ernout et Meillet,
29semble entièrement satisfaisante : Le substantif est connu en italique,
et son absence en latin s'expliquerait justement par la présence de notre
adjectif qui en serait issu. Le vocalisme ō (pour eu, cf. rōbur), dialectal,
indiquerait une influence des parlers voisins sur le latin à l'époque
ancienne. Et le sens ‘peuple’ ‘nation’ serait une base tout-à-fait naturelle
de tōtus — le tertium comparationis étant la cohérence ou indivisibilité,
la dominance ou conservation d'un bloc conçu sur le modèle de la
contrainte et de la solidarité d'un groupe social 15.

Pour expliquer omnis on a proposé des étymologies non moins variées.
En voici un choix :

Rapport avec v. irl. imbed, vha. imbi ‘foule’ (Lidén). — Semble
trop loin comme forme, trop peu précis comme sens.

Dérivé de la préposition ob, omnis serait à proprement parler
‘le premier venu’ (Curtius, Havet). — La formation en est peu
claire, le sens construit sans rapport direct avec les faits latins.

Pauli et en même temps Brugmann (l. c., p. 65) ont proposé
un rapprochement avec opēs, cōpia ‘abondance’, etc. — Mêmes remarques.

D'après Michel Bréal 26 omnes serait enfin une contraction latine
de homines ‘les hommes’, d'où ‘tout le monde’ ‘tous’. — Bien que
cette étymologie n'ait guère été approuvée (et encore avec des réserves)
que par Victor HenryBrugmann n'y voit qu'un geistreicher Einfall
— elle est, semble-t-il, non seulement la plus acceptable, mais même,
tout bien considéré, la seule admissible. Elle présente en effet des avantages
considérables :

D'abord la base supposée existe en latin même, où omnis (corrélatif
de nēmō) doit être de formation relativement récente.

Puis la signification est on ne peut plus satisfaisante : homo — nom
qui logiquement est très près d'un pronom indéfini 37, source du français
30on, et, par là, de l'all. man — s'emploie en latin vulgaire au sens de
‘quelqu'un’ (Vulgata. Math. 22, 2 : simile factum est regnum caelorum
homini régi, h. e. régi cuidam, Forcellini), et homo homo signifie
‘quiconque’ (ib. Ezech. 14, 4 : homo homo de domo Israel qui posuerit
immunditias suas in corde suo). Rien de plus naturel alors que de
supposer qu'en latin primitif on ait dit homines, équivalent du homo
(homo) vulgaire, pour exprimer le sens commun à quīdam (cf. homo)
et à quisquam (cf. homo homo). Cette hypothèse est d'autant plus
plausible que le corrélatif négatif de omnis, à savoir nēmō, est justement
une formation latine de la négation ne- et de *hemo, -inis, forme
de homo : ‘pas un homme’ ‘personne’.

Pour ce qui est enfin de la forme — évidemment irrégulière —
il suffit de remarquer que d'après le principe important énoncé par
M. Wackernagel (Wortumfang und Wortform, 1906) le passage
d'un nom (concret) dans la catégorie (abstraite) des pronoms indéfinis
p. ex. entraîne naturellement une contraction ou réduction
phonétique. L'évolution de homo en latin (*ne-hemo > nēmō) et en
roman (> fr. on ; comparez la perte du coup de glotte dans danois
man ‘on’) en présente des exemples probants. La chute de la voyelle
atone ne fait d'ailleurs pas de difficulté (cf. ualde pour ualide), et
l'on sait par les inscriptions aussi bien que par l'évolution romane combien
h était faible même à l'initiale.

Ce qui semble confirmer de façon décisive les étymologies ici reprises,
c'est que la source concrète ou nominale correspondrait dans
les deux cas au sens spécifique qu'a révélé l'analyse :

Tōtus, terme culminant de la série intégrale, expression de la
cohérence ou de l'indivisibilité d'un corps, proviendrait d'un substantif
qui souligne justement la solidarité soit politique, soit ethnique d'un
groupe social (politique en Italie : osq. touto ‘civitas’, ethnique au
Nord des Alpes : got. Þiuda ‘peuple’). — C'est de même que saeculum,
proprement ‘génération (humaine)’, passe au sens de ‘monde’ (humain
ou non) et se traduit en gotique par manaseÞs ‘semence humaine’,
d'où ‘ κόσμος ’, et en germanique occidental par *wer-ald ‘génération
humaine’, d'où ‘monde’ (all. Welt, angl. world).

Omnis, terme culminant d'une construction arithmétique, expression
d'un ensemble ordonné, proviendrait au contraire du nom
même de l'homme : l'être à la fois social et rationnel. Le modèle d'un
groupe organisé quelconque, c'est le groupe humain. — C'est de façon
31sensiblement analogue que κόσμος qui signifiait d'abord ‘parure’, ‘toilette’
( — un ordre de nature purement humaine — ) est venu à désigner
d'une façon générale l'ordre qui réunit toutes choses, l'univers
harmonieux cher à l'esprit hellénique. Mundus (d'où, par emprunt
savant, fr. monde) en est le calque docile : il signifiait d'abord ‘parure’,
puis ‘ensemble des corps célestes’, ‘monde’.

On voit ainsi que la source concrète (et régulièrement nominale)
des indéfinis abstraits et, d'une façon plus générale, des expressions
d'universalité et de totalité est souvent dans nos langues de caractère
humain. C'est que l'anthropomorphisme — qui est parfois un sociocentrisme
selon l'expression de M. Marcel Mauss — nous est naturel : Le
prototype de l'être pour l'homme, c'est l'homme même.

Il faudrait évidemment élargir de telles recherches à d'autres langues
(même de type différent), aux expressions de totalité d'autres séries
(distribution, généralité). On trouvera peut-être — et même probablement
— d'autres sources de ces termes. Ce sera toujours un moyen
important de caractériser une langue, de contribuer à un sujet qui ne
peut qu'intéresser le linguiste aussi bien que le logicien, l'étymologiste
aussi bien que l'analyste.32

1(1) Totality = Language Monographs n° 6, Baltimore 1930.

2(2) Die Ausdrücke für den Begriff der Totalität. Programme de l'Université de
Leipzig [1894].

3(1) D'autre part le grand latiniste italien a tort d'admettre (Lexicon totius
latinitatis
, s. v. § 10 : omnis = totus) que cette différence s'efface dans certains
cas (Ciceron, De Orat. II,89 : Tota mente atque omni animo intueri. De Finibus
II, 112 : Omne caelum, totam que cum universo mari terram mente compleximus).
Brugmann se trompe également en supposant une identité parfaite entre ces
termes dans la langue archaïque aussi bien qu'en latin vulgaire, base des langues
romanes : si omnis et tōtus s'étaient confondus sémantiquement, ils n'auraient pas
pu donner en italien ogni et tutto — mots qui restent jusqu'à ce jour nettement
distincts (bien qu'adaptés naturellement au système autrement articulé de cette
langue moderne).

4(1) Zeitschrift ed. Kuhn, XXXI, p. 454 sq.

5(1) M. Wackernagel a indiqué une analogie sémantique importante : i.-eur.
*u̯isu̯o- ‘tout’ (cf. lit. vìsas) a été transformé en aryen (skr. viçva-, avest. vīspa, v.
pers. visa-) sous l'inflence du mot skr. viç-, avest. vīs-, v. pers. viϑ- qui désigne dans
ces langues la tribu.

6(2) Mémoires de la Société de Linguistique de Paris, V. p. 344 ; cf. Dict. étym.
(avec Bailly) s. v. ; Essai de Sémantique4 p. 73.

7(3) Comparez ce que vient de dire un commentateur d'Aristote: « Comme
cela est fréquent, la proposition indéfinie a la signification d'une universelle prise
universellement : l'homme a le sens de tout homme ». (J. Tricot ad De Interpretatione
24a, apud Organon, Paris 1936, p. 143). — Dans cet ordre d'idées on
peut citer aussi l'expression anglaise to a man, synonyme de all of them, every
individual
.