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Brøndal, Viggo. Essais de linguistique générale – T17

Bibliographie complémentaire

Renvois aux endroits où l'auteur a discuté ou traité
des problèmes linguistiques.

1917

Substrater og Laan i Romansk og Germansk. Studier i Lyd- og
Ordhistorie
. « Substrats et Emprunts », thèse soutenue le 23 juin
1917 à l'Université de Copenhague. Copenhague, G. E. C. Gad,
1917, XVI + 215 pp. in 8°. — Édition française en préparation.

Introduction : Langage et société. Substrats : Langage et
peuple. Emprunts : Langage et civilisation. Conclusion : Langage
et individu. — Le substrat est défini comme la langue d'origine
du peuple en question, l'idiome comme la somme de tendances
ou de dispositions qui en dérivent. L'idiome est ce qu'il y a de
plus profond dans le langage, il ne se laisse influencer par aucun
changement de civilisation. Il ne se constate pas directement dans
la norme, mais seulement dans les tendances qui caractérisent la
réalisation de cette norme. Il détermine la direction des changements
linguistiques. — Le français est du latin parlé avec l'idiome
gaulois.

1919

Stednavnestudier før og nu. « Toponymie ancienne et moderne »,
tirage à part d'une publication locale : Fra Frederiksborg Amt,
Hillerød 1919, 24 p. in petit 8°.

Histoire succincte de la toponymie avec quelques remarques
de principe ; antiquité, moyen âge, Leibniz. Apport décisif
du savant danois N. M. Petersen (1833) qui a inspiré non
seulement P. A. Munch, le norvégien, et J. Rydkvist, le suédois
(« Svenska språkets lager »), mais aussi Jakob Grimm en Allemagne
et Auguste le Prevost en Normandie. — Interprétation
de détail des noms de lieux locaux.

1923

Den bestemte Artikels Oprindelse og Brug. « Origine et emploi
de l'article défini », Danske Studier 1923, p. 75-85. Compte-rendu
141de Gudmund Schütte : Jysk og østdansk Artikelbrug.
Det kgl. danske Videnskabernes Selskabs Historisk-filologiske
Meddelelser VII, 2, København 1922.

L'article défini doit être regardé comme un pronom démonstratif
très abstrait. Il faut en définir la signification à l'intérieur
du système des démonstratifs. Il a pour effet de créer une espèce
de nom propre. La différence entre l'article préposé et l'article
postposé doit être de caractère surtout syntaxique. L'article est
un produit de la civilisation, une acquisition tardive dans l'histoire
des langues. La source de l'article des langues européennes se
trouve probablement dans la langue grecque.

1927

L'oeuvre de Vilhelm Thomsen. Acta Philologica Scandinavica
II, 1927-28, p. 289-318.

Exposé de l'oeuvre du grand linguiste danois dans les domaines
très variés : déchiffrement d'inscriptions et interprétation de
textes, mots d'emprunt et étymologie, phonétique historique, parenté
de langues. Sa pensée se portait sur l'infiniment petit et
la complication individuelle en même temps que sur les grandes
lignes des phénomènes et de l'histoire, qui ne se reconnaissent que
par l'abstraction et la généralisation. Son intérêt pour les rapports
entre les mots d'emprunt et les courants de civilisation,
pour la notion de substrat, sa critique du dogmatisme des néogrammairiens.
En résumé on peut dire qu'en lui un grand philologue
et un grand historien ont collaboré avec le grand linguiste.

1928

Mots « scythes » en nordique primitif. Acta Philologica Scandinavica
III, 1928-29, p. 1-31.

Des mots dont les équivalents se trouvent presque partout en
Europe, aussi bien dans les langues finno-ougriennes que dans les
langues germaniques et romanes, mais qui n'ont leur origine
dans aucune d'elles, s'expliquent par un courant de civilisation
apporté par les Goths des régions scythes au Nord et au Nord-Ouest
de la Mer Noire. Supériorité culturelle des Scythes, surtout
en ce qui concerne certaines techniques. Ils ont probablement
aussi eu une certaine influence sur l'alphabet runique.

Ordklasserne. Partes orationis. Studier over de sproglige Kategorier.
Avec un résumé en français. « Les parties du Discours »,
142Copenhague, G. E. C. Gad, 1928, XX + 272 p. in 8°. — Édition
française en préparation.

I. Introduction : le problème, histoire de la terminologie,
histoire des définitions, essais de groupement, concepts fondamentaux.
II Théorie : principes, classes abstraites, aristotéliciennes,
homogènes, complexes et la classe indifférenciée, les universaux.
III. Conséquences : styles, langues nationales, types de langues.
IV. Conclusion : minimum et maximum de classes, systèmes, la
base logique commune. — En nous appuyant sur la longue tradition
grammaticale, nous montrons que toutes les parties du discours
se laissent définir aux moyens de quatre concepts fondamentaux :
la relation et son objet, la description et son objet.
Les deux premiers concepts sont complémentaires et par conséquent
solidaires, les deux derniers de même. Les classes abstraites,
définies chacune par un seul concept, sont : préposition (relation),
nom propre (objet), adverbe (description), nom de
nombre (objet de description ou quantité). Classes aristotéliciennes
ou concrètes, définies par la combinaison de deux concepts :
nom (objet et qualité), verbe (relation et qualité),
pronom (objet et quantité), conjonction (relation et quantité).
Classes homogènes : possessif (relation et objet), réfléchi
(description et quantité). Classes complexes, définies
par trois concepts : ne se trouvent que dans les langues
primitives. Classe indifférenciée, définie par les quatre concepts
à la fois : interjection. En respectant les règles de la
solidarité ces classes peuvent former toute une série de systèmes.
Ces systèmes seront à leur tour caractéristiques de la mentalité du
peuple en question. Une langue ne possédant que les classes à
trois et quatre dimensions sera le reflet d'une mentalité primitive
où toutes les idées sont complexes. C'est le cas des langues australiennes.
Les langues indoeuropéennes et sémitiques qui possèdent
trois niveaux logiques (classes à une, deux et quatre dimensions)
seront au contraire l'indice d'une mentalité plus complète, capable
et d'analyse et de synthèse. La langue chinoise enfin, qui n'a
que les classes abstraites, caractérise une mentalité où tout est
abstrait et analytique. Les définitions classificatoires proposées
dans ce livre permettent donc d'une part d'établir toute une
typologie des langues à partir de critères intérieurs, de caractériser
les nations. D'autre part l'étude de l'emploi des parties du
143discours servira à caractériser les styles et par là les individus.
Enfin, les concepts fondamentaux qui reviennent toujours, dans
n'importe quel système, sont le propre de l'esprit humain ou de la
raison, partout identique à elle-même.

1930

Le système de la grammaire. Conférence à Selskab for nordisk
Filologi 5. 3. 1930. A Grammatical Miscellany offered to Otto
Jespersen
on his Seventieth Birthday. Copenhagen, 1930, p.
291-97. — Ici-même, p. 1.

1931

L'autonomie de la syntaxe. Conférence au 2e Congrès International
de Linguistes, Genève, 27 août 1931. Conférence à Filologisk-historisk
Samfund 14. 10. 1931. Actes du Congrès. Reproduite
in extenso dans le Journal de Psychologie XXX, 1933, p.
217-224. — Ici-même, p. 8.

1932

Morfologi og Syntax. « Morphologie et syntaxe », programme de
l'Université de Copenhague, novembre 1932 ; un tirage à part,
XVI + 111 pp., a paru chez G. E. C. Gad, 1932. — Édition
italienne en préparation.

Introduction : système de la grammaire (cp. le premier chapitre
du recueil). I. Morphologie : les parties du discours ne se
définissent pas par leur rôle syntaxique, mais par certains concepts
logiques (voir le résumé des « Parties du Discours »). Les éléments
morphologiques constituent un système qui est une norme
constante qui s'impose à l'individu. Il est de caractère potentiel,
indépendant de sa réalisation. Ses éléments sont convertibles,
ne se placent pas dans un ordre déterminé. II. Syntaxe : les
membres et sous-membres de phrase ne se définissent pas par les
parties du discours, mais par les mêmes concepts génériques. Seulement,
dans la syntaxe ces concepts se suivent dans un certain
ordre, dans un certain rythme. En effet, une phrase se déroule
toujours de façon identique : un objet subjectif ou non décrit
(le concept de quantité ou de cadre vide) est mis dans un rapport
(le concept de relation) de description avec un objet propre.
L'ordre des membres principaux de la phrase est donc :
membre introducteur (défini par les concepts de cadre vide et
relation), sujet (cadre vide et description), membre central
(relation et description), complément de circonstance (cadre
144vide et objet), objet (relation et objet), attribut (description
et objet). Les sous-membres, qui demandent une nomenclature
à part, se définissent de façon absolument analogue. Les éléments
de la syntaxe sont donc inconvertibles, se plaçant dans un ordre
ou rythme déterminé. Ce rythme n'est d'ailleurs pas de caractère
national, comme les systèmes morphologiques, mais commun à
toute l'humanité.

1935

Structure et variabilité des systèmes morphologiques. Communication
au 3e Congrès International de Linguistes, à Rome, le
22 septembre 1933. Résumé dans Atti del III Congresso Internazionale
dei Linguisti, Roma, 1933, p. 146-48. Conférence au
Cercle Linguistique de Copenhague, le 11 avril 1935. Parue dans
Scientia, août 1935, p. 109-19. — Ici-même, p. 15.

Sound and phonème. « Son et phonème ». Communication faite
au Congrès phonétique de Londres, 22. 7. 1935. The Proceedings
of the Second International Congress of Phonetic Sciences, p. 40-45.

Trois espèces d'unités phoniques : 1. l'élément phonique, base
du son et du phonème, 2. le son, unité rythmique, unité de la
phonétique, individuel, réel, irrégulier, dépendant d'un contexte,
se déroulant dans le temps, infiniment varié, sujet à une analyse infinie,
3. le phonème, unité systématique, unité de la phonologie,
conventionnel, idéal, régulier, dépendant d'un système, en dehors
du temps, absolument fixé, analysable dans un nombre restreint
d'éléments phoniques — une sorte d'idée platonique. Affinité entre
la phonétique et la syntaxe, entre la phonologie et la morphologie,
distinction entre la phonétique et la phonologie.

1936

La structure des systèmes vocaliques. Communication au Cercle
Linguistique de Copenhague, le 2 avril 1936. Communication
faite au cercle Linguistique de Prague, le 6 avril 1936. Introduction
à une discussion avec les membres du Musée de la langue
roumaine de l'Université de Cluj (Roumanie) avril 1936.
Conférence aux étudiants de M. Jerzy Kurylowicz à l'Université
de Lwow (Pologne) le 6 mai 1936. Parue dans les Travaux du
Cercle Linguistique de Prague VI, 1936, p. 62-74.

Un minimum de quatre concepts fondamentaux est nécessaire
et suffisant à la définition d'une voyelle quelconque. Ces quatre
145concepts sont appelés front et back (complémentaires), high et
low (également complémentaires), mais ces termes ne doivent
être regardés que comme des signes extérieurs du symbolisme
profond qui constitue la véritable essence de ces notions.
A cause du caractère complémentaire des notions, leur combinaison
est soumise à certaines règles de corrélation. Sur ces données,
établissement d'un tableau complet des voyelles possibles et des
conditions de la structure des systèmes vocaliques. Une voyelle
neutre : quatre voyelles abstraites (définies par un seul concept) ;
six voyelles concrètes (deux concepts) : ø, a, i, u, e, o,
quatre voyelles complexes (trois concepts), une voyelle indistincte
(quatre concepts) : le jery russe. On aura en outre un nombre
considérable de voyelles-nuances, définies par la prédominance
de tel ou tel élément de la définition. Les systèmes vocaliques
peuvent être caractérisés par le nombre de groupes relativement
indépendants, par le degré de complexité de ces groupes (voyelles
abstraites, concrètes ou complexes), et enfin par le degré
d'homogénéité des groupes (ressemblance plus ou moins grande
des groupes). Les changements historiques peuvent être caractérisés
par des variations sous ces trois points de vue.

Le Français langue abstraite. Conférence à la Société roumaine
pour la culture française, Bucureşti le 25 avril 1936, à l'Université
de Cernăuţi le 4 mai 1936. Parue chez Munksgaard, Copenhague,
1936. Traduction roumaine : Franceza limbă abstractă, Revista
fundaţiilor regale, nr. 7, iulie 1936, Bucuresti 1936.

L'existence d'une certaine corrélation indéniable entre la pensée
et la langue. Possibilité de caractériser p. ex., par les langues
primitives, le chinois, le grec et le français, les peuples qui parlent
ces langues. L'esprit français se laisse caractériser par la clarté,
la précision, l'élégance, le goût de l'analyse et de la généralisation,
caractères qui se résument tous dans l'abstraction. La langue
française fait preuve d'abstraction dans son style classique où
dominent les termes abstraits, dans sa préférence des formations
analytiques, par son nombre très réduit de formes complexes,
enfin et surtout par ses mots abstraits, le français ayant créé à
l'intérieur de presque toutes les parties du discours des mots
neutres ou universaux, tels que la préposition de, la conjonction
146que, le verbe faire etc. — Cette langue abstraite s'est formée au
moyen âge sous l'influence de la Scolastique.

Rapport général sur les travaux du congrès. Séance de clôture,
Copenhague, le 27 août 1936. Actes du quatrième Congrès International
de Linguistes, Copenhague 1938, p. 294-96.

1937

Omnis et totus : analyse et étymologie. Mélanges linguistiques
offerts à M. Holger Pedersen à l'occasion de son soixante-dixième
anniversaire, Acta Jutlandica IX, 1937. — Ici-même,
p. 25.

Appendice :

I. Système anglais : Les quatre termes principaux sont exactement
comparables aux quatre termes correspondants du système latin :
one = quis (either = uter), other = alius, no (ne) = nemo
(neither = neuter), all = omnis. Either et neither sont secondaires
par rapport à one et no/none, mais celui-ci ne l'est plus
par rapport à one. Some (particulier) et any (général) forment
un système à part — série essentiellement différente de
quidamullus. Every et each de même, sont incommensurables
avec quisque et quisquam. Ils sont de caractère complexe, pour
ainsi dire itératif, le premier soulignant ce qui est donné une fois
pour toutes, le deuxième la distribution.

II Système grec : εἷς et ὅλος forment une série à part, comme
unustotus. τις et ὁ δεῖνα sont comparables à ullus et quidam,
semblent pourtant plus abstraits, τις (d'où οὔτις) est synonyme
aussi de quis (angl. one), ὁ δεῖνα de même de alius (cf. le
composé aliquis).ἕκαστος est proche de quisque, et πᾶς de quisquam.
Mais d'abord ils sont simples et non composés. Puis ils
sont plus abstraits : ἕκαστος est distributif (cf. κατά), désigne
un infini sériai, πᾶς est cyclique, désigne le retour éternel.

III. Système français : Les six termes fondamentaux correspondent
à ceux du latin : nul (symétrique et intransitif), aucun (asym.-sym.-intr.),
quelque (asym.-intr.), plusieurs (asymétrique et
147transitif), autre (asym.-intr.-tr.), tout (symétrique et transitif).
Chaque est complexe, désigne la distribution, mais de façon plus
abstraite que l'anglais every et each et le grec ἕκαστος. Un, enfin,
est isolé parce que absolument neutre.

Définition de la morphologie. Communication au Cercle Linguistique
de Copenhague, le 11 mars 1937. Mélanges de linguistique
et de philologie offerts à Jacq. van Ginneken à l'occasion du
soixantième anniversaire de sa naissance (21 avril 1937), Paris,
1937, p. 43-50. — Ici-même, p. 33.

Les oppositions linguistiques. Rapport introductif présenté à la
Commission de Linguistique du XIe Congrès International de
Psychologie, Paris, 27 juillet 1937. Actes du XIe Congrès International
de Psychologie, Paris 25-31 juillet 1937. Agen, 1938,
p. 237-46. Imprimé dans le Journal de Psychologie, 1938, p.
161-169. — Ici-même, p. 41.

Langage et logique. La Grande Encyclopédie Française, juillet
1937. — Ici-même, p. 49.

Le problème de l'hypotaxe. Réflexions sur la théorie des propositions.
Communication au Cercle linguistique de Copenhague, le
17 décembre 1936, au Cercle linguistique d'Amsterdam le 30 janvier
1937. Mélanges linguistiques et philologiques offerts à M.
Aleksandar Belić, (Belićev Zbornik) Belgrad, 1937, p. 241-49.
— Ici-même, p. 72.

1938

The variable nature of Umlaut. « La nature variable de l'inflexion
vocalique », communication au 3e Congrès International
de sciences phonétiques. Proceedings of the third International
Congress of phonetic Sciences, Ghent, 1938, p. 47-51.

L'inflexion vocalique est définie comme une assimilation de
la voyelle donnée à une voyelle de la syllabe suivante. Elle est
conditionnée par une contraction du mot et par l'importance
morphologique de la voyelle d'où sort l'influence. Quatre mouvements
sont théoriquement possibles, à savoir dans les directions
front et back, high et low (voir résumé de Structure des systèmes
vocaliques
.), les directions front et high étant les plus fréquentes,
148parce que les voyelles extrêmes sont plus distinctes que les autres.
Importance particulière de i, cette voyelle ayant une affinité
spéciale avec la syllabe principale ou accentuée. Traitement à
part de a, cette voyelle appartenant à une sous-classe vocalique
particulière.

Remarques préliminaires. Actes du Congrès international de
Sciences anthropologiques et ethnologiques, Copenhague 1938,
p. 370.

1939

L'originalité des prépositions du français moderne. Communication
au Cercle linguistique de Copenhague, le 1er décembre 1938.
Mélanges Bally, Genève, 1939, p. 337-46. — Ici-même, p. 81.

Linguistique structurale. Acta Linguistica I, Copenhague 1939,
p. 2-10. — Ici-même, p. 90.

Compte-rendu de Karl von Ettmayer : Das Ganze der Sprache
und seine logische Begründung.
Berliner Beiträge zur Romanischen
Philologie, VIII, 1, 1938. — Acta Linguistica I, 1939, p.
57-60.

Discussion de l'essai de l'auteur de réunir l'empirisme de
Wundt à la psychologie de Karl Bühler et à la phonologie de
Nicolaj Troubetzkoy.

Substrato, superstrato, adstrato. 5e Congrès International des Linguistes
28 août-2 septembre 1939, première communication, supplément,
réponses au questionnaire (suite), Bruges 1939, p.
23-24.

Une brève réponse à la question posée par les organisateurs
du congrès de Bruxelles.

Le concept de « personne » en grammaire et la nature du pronom.
Communication destinée au Congrès de Bruxelles, août
1939. — Journal de Psychologie 1939, p. 175-82. — Ici-même,
p. 98.

Lucien Lévy-Bruhl (nécrologie). Acta Linguistica I, 2, 1939,
p. 138-141.

On peut résumer les idées de cette nécrologie dans les termes
que voici : 1° Définition d'une morale purement humaine, c'est-à-dire
149pure de tout élément religieux ou métaphysique, et purement
sociale, c'est-à-dire pure de tout élément individuel. 2° Analogie
étroite et fondamentale entre la morale ainsi définie et la
langue prise au sens de Ferdinand de Saussure (Antoine Meillet
a insisté au Congrès de Genève sur cette analogie, mais sans
admettre aucunement la thèse erronée du linguiste polonais Witold
Doroszewski, selon laquelle l'école genevoise dépendrait des
sociologues français). 3° Parallélisme des typologies sociales et
linguistiques et par conséquent des études générales de mentalité.
Si souvent on a mal appliqué ses idées en linguistique et ailleurs,
c'est bien rarement la faute du grand sociologue à la pensée toujours
si sobre et de plus en plus nuancée dans son expression.

1940

Compensation et variation, deux principes de linguistique générale.
Scientia, 1940, p. 101-109. — Ici-même, p. 105.

Prœpositionernes Theori. Indledning til en rationel Betydningslœre.
« Théorie des Prépositions. Introduction à une synonymie
rationnelle », programme de l'Université de Copenhague, novembre
1940.

Les concepts qui définissent les mots à l'intérieur de la partie
du discours sont les espèces de relation : symétrie, transitivité, connexité,
variabilité, pluralité, généralité, continuité, totalité, extension,
intégrité et universalité. Ces espèces de relation se réalisent
sous diverses formes de relation : les formes polaires, négative et
positive, la forme neutre, la forme complexe, réunissant les deux
formes polaires, les formes à la fois complexes et polaires, obtenues
par une accentuation alternative des éléments constituants. A
l'aide de ces concepts se laissent définir les unités, les groupes et
la totalité des systèmes synonymiques. Les trois niveaux peuvent
être caractérisés quant à leur complexité (nombre des éléments
constituants), leur tension (différence entre les éléments) et leur
zone logique prépondérante. Les systèmes synonymiques (à la
fin du livre se trouve un tableau comprenant 23 systèmes de prépositions)
se laissent vérifier par comparaison, proportionalité et
généralisation. Les types d'emplois sont dus à une accentuation
variée des éléments de la définition. Employés dans un texte donné,
les mots auront toujours trait à un monde quelconque et pourront
ainsi se rapporter au temps ou à l'espace, mais cela est secondaire
150à la définition logique du mot. Entré dans la phrase le mot subira
une variation sémantique qui dépend de la position syntaxique.
Quand le mot devient membre régissant devant un membre régi,
nous sommes en présence d'un phénomène de rection. Si le membre
régi est un mot à flexion casuelle, son cas (défini par les concepts
génériques) dépendra des formes de relation (qui correspondent
aux concepts génériques) du mot régissant. Dans la
réalisation d'un système de synonymie on rencontrera souvent
certaines tendances, dérivées en fin de compte d'un substrat (voir
résumé de « Substrats et Emprunts »). Les changements historiques
peuvent être caractérisés sous les mêmes points de vue
que les systèmes.

1941

Compte rendu de Roman Jakobson : Kindersprache, Aphasie
und allgemeine Lautgesetze
(Upsal, 1941). Acta Linguistica II,
1940-41, p. 170-73.

Nécessité d'établir des systèmes consonantiques, comme on
en a établi pour les voyelles. Toutes les consonnes n'ont
pas d'élément positif commun, elles sont seulement toutes non-vocaliques.
Il faut distinguer des classes de consonnes : occlusives,
liquides, fricatives, nasales, sibilantes, et à l'intérieur de chacune
établir des systèmes de phonèmes. — Les classes et les phonèmes
sont reliés par des solidarités réversibles, une conséquence de la
notion même de système. Donc il n'y a pas d'ordre systématique
dans lequel l'enfant peut acquérir ou l'aphasique peut perdre
les phonèmes. L'ordre irréversible de l'acquisition des phonèmes
semble se réduire à une forte tendance de saisir d'abord les contrastes
les plus nets.

1942

Syntax og Fonologi. « Syntaxe et phonologie », In Memoriam Kr.
Sandfeld, Copenhague 1943, p. 76-79.

L'ordre des éléments syntaxiques semble parfois dépendre de
facteurs phonologiques, ainsi dans des expressions telles que ra
ta ta
, pif paf pouf, tohu-bohu etc. Les classes de phonèmes forment
une hiérarchie qui commence par les voyelles et qui culmine
dans les occlusives. A l'intérieur des classes l'ordre des voyelles
est iau, l'ordre des occlusives : dentale — labiale — palatale.
La raison de cet ordre doit être cherchée dans une harmonie
entre les définitions des phonèmes et les définitions des positions
syntaxiques.151

La constitution du mot. Ici-même, p. 117.

Théorie de la dérivation. Ici-même, p. 124.

Les formes fondamentales du verbe. Ici-même, p. 128.

Délimitation et subdivision de la grammaire. Communication
faite dans un cercle d'études grammaticales, le 24 juin 1942.
Conférence destinée à être faite à l'Université d'Aarhus en automne
1942. — Ici-même, p. 134.152